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Les grandes légendes de France

Edouard Schuré
© France-Spiritualités™






I - LES LÉGENDES DE L'ALSACE

VI - LA RÉVOLUTION – ROUGET DE L'ISLE – KLÉBER

Si, prenant la révolution française à ses débuts, dans ses représentants les plus désintéressés, si, pénétrant sous la surface trompeuse des passions, un magicien de la pensée pouvait faire parler l'âme même de la nation française en 1789 et lui demander ce qu'elle a aimé, ce qu'elle a voulu, ce qu'elle a cru dans cette grande affirmation, elle lui répondrait sans doute : « La patrie par la justice et l'humanité par la patrie. » Les rois ont fait la France, et, pendant mille ans, l'idée de patrie s'identifia avec celle de la royauté. Le grand changement apporté dans la conscience nationale par le XVIIIème siècle fut que l'idée de patrie s'identifia, non plus avec la personne du souverain, mais avec un ensemble de principes, avec un idéal de justice et de liberté. Si, consultant la conscience alsacienne, nous nous demandons ce qui l'a rendue assez française pour opposer, depuis 1870, une protestation absolue à la conquête allemande, nous dirons que c'est cette idée nouvelle de la patrie qui a pénétré dans la moelle de ses os. Joignons-y le sentiment chevaleresque de la nation, qui, héritière des anciens preux, a toujours pris en main la cause des faibles et des opprimés avec une imprudence dangereuse et une générosité héroïque, – et nous aurons défini en peu de mots le lien indissoluble qui unit l'âme alsacienne à l'âme française.

      Les passions et les intérêts gouvernent le monde à l'état ordinaire ; aux grandes heures de l'histoire, les idées et les sentiments prennent le dessus et poussent irrésistiblement les hommes vers un but supérieur. La France eut une de ces heures lorsque, après la prise de la Bastille, le grand mouvement des fédérations souleva la nation dans ses profondeurs. C'est l'heure de l'innocence et de l'illusion ; du rêve fraternel. Illusion féconde, cependant, car elle créa une patrie pour tous. Dans les pays féodaux, l'homme se sentait attaché comme la glèbe au sillon natal ; il était la propriété du château ou de l'église, le prisonnier de sa ville, de sa province. Soudain il lève la tête, et, derrière les murs croulants de la Bastille, pour la première fois, il aperçoit la France. Alors l'homme donne la main à l'homme, la province à la province. Partout, hors des villes, au bord des fleuves, à ciel ouvert, des foules couronnées de fleurs, en longues processions, vont saluer cette France sur des autels de gazon. A ce moment trop court, toutes les classes sont unies dans un même sentiment. Plus de province, la patrie ! C'est le cri du Dauphiné. Il va de Bretagne en Languedoc et du Rhône au Rhin. L'Alsace y répondit avec enthousiasme, et sa réponse prouva que, dans les temps modernes, la nationalité est une chose de libre choix, un instinct moral au-dessus de la fatalité de la langue et des mœurs. Comme toutes les provinces, l'Alsace eut à souffrir de la tempête révolutionnaire, mais elle en sortit aussi passionnément française qu'aucune province de l'Est et du Nord. Parmi les faits de ce temps, qui ont laissé un écho légendaire dans la mémoire des Alsaciens, il faut placer tout d'abord la naissance de la Marseillaise, ce premier coup de clairon de la défense nationale, à la veille des guerres épiques qui durèrent plus de vingt ans. Cet épisode, popularisé par les historiens de la révolution, est connu de tous. Nous n'en rappelons que les traits essentiels.

      Au printemps de 1792, l'Alsace se trouvait en état de défense sous les ordres du maréchal Luckner. La guerre avec l'Autriche était imminente. L'effervescence patriotique était grande à . Des bataillons de volontaires s'y organisaient sous la direction du maire, Dietrich. Dietrich était un de ces magistrats loyaux, fermes, dévoués, dont l'histoire de offre de nombreux exemples. Amoureux des lettres et des sciences, patriote ardent, convive animé et brillant orateur, il offre frait le type de l'homme accompli du XVIIIème siècle. Son salon était le foyer du patriotisme alsacien. Le 24 avril, la guerre fut déclarée à l'Autriche. Dietrich offrit un banquet d'adieu aux volontaires, parmi lesquels se trouvait son fils aîné. Le lendemain, le bataillon de devait partir pour l'armée du Rhin. Les esprits étaient montés, la situation tendue. On avait le sentiment que, pour défendre la jeune liberté, on aurait contre soi toute la vieille Europe. Dietrich, après quelques paroles éloquentes adressées à ces jeunes gens, dont beaucoup n'avaient que quinze ou seize ans, exprima le regret qu'il n'y eût point un chant de guerre pour mener ces recrues au combat.

      Rouget de l'Isle, jeune officier du génie, qui assistait au repas, était un gentilhomme du Jura. Sa physionomie, que nous connaissons par le médaillon de David d'Angers, avait plus de noblesse que d'énergie. Tout en lui annonçait une nature sérieuse et contenue. On le connaissait plutôt comme musicien que comme poète dans le salon des Dietrich, où il avait l'habitude d'accompagner sur le violon les filles du maire. Ce soir-là, excité par les paroles du patriote, frappé de la grandeur de la situation, chauffé par l'haleine brûlante d'une jeunesse exaltée, il rentra chez lui, et, d'un trait, composa l'air et les paroles de l'hymne auquel il doit l'immortalité. Lui-même n'a rien su nous dire de cette veillée, où il entendit la voix de la patrie s'élever dans son propre cœur et appeler tous ses enfants aux armes sous le tonnerre des canons ennemis. Chose frappante, dans tout le reste de sa vie, aucune parole, aucun acte ne le distingua de la foule. Mais, cette nuit-là, le génie d'une France nouvelle le prit pour clairon ; le souffle de toute une nation enfla sa poitrine ; les strophes enflammées en jaillirent avec cette mélodie superbe, au vol d'aigle, aux élancements sublimes. Elle est restée célèbre, la scène du lendemain, celle du poète déclamant et chantant pour la première fois son hymne à ses amis. Ce jour-là, il était transformé ; un dieu était en lui, eussent dit les anciens. La fille aînée de Dietrich accompagna, Rouget chanta. « A la première strophe, dit Lamartine, les visages pâlirent ; à la seconde, les larmes coulèrent ; aux dernières, le délire de l'enthousiasme éclata. La mère et les filles, le père et le jeune officier se jetèrent en pleurant dans les bras les uns des autres. L'hymne de la patrie était trouvé. (11)

      Etrange et lourde destinée de ce chant ! Ni Dietrich ni Rouget de l'Isle n'imaginaient tout ce à quoi servirait l'hymne improvisé dans le plus pur enthousiasme de la patrie, ni ce qu'ils allaient devenir eux-mêmes dans la tourmente de la révolution ! Le Chant de l'armée du Rhin (c'est ainsi que le poète le nomma et c'est sous ce titre qu'il parut) dut s'appeler la Marseillaise, parce que les Parisiens l'entendirent chanter d'abord par des Marseillais. Il était dirigé contre l'étranger ; mais, avant de mener à la victoire les volontaires de Valmy, de Jemmapes et de Fleurus, il devait retentir, le 10 août, à l'assaut des Tuileries. L'hymne de la défense nationale devint aussi l'hymne de la Terreur. Il a eu la destinée des dieux, qui est d'être invoqués à la fois par la vertu et par le crime, de planer tour à tour dans la nue et d'être traînés dans la boue. Ô ironie des choses humaines ! Deux ans plus tard, Rouget de l'Isle, accusé de royalisme, était poursuivi à travers les Alpes par des bandes qui lui chantaient sa Marseillaise en demandant sa tête. Quant à Dietrich, libéral, mais fidèle à la constitution qu'il avait jurée, il expia sur l'échafaud son courage et sa fermeté. Rappelons ses dernières paroles ; elles témoignent à la fois de la noblesse admirable de son caractère et de la grandeur de l'époque : « Si je péris, écrit-il à ses enfants, cette injustice vous accablera de douleur. Mais imitez votre père ; aimez toujours votre patrie. Vengez-moi en continuant à la défendre avec la plus intrépide bravoure. » Pour nous, souvenons-nous que, dans la pensée de son auteur et de ceux qui l'ont salué les premiers, le Chant de l'armée du Rhin fut l'hymne de la défense nationale. Lui donner un autre rôle, c'est l'avilir et le profaner. Odieux dans les guerres civiles, il n'a été noble et grand que dans la bouche de nos armées qui défendaient notre sol. Le jour où on pourra le chanter de nouveau dans la cité qui l'a vu naître, la république aura justifié les espérances de la patrie ; mais tant que la statue de portera un crêpe, la Marseillaise ne devrait retentir qu'au son d'un tambour voilé.

      La légende de l'Alsace française est toute militaire. Elle se rattache à ces beaux types des jeunes généraux qui ont commandé tour à tour et combattu côte à côte dans l'armée du Rhin : Hoche, Marceau, Kléber, Desaix sont restés dans le souvenir des Alsaciens comme les incarnations de la patrie, les images vivantes de la France qui, dans cet âge terrible, mais héroïque, ravit son cœur et subjugua son âme. Gloires pures au ciel sanglant de la révolution, ces quatre figures n'ont fait que grandir dans la perspective de l'histoire. Elles ne perdent rien à être regardées de près. Bonaparte, en leur succédant, les a comme éclipsées et reculées à l'arrière plan par sa légende prodigieuse, par ses exploits fulgurants. Il dompta la France et terrifia le monde ; l'histoire n'a pas encore effacé de sa pierre le point d'interrogation de Manzoni : Fu vera gloria ? Ai posteri l'ardua sentensia. Les quatre héros auxquels nous ramène la légende de l'Alsace n'eurent point le génie universel, souverain, du vainqueur d'Austerlitz et d'Iéna ; ils possédèrent en revanche des qualités qui furent toujours étrangères au despote : l'abnégation, la candeur superbe des âmes pures, une sorte de foi primordiale et naïve en la patrie, en un mot, l'enthousiasme.

      Hoche, qui eut la gloire de reprendre les lignes de Wissembourg et de sauver l'Alsace en 1793, est le type du brillant capitaine, du soldat généreux. Sorti du peuple, nature active, infatigable, il dut faire lui-même son éducation. Il devina la grande guerre avant Napoléon et la mit en pratique. Avec cela, il eut le beau don de l'ardeur, de l'expansion. Nul mieux que lui ne savait communiquer le souffle, électriser les troupes. Il remonta des armées complètement désorganisées et les rendit capables de vaincre. A Frœschwiller, – car, chose triste à répéter, c'est là même où nous fûmes battus en 1870 que nous étions restés les maîtres en 1793, – il mit les canons autrichiens aux enchères et les offrit 150 livres pièce à ses soldats. « Adjugés ! » répondirent les grenadiers ; et les canons furent enlevés à la baïonnette. Quand Hoche parut en Alsace, ce fut un éblouissement. « J'ai vu le nouveau général, écrit un officier ; son regard est celui de l'aigle, fier et vaste ; il est fort comme le peuple, jeune comme la révolution. » On peut dire que les succès de Hoche viennent d'une grandeur et d'une égalité d'âme qui se soutiennent dans toutes les circonstances. Son langage a parfois la vulgarité soldatesque et l'emphase du temps. Mais il est impossible de découvrir en lui un sentiment qui ne soit pas parfaitement élevé et noble. Il ne sut ni haïr ses ennemis, ni envier ses rivaux. Il dédaigna de se venger de Saint-Just, qui avait voulu le perdre ; il salua Bonaparte avec enthousiasme, à cette première campagne d'Italie qui frappa le monde d'admiration, et l'appela : frère d'armes. Peu avant sa mort, à Wetzlar, il devina l'ambition du vainqueur d'Arcole et laissa échapper ce mot : « S'il veut se faire despote, il faudra qu'il me passe sur le corps. » Comme on rappelait ce mot à Napoléon, à Sainte-Hélène, il répondit : « Il se serait soumis, ou je l'aurais brisé. » – Le dominateur de l'Europe eût brisé cette épée, peut-être ; mais cette âme, non. Et peut-être que l'esprit modéré de Hoche eût su conserver cette rive gauche du Rhin que le génie effréné de Napoléon perdit après avoir tenu le monde sous sa main.

      Parmi les lieutenants qui combattirent sous Hoche à Landau, se trouvait Desaix. Le gentilhomme de l'Auvergne eut les vertus austères du passé ; son courage était silencieux. Au temps des croisades, il eût été templier ou chevalier de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem. Sous la première république, il devint le modèle du général de brigade, prouvant en toute occasion que le bon soldat n'est fait ni d'entraînement ni de colère, mais de sang-froid et d'intrépidité. En Egypte, où il se vit face à face avec les mameluks, il organisa ces fameux carrés d'infanterie qui, dans les batailles de l'Empire, résistèrent si bien aux charges de cavalerie. Desaix eut la modestie dans la force, l'énergie dans l'abnégation. Il rechercha toujours le second rang et s'y conduisit comme au premier. Il est resté cher aux Alsaciens à cause de sa fameuse défense du fort de Kehl. Il s'y jeta avec une petite troupe, et, n'ayant pas de canons, commença par en prendre aux Autrichiens. Exténué par la famine, et menaçant de se frayer une route à travers les assiégeants, il obtint de se retirer avec les honneurs de la guerre. Quand les Autrichiens entrèrent dans le fortin, ils ne trouvèrent que des tas de terre. Leurs canons avaient tout démoli, mais les assiégés étaient sortis les armes à la main. Frappé mortellement à Marengo, au début de cette première grande bataille qu'il fit gagner au premier consul, et craignant que sa mort ne décourageât les siens, il dit simplement à ceux qui l'emportaient : « N'en dites rien. » Lorsque aujourd'hui nous voyons son monument commémoratif sur la route de à Kehl gardé par un factionnaire allemand, nous sommes tentés de nous écrier à notre tour : « Ne le lui dites pas. »

      Le monument de Desaix, qui rêve tristement entre les peupliers du Rhin, nous fait penser à celui de son ami Kléber debout sur la place d'armes de , dans sa fière attitude. Ce bronze est le chef-d'œuvre de Grass, un artiste alsacien de haute distinction, et Kléber est le fils chéri de . L'Alsace a donné nombre de braves soldats à la France ; celui-ci est son héros. « Tout, dans cette figure, dit son biographe Desprez, est large et plein, les traits forts, les yeux grands, la bouche grande, les couleurs hautes, les cheveux épais et bouclés ; la vie y circule abondante et à l'aise. » Le fait qui décida de sa carrière le peint tout entier. Il était architecte à Belfort. La révolution éclatait. Les officiers de Royal-Louis, ne voulant pas reconnaître les nouveaux magistrats, marchèrent contre eux avec leurs troupes. Voyant cela, Kléber, le sabre en main, couvre les magistrats de son corps, harangue les soldats en soldat, arrête l'insurrection. Peu après il fut nommé adjudant-major dans le deuxième bataillon du Haut-Rhin. Tel nous le voyons dans cette circonstance, tel il fut toujours : brave, impétueux, emporté pour la justice et toujours prêt à la défendre, à lui tout seul, de sa large poitrine. Il ne trouvait toute sa lucidité que dans le danger. Aussi aimait-il à s'y jeter. Au siège de Mayence, en Vendée, sous les Pyramides, au mont Thabor, il se ressemble partout, superbe dans l'attaque, fougueux dans la résistance, l'idole du soldat et l'honneur du champ de bataille, où seulement il devient lui-même. Cette riche nature avait la nonchalance et les réveils du lion. Il a passé à la postérité dans l'attitude de sa statue, avant la bataille d'Héliopolis. Il vient de recevoir la lettre de lord Keith ; il la froisse d'une main, de l'autre il saisit son sabre et, se rejetant en arrière, il répond à l'insolence de ses ennemis par ce défi : « Les armes que vous demandez, venez les prendre ! »

      Un jour, – c'était dans la terrible guerre de Vendée, – Kléber, dans un bivouac, au milieu d'une lande de genêts, vit venir à lui un jeune officier qui se trouvait sous ses ordres. Beau visage, encadré de longs cheveux bruns : les traits fins, l'expression fière ; et sur cette noble physionomie flottait, comme un voile, la mélancolie des âmes délicates. Cet exalté voulait faire la connaissance du général et venait à lui, tout frémissant d'enthousiasme. Kléber, inquiet, préoccupé du lendemain lui répondit d'un ton bourru : « Vous avez eu tort de quitter votre service. » L'officier, qui se nommait Marceau, se retira froissé. Le lendemain, on se battait. Soudain, Kléber voit Marceau charger les Vendéens à la tête des hussards mayençais avec tant d'impétuosité qu'il disparaît au milieu des ennemis. Il le croit perdu et se met à jurer comme un Turc contre le jeune imprudent. Enfin Marceau revient, les yeux flamboyants. Alors Kléber court à lui, et, le serrant dans ses bras : « Pardon ! dit-il, hier, je ne vous connaissais pas. Maintenant, soyons amis ! » Ils le furent pour la vie, et il n'est rien de plus confortant dans les annales militaires que cette amitié scellée de tant de hauts faits, entre deux natures si diverses, mais unies dans un même enthousiasme. Kléber était violent ; Marceau avait l'âme tendre et susceptible. Malgré cela, ils ne se brouillèrent jamais. Leur tâche en Vendée était difficile, semée d'embûches. Les jacobins les soupçonnaient souvent, le comité de salut public menaçait leurs têtes. Ils se soutinrent réciproquement et se signalèrent dans cette campagne par des actes de générosité envers les royalistes vaincus. Une fois, ce sont des enfants qu'ils trouvent dans la forêt et qu'ils emportent dans leurs bras ; une autre fois, c'est une jeune fille noble qu'ils font évader à grands frais.

      Leur amitié fut ainsi comme un beau rayon de 1umière qui les guidait, à travers la sombre époque de la Terreur et les épreuves de la guerre, vers l'humanité qu'ils rêvaient. La Sambre et la Meuse les revirent combattre ensemble. Puis le sort les sépara sans désunir leurs cœurs. Marceau périt à Altenkirchen, dans cette mémorable retraite où il se montra plus héroïque qu'on ne peut l'être dans une victoire. Quand son cercueil passa le Rhin, les Autrichiens voulurent lui rendre hommage. La fureur de la guerre s'arrêta un instant devant la majesté de cette mort. Les canons tonnèrent sur les deux rives du fleuve et les armées ennemies, réconciliées pour un jour, saluèrent à son départ la grande âme du héros de vingt-sept ans. Kléber tomba peu après, en Egypte, sous le poignard d'un musulman fanatique. Son corps est revenu reposer dans sa ville natale, sous sa statue, non loin du monument de Desaix. Le hasard a réuni, à Coblentz, les restes de Marceau et de Hoche dans une même tombe. Ainsi les trois héros sont ensevelis près du Rhin. Cette rive gauche, qu'ils avaient conquise et que nous avons perdue, ils sont seuls à la garder encore ! Leurs monuments solitaires y sont les souvenirs muets, mais ineffaçables, de cette France à laquelle ils crurent plus qu'à eux-mêmes et pour laquelle ils sont morts.


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(11)  Pour les rectifications et les détails sur l'histoire de la Marseillaise, voir la monographie : Le Chant de guerre pour l'armée du Rhin, par Le Roy de Sainte-Croix. , Hagemann, 1880.




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