Biographie universelle ancienne et moderne Madame Helvétius, née en 1719 au château de Ligniville, en Lorraine, avait eu vingt et un
frères ou surs. Après avoir perdu son mari, qu'elle aimait passionnément, et dont elle partageait les inclinations bienfaisantes, elle choisit le séjour d'
Auteuil, où elle a toujours vécu. Turgot et Franklin voulurent l'
épouser. Sa maison était un point de réunion pour les hommes les plus célèbres. Peu après son retour d'Egypte, Bonaparte vint pour ainsi dire y
déposer les faisceaux consulaires. Se promenant dans son
jardin avec l'ambitieux conquérant,
madame Helvétius lui dit : « Vous ne savez pas combien on peut trouver de bonheur dans trois arpents de terre. » Elle est morte le 12 août 1800, au milieu d'amis qui demeuraient chez elle et qu'elle n'oublia pas dans son testament. Entre autres
dispositions, elle laissa la jouissance de sa maison à Lefebvre de la
Roche
et à Cabanis.
Le médecin Roussel (
Notice sur madame Helvétius), la représente comme douée d'un beau naturel, qui n'empruntait rien à l'étude, et d'une bonté que ne dirigeait pas la réflexion. Obéissant aux impulsions subites de son
âme,
elle donnait sans mesure. Ses soins journaliers s'étendaient sur une foule d'
animaux,
chiens,
chats, poules, serins, etc., etc. Un des
Conseils
à ma fille, par M.
Bouilly, est intitulé
Les oiseaux de madame
Helvétius. (Voyez
Cabanis et
Champfort)
(Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 19 - Pages 92-93)