Clément Ier, surnommé
le
Romain,
Romanus, parce qu'on croit qu'il était
né à Rome, élu pape en l'an 67, succéda
à
saint Lin, d'autres disent à
saint Anaclet, et
placent son élection en l'an 91. Dans cette dernière
hypothèse, il aurait été témoin de
la persécution de Domitien, qui commença en l'an
93 et ne finit qu'en 96.
Saint Clément avait été
ordonné par saint Pierre.
Saint Paul parle de lui dans
son
Epître aux Philippiens. On croit aujourd'hui
que c'est à lui qu'est due la première mission des
évêques dans la Gaule. Il mourut en l'an 100, après
avoir gouverné l'
Eglise pendant près de dix ans.
On le compte au nombre des
martyrs ; mais on ne dit pas quel supplice
il souffrit. On ne sait pas si à sa mort il occupait encore
le siège
pontifical, ou s'il ne l'avait pas cédé
auparavant.
On lui attribue plusieurs écrits ;
le seul qui soit avéré aujourd'hui est une
Epître
aux Corinthiens, publiée pour la première
fois à Oxford en 1633, en grec et en latin, par Patricius
Junius, sur un manuscrit où elle se trouve à la
suite du Nouveau Testament. Le Dr Fell l'a publiée depuis
également à Oxford en grec et en latin, en 1677,
et elle l'a été à Londres en 1687, in 8°,
par Paul Colomesius ; mais la meilleure édition est celle
qu'on doit à Wolton, en grec et en latin, avec des notes,
Cambridge, 1718, in-8°. On la trouve aussi dans les
Epistolæ
SS. Patrum apostolicorum, publiées
par
Frey,
Bâle, 1742, in-8°, en grec et en latin. Il
y en a eu plusieurs traductions en anglais ; la première,
de Guillaume Burton, a paru en 1647 ; Wake fit paraître
en 1737 la 4ème édition de sa propre traduction
avec les
épîtres des autres apôtres. Il en
a paru à Aberdeen en 1768,
in-12, une autre par un auteur
anonyme ; elle est très rare et parfaitement imprimée.
Cette
Epître
est un des plus beaux monuments de l'Antiquité. Elle fut
lue pendant longtemps en public dans l'
Eglise de Corinthe, à
qui saint Clément l'avait adressée à la suite
d'un mouvement violent qui avait éclaté dans cette
ville contre les
prêtres, dont plusieurs avaient été
injustement déposés par les
laïques. On a encore
attribué à saint Clément deux lettres
ad
Virgines, qui évidemment ne sont pas de lui. Les
Recognitions,
les
Constitutions apostoliques,
etc. qui étaient citées sous son nom dès
le second siècle, étaient déjà reconnues
comme apocryphyes du temps de saint Jérôme. On les
trouve dans le T. 1 de la collection
Patrum
vi apostolici de Jean-Baptiste Cotelier. Frommann,
théologien protestant, a publié :
Observationes
ad interpretationem Novi Testamenti e Clemente Romano,
Cobourg, 1768, in-8°. La
Vie
de saint Clément, par Philippe Rondinini,
a été publiée à Rome en 1706. Il eut
pour successeur
saint Evariste.
(Biographie
universelle ancienne et moderne - Tome 8 - Page 394)