Boniface II, né romain,
et dont le père était
goth, fut élu pape
au mois d'
octobre 530, et succéda à Félix
IV, nommé par une partie du clergé, du sénat
et du peuple assemblés dans la
basilique de Constantin
: il eut pour concurrent Dioscore, que l'autre partie des électeurs
proclama dans la
basilique de Jules ; mais la crainte d'un schisme
s'évanouit au bout de quelques
jours par la mort de Dioscore.
Boniface, resté paisible possesseur
du Saint-Siège, fit condamner la mémoire de son
adversaire, et cependant reçut à la communion tous
ceux de son parti. Ensuite, il se laissa gouverner par le diacre
Vigile, qui chercha à s'assurer d'avance l'avantage de
lui succéder. Boniface assembla donc les
évêques
suffragants de Rome et tout son clergé, et les obligea
par serment à lui donner Vigile pour successeur. Cet acte,
contraire aux canons, ayant été rédigé
et signé par toute l'assemblée, excita une réclamation
universelle. La cour, le sénat et le peuple se récrièrent
contre une innovation qui détruisait tout espace de
liberté
dans les élections. Boniface persista quelque temps dans
sa prétention ; mais, enfin, il s'en désista, en
détruisant cette convention extorquée à sa
faiblesse et à sa simplicité. Vigile n'en recueillit
pas moins le
fruit de ses intrigues, mais plus tard qu'il ne l'avait
espéré ; il ne fut point le successeur immédiat
de
Boniface II. Celui-ci mourut le 08 novembre 532. On a de lui
une
Lettre à saint Césaire d'Arles, dans
les
Epistolæ Roman. pontificum,
de D. Constant.
(Biographie
universelle ancienne et moderne - Tome 24 - Page 546)