Adalbert, apôtre des peuples slaves, fut, en 964, tiré du
monastère de St-Maximien et envoyé en Russie. La princesse Olga, la
Clotilde de la nation russe, était allée à Constantinople (956), pour y recevoir le
baptême. (Voyez
Olga) Mécontente de l'accueil qu'elle avait reçu à la cour de l'empereur Constantin
Porphyrogénète,
aussitôt après son retour à Kiev, elle envoya des ambassadeurs
à l'empereur Othon Ier, et lui demanda un
évêque et des
prêtres. L'empereur jeta les yeux sur Adalbert pour remplir cette mission importante. Ce
religieux fut ordonné
évêque, et Othon fournit généreusement aux frais du voyage. La nation russe étant encore plongée dans la barbarie, Adalbert fut attaqué en chemin ; et quelques personnes de sa suite furent mises à mort avant qu'il arrivât à Kiev. Lui-même ne se sauva qu'avec peine. Il fut reçu avec bonté par Othon qui, en 966, lui donna l'
abbaye de Weissenbourg en
Alsace. Ce prince, désirant
répandre parmi les nations slaves les lumières de l'
Evangile et de la civilisation, prit la résolution d'ériger une métropole à Magdebourg. Adalbert, choisi pour en être le titulaire, fut envoyé à Rome afin d'obtenir l'approbation du
souverain pontife. Le
pape Jean XIII l'accueillit avec joie et lui donna le
pallium (968). Il accorda au nouveau siège archiépiscopal plusieurs privilèges, entre autres celui de tenir le premier rang parmi les sièges de la Germanie
septentrionale, et d'aller de pair avec ceux de
Cologne, de Mayence et de
Trèves. Adalbert, établi métropolitain des nations slaves, fut chargé de fonder parmi elles des
évêchés à Zeitz (transféré depuis à Nauembourg), à Meissen, à Mersbourg, à Brandebourg, à Havelberg et à Posen. Le pape lui adjoignit deux
légats qui devaient l'aider dans cette uvre importante. Adalbert, consacré à Magdebourg, ordonna les six
évêques suffragants de sa métropole. Il gouverna son
église jusqu'à sa mort, en 981. Ce
prélat avait formé plusieurs
disciples, entre autres
saint Adalbert, évêque de Prague.
(Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 1 - Pages 139-140)