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Adelgise, prince de Bénévent

(? - 878 / 879)
Prince de Bénévent de 854 à 878 / 879
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Adelgise, prince de Bénévent, dans son temps
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      Adelgise, prince de Bénévent, succéda, en 854, à Radelgaire son frère. Il fut appelé, pendant tout son règne, à combattre les Sarrasins, qui dévastaient l'Italie méridionale. Défait par eux vers l'année 856, dans le voisinage de Bari, d'où il avait voulu les chasser, il vit, pendant six ans, ses Etats désolés par ce peuple barbare, et fut contraint, en 862, d'acheter la paix moyennant un tribut. Cette humiliation n'assura pas sa tranquillité, car les Sarrasins, ne subsistant en Italie que par la guerre et le brigandage, se détachaient de celui de leurs chefs qui avait fait la paix pour suivre le premier qui offrait de les conduire à de nouveaux combats. Adelgise recourut alors à l'empereur Louis II, et celui-ci conduisit une armée contre les Sarrasins de l'Italie méridionale. Les empereurs grecs, Constantin et Basile, et le roi de Lorraine, Lothaire, frère de Louis, lui envoyèrent des secours. Enfin Bari se rendit aux chrétiens, au mois de février 871, et le sultan sarrasin qui commandait dans cette ville demeura prisonnier d'Adelgise. Mais le long séjour de l'empereur et de ses troupes dans le duché de Bénévent avait été plus à charge à cette province que les dévastations mêmes des Sarrasins. Les habitants, étaient poursuivis jusque dans l'intérieur de leurs maisons par l'orgueil, l'avarice ou l'intempérance des Francs, tandis que les murs des villes les mettaient à couvert des insultes des infidèles. Adelgise lui-même n'avait pas moins à se plaindre que ses sujets. Il était devenu vassal de l'empereur d'Occident ; tous les ordres étaient donnés dans ses Etats, dans sa capitale, dans son propre palais, par un monarque étranger ; Angelberga, femme de l'empereur, faisait sentir davantage encore la pesanteur du joug imposé aux Bénéventins. L'orgueil et l'avarice de cette princesse étaient également insupportables ; elle affectait en toute occasion de témoigner son mépris pour les Lombards, et d'humilier la nation au milieu de laquelle elle se trouvait. Le sultan de Bari, toujours prisonnier d'Adelgise, jouissait des humiliations qu'éprouvait son vainqueur. Mais, après que Louis l'eut vengé du prince de Bénévent, il voulut que celui-ci le vengeât de Louis. Dans ce dessein, il éveilla son ressentiment, échauffa sa colère, rendit plus sensibles toutes les mortifications qu'il lui voyait éprouver, et l'engagea enfin dans une conjuration contre l'empereur. L'armée des Francs, qui était dispersée dans les villes et les châteaux du duché de Bénévent, fut attaquée et désarmée partout en même temps par les Lombards (25 juin 871) ; à midi, Adelgise, suivi des conjurés, se présenta devant la porte du palais ; la garde française se mit en défense ; mais les Bénéventins mirent le feu aux portes, et Louis fut contraint à se réfugier avec sa femme dans une tour élevée, où il se défendit jusqu'à ce que la faim le forçât à se rendre.

      Adelgise n'eut pas plutôt l'empereur d'Occident entre ses mains, qu'il vit avec effroi les conséquences de son entreprise. Les monarques carlovingiens, qui occupaient presque tous les trônes de l'Europe, se préparaient à délivrer et à venger le chef de leur maison ; tous les feudataires de Louis et tous ses soldats se mettaient en mouvement pour venir à son aide ; en même temps, une nouvelle armée de Sarrasins avait débarqué à Salerne et menaçait les Lombards. Adelgise, effrayé, offrit à son prisonnier de traiter avec lui, et lui rendit la liberté le 17 septembre, ainsi qu'à sa femme et à sa fille, après lui avoir fait prêter le serment le plus solennel de ne jamais tirer vengeance de l'affront qu'il avait reçu, et de ne jamais rentrer lui-même ou renvoyer d'armée dans le duché de Bénévent. Mais, après une aussi mortelle offense, les serments du monarque étaient une faible garantie pour Adelgise. Dans une diète du royaume d'Italie et de l'Empire, tenue à Rome, Adelgise fut déclaré ennemi de la république et du sénat romain ; le pape Adrien II dégagea Louis de son serment. Celui-ci ne voulut pas cependant conduire lui-même son armée dans le duché de Bénévent ; mais il en donna le commandement à sa femme, moins pour éviter le parjure que pour n'être pas enveloppé dans son châtiment, si Dieu voulait le châtier. Adelgise opposa une égale bravoure à l'armée d'Ermengarde, à celle des Sarrasins débarqués devant Salerne. et à une troisième armée que Louis, qui avait surmonté ses scrupules, conduisit contre lui, en 873. Le pape Jean VIII, voyant alors que l'empereur commençait à désespérer du succès, rétablit la paix entre ces deux souverains. Chaque année cependant, les Sarrasins, maîtres de la Sicile, faisaient de nouvelles tentatives sur les côtes d'Italie, et Adelgise, épuisé par de longues guerres, ne luttait plus contre eux qu'avec désavantage. Il éprouva deux grandes défaites en 875 et 876, et fut contraint d'acheter la paix à des conditions honteuses. Il mourut peu après, en 878 ou 879, assassiné par ses gendres et ses neveux. Gaiderise, fils de sa fille, fut élu pour lui succéder.  (Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 1 - Page 169)


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