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Alexis III l'Ange

(? - ~1210)
Empereur d'Orient de 1195 à 1210
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Alexis III l'Ange dans son temps
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Biographie universelle ancienne et moderne

      Alexis III l'Ange, empereur d'Orient, usurpa le sceptre, en 1195, sur son frère Isaac l'Ange, que ses vices, sa faiblesse, ses imprudences, et les revers dont l'empire était accablé, avaient fait détester des Grecs. Isaac avait comblé son frère d'honneurs et de richesses ; mais l'ambitieux Alexis convoitait le trône, et ses manœuvres secrètes aigrissaient les esprits contre un prince qui les avait tous aliénés par son odieux caractère. Pendant qu'Isaac était occupé d'une partie de chasse, ses officiers et les chefs de l'armée, d'accord avec Alexis, proclamèrent ce dernier empereur. Isaac s'enfuit à Stagyre, où il fut arrêté ; le nouvel empereur lui fit crever les yeux, et le retint dans la captivité la plus dure.

      Alexis, maître du trône par un crime, voulut s'y affermir par des largesses ; les trésors de l'Etat furent dilapidés ; les militaires obtinrent des congés, et l'Empire se trouva sans défense contre les irruptions des barbares. Cependant les dispositions du peuple de Constantinople étaient incertaines ; en vain l'impératrice Euphrosine prodiguait toutes les ressources que lui fournissaient sa beauté, son éloquence et son adresse : le nom de l'Ange était méprisé ; on tirait contre Alexis des présages d'un accident ; on favorisait secrètement quiconque proclamait la révolte ; un faux Alexis, qui se disait fils de Manuel, et que le sultan d'Ancyre appuyait, fit des progrès inquiétants ; un assassinat domestique délivra l'empereur grec de ce compétiteur ; mais les Turcs continuèrent de ravager l'empire, que les Bulgares attaquaient d'un autre côté. Les pirates infestaient les côtes, et le désordre intérieur était à son comble ; l'intrigue et la vénalité disposaient des places. Euphrosine voulut empêcher ces abus ; on irrita l'empereur contre elle, au point qu'il fit massacrer Vatace, favori de cette princesse. L'impératice, après une disgrâce momentanée, recouvra son crédit, et s'efforça de suppléer à la faiblesse de son époux ; mais les invasions et les révoltes se multipliaient ; les Bulgares et les Valaques désolaient la Macédoine et la Thrace ; Alexis n'opposait à ses ennemis que des tentatives incomplètes, et bientôt abandonnées lâchement.

      Cependant un orage plus violent s'amoncelait sur sa tête. En 1202, les princes d'Occident se rassemblèrent à Venise pour une nouvelle croisade ; un jeune fils d'Isaac l'Ange, Alexis, implora leur secours contre son oncle ; il promit de, faire cesser le schisme d'Orient, si les croisés l'aidaient à remonter sur le trône. Cet espoir chimérique, dont les princes chrétiens s'étaient laissé berner tant de fois, les détermina à prendre la route de Constantinople, au lieu d'attaquer, d'abord l'Egypte, comme ils en avaient formé le plan. Au mois de juin 1203, les croisés et le jeune Alexis partirent devant Constantinople. L'empereur, livré aux plaisirs et à la dissipation, n'avait fait aucun préparatif de défense ; Lascaris, son gendre, rassembla des troupes et tenta de disputer le passage du Bosphore ; les Grecs furent battus à la vue de leurs concitoyens, et le siège commença aussitôt. Les Latins déployèrent une valeur qui suppléa à leur petit nombre ; cependant leur camp était menacé par la famine, et insulté à tous moments, soit par des partis répandus dans la campagne, soit par les sorties des assiégés, auxquels le brave Théodore Lascaris inspirait une partie de son courage. Enfin l'assaut général eut lieu, les croisés pénétrèrent dans la ville ; mais on combattit encore dans les rues, et les succès furent partagés sur différents points. La nuit vint suspendre le combat. L'empereur, effrayé des périls de cette journée, s'était réfugié dans son palais ; des courtisanes et de lâches flatteurs lui conseillèrent la retraite. Il prit secrètement ce parti, se jeta dans une barque avec sa fille Irène et ce qu'il put rassembler de ses trésors, et se réfugia à Zagora, ville de Thrace, abandonnant ainsi le sceptre, l'impératrice et ses autres enfants. On tira Isaac de sa prison, et ce fut lui qui reçut son fils dans Constantinople. L'usurpateur détrôné fit quelques efforts pour recouvrer l'empire, et s'avança avec des troupes jusqu'à Andrinople ; mais cette tentative n'eut point de succès.

      En 1204, Alexis Murzuphle, que les Latins avaient chassé du trône de Constantinople, vint se joindre au fugitif Alexis. Celui-ci ne vit dans Murzuphle qu'un compétiteur de plus, il lui fit crever les yeux. Alexis, après avoir erré dans la Grèce, et vu successivement détruire toutes ses ressources, fut contraint, en 1205, de se remettre à discrétion, avec sa femme Euphrosine qui l'avait rejoint, entre les mains de Boniface, marquis de Montferrat, alors maître d'une grande partie de l'empire. L'empereur détrôné fut relégué dans la Lombardie ; mais, après la mort de Boniface, il obtint sa liberté, et, en 1210, il se rendit en Asie, où Théodore Lascaris s'était maintenu successivement contre les empereurs Alexis IV, Alexis Murzuphle, Baudouin et Henri. Alexis ayant fait réclamer inutilement, par son allié, le sultan d'Iconium, la couronne que Lascaris ne devait qu'à son courage, marcha contre lui avec des forces considérables ; mais Lascaris le défit, s'empara de sa personne, et tua le sultan. Alexis fut confiné dans le monastère de Nicée, où il finit une vie déshonorée par des vices odieux, et par une lâcheté non moins honteuse.  (Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 1 - Pages 449-450)




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