Angilbert, abbé de Centule dans le IXème siècle, était fils d'un des grands de la cour de
Pépin le Bref.
Disciple d'
Alcuin, il fut élevé dans le palais de
Charlemagne : c'était l'homme le plus aimable de la cour de ce prince, qui lui fit
épouser secrètement sa fille Berthe. Quelques
historiens racontent que ce
mariage n'eut lieu qu'après qu'il eût été rendu
nécessaire par la naissance de deux
enfants. Il était membre de l'académie du palais.
Charlemagne l'appelait son
Homère, soit parce qu'
Angilbert faisait ses délices de la lecture de ce poète, soit parce qu'il composait lui-même des vers. On trouve quelques pièces de sa façon dans Duchêne, dans les uvres d'
Alcuin, et dans d'autres recueils. Etant tombé malade au château de Centule en Ponthieu, il fit vu d'embrasser la vie monastique à St-Riquier, s'il en relevait ; ce qu'il exécuta, après son rétablissement, avec le consentement de sa femme, qui prit en même temps le voile.
Charlemagne l'arracha de son cloître, pendant qu'il en était abbé, pour le faire secrétaire d'Etat et maître de sa chapelle. Ce prince le chargea successivement de trois ambassades à Rome.
Angilbert fut, pendant quelque temps, premier ministre de
Pépin, roi d'Italie, et mourut, en 814. J. D.
Mabillon a inséré dans les
Annales ordinis S. Benedicti, la relation qu'il avait écrite de son
monastère, pendant sa gestion en qualité d'abbé. On a publié une
Histoire des premières expéditions de Charlemagne pendant sa jeunesse et avant son règne, composée pour l'instruction de Louis le Débonnaire, ouvrage
d'Angilbert, surnommé Homère ; 1741, in-8°. Ce n'est qu'un roman, dont l'auteur est Dufresne de
Francheville.
(Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 1 - Page 698)