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Deux traités alchimiques du XIXème siècle

présentés par Bernard Husson
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Cet article a paru originellement dans le N°56 de la revue Initiation & Science (janvier-mars 1963). Il a été ressaisi et corrigé par France-Spiritualités.

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      Nous publions ci-après, en priorité pour les lecteurs d'Initiation et Science, le début de l'introduction aux Deux Traités, actuellement sous presse, outrage qui va paraître cet été dans la Collection « Alchimie et Alchimistes » à l'Omnium Littéraire.

      Les trois premiers volumes de la présente collection constituent le terme actuel d'une série de traités attribués à des Adeptes, c'està-dire à des alchimistes ayant la réputation d'avoir réussi l'élaboration de la pierre philosophale. Etroitement apparentés les uns aux autres, ces ouvrages forment un ensemble homogène et continu dont la succession, depuis dix siècles, constitue une véritable tradition alchimique, transmise par écrit.

      C'est le soufi Djabir lbn Hayyan, plus connu en Occident sous le nom de GEBER qui, par son Livre de la Miséricorde, rédigé un peu avant l'an mille, semble avoir été l'instaurateur de cette tradition écrite, exposant pour la première fois sans ambiguïté le but de l'alchimie, c'est-à-dire l'élaboration de la pierre philosophale, et la nature des matériaux qu'elle met en œuvre (minerais et métaux).

      A partir du XIVème siècle apparaissent, en nombre toujours croissant, des documents témoignant, directement ou indirectement, des effets que la pierre philosophale est capable de produire dans les trois règnes, minéral, végétal, animal. Le plus souvent indépendants des écrits précités, ces documents, dont certains sont encore inédits, décrivent des manifestations publiques ou privées, volontaires ou fortuites, de l'existence et de l'efficacité de la médecine universelle ou de la poudre de projection, deux formes de l'aboutissement du « Grand Œuvre ».

      Les traités attribués à des Adeptes constituent les classiques de la littérature alchimique. Le nombre de ceux qui, en Occident, sont unanimement acceptés comme tels, s'élève à une vingtaine environ. Les uns ont la forme d'une révélation autobiographique et d'un témoignage personnel, les autres sont rédigés sur un mode impersonnel.

      ...

      Aucun travail sérieux relatif à l'alchimie, quel que soit le point de vue sous lequel il est envisagé, ne saurait se concevoir sans la connaissance préalable, au moins générale, des éléments les plus représentatifs de ce corpus alchimique, qui ne dépassent pas une cinquantaine d'ouvrages, accessibles à l'investigagteur persévérant connaissant les principales langues occidentales.

      Le plus grand obstacle suscité au néophyte, dans cette recherche, réside dans la difficulté de distinguer (en dehors de quelques classiques) les textes valables de l'amas considérable des ouvrages sans intérêt. Cette discrimination ne peut être faite sans une longue habitude et une fréquentation assidue de la littérature alchimique, laquelle impose, en fait, la consultation d'un nombre considérable de traités ou de documents, ainsi que la lecture réitérée, à plusieurs années d'intervalle, des classiques dont la pénétration est facilitée par leur confrontation avec les traités discutés, partiellement sujets à caution mais, en revanche, souvent susceptibles d'apporter de précieuses informations sur les points les plus essentiels de la théorie et de la pratique alchimiques.

      Le mode d'accès à ce corpus alchimique n'est pas indifférent. Quoi qu'on en ait dit, les auteurs ont fatalement subi les effets, si atténués fussent-ils, de l'ambiance et des idées générales de leur époque. Etant donné que la chaîne des classiques s'est continuée jusqu'à maintenant, il apparaît, contrairement à ce qu'on a fait jusqu'ici, plus sûr, plus logique et plus naturel de remonter cette chaîne en commençant par prendre connaissance des classiques les plus récents, susceptibles d'éclairer les textes de leurs prédécesseurs, que de suivre l'ordre chronologique habituel.

      Ces considérations ont conduit à rééditer dans la présente collection, après les deux ouvrages de FULCANELLI, qui constituent les plus récents traités classiques de la tradition alchimique, celui de CYLIANI, leur prédécesseur immédiat dans la chaîne définie ci-dessus, ainsi que le Cours de Philosophie hermétique ou d'alchimie de CAMBRIEL, ouvrage de la même époque dont l'auteur, quoiqu'il ne soit pas pervenu à l'adeptat, fournit des indications susceptibles d'apporter des éclaircissements sur des points obscurs du traité, à présent classique, de son confrère plus heureux.

      L'ouvrage de CAMBRIEL est devenu introuvable. Hermès Dévoilé, par contre, a été réédité en 1915 et en 1961. Toutefois le texte de ces deux réimpressions, outre diverses erreurs de détail (mots changés, termes modifiés) omet un paragraphe entier de l'édition originale, imprimée par Locquin en 1832.

      Ces remarques autorisent à conclure que le présent volume de la collection « Alchimie et Alchimistes » contient, pour la première fois intégralement reproduits, les textes des deux traités constituant les antécédents immédiats aux témoignages de Fulcanelli, dans la succession des écrits par lesquels les alchimistes ont manifesté, en Occident, la pérennité de leur tradition.

      Cette confrontation permettra de préciser et de nuancer la notion de tradition alchimique écrite, introduite au début de cet exposé, ainsi que celle de la filiation initiatique dans ce domaine.




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