Dictionnaire universel d'histoire et de géographie de Bouillet Etres fantastiques qui jouissaient d'un pouvoir surhumain, mais étaient soumises quelquefois à des lois bizarres et humiliantes. On les représente tantôt sous la figure d'une femme jeune, belle, couverte d'habits magnifiques ; tantôt comme une vieille ridée et couverte de haillons ; mais elles sont toujours armées d'une baguette magique, instrument de leur puissance
surnaturelle. Sans être immortelles, elles ont une existence de plusieurs
milliers d'années. On a cherché leur origine dans les
faunæ
ou
fanæ des anciens, qui prédisaient l'avenir et dont la première était
Fatua ou
Fauna, l'
épouse de Faunus ; on fait aussi dériver leur nom (en italien
fata) de
fatum,
destin ; mais la croyance aux
fées paraît plutôt se rattacher à la
religion des
Druides et dériver de la vénération que les
Gaulois avaient pour les
Druidesses.
Quoi qu'il en soit, les
fées ont joué un très
grand rôle au
moyen-âge ; elles occupent une grande place dans les romans de chevalerie. A cette époque, de grande familles, des contrées même avaient leur
fée protectrice : telles étaient
Mélusine, patronne de la maison de
Lusignan ; la
fée Banshee, en Irlande, protectrice des Fitz-Gerald ;
Viviane, élève de l'enchanteur
Merlin, renommée en
Bretagne ; la
fée des
Ortoli, en Corse ; la
fée Morgane, à Reggio ; la
Dame blanche des Avenel, en Ecosse ; la
fée Urgète, etc. Plusieurs écrivains, Walckenaër, A.
Maury, en France, Wolf, Schreiber, en Allemagne, se sont livrés à de savantes recherches sur les
fées. Perrault et Mme d'
Aulnoy ont écrit pour l'enfance des
Contes de Fées qui ont pour base d'antiques traditions.
Marie-Nicolas Bouillet, Dictionnaire universel d'histoire et de géographie, 20ème édition (1866), p. 651.