Adalric,
Athic ou
Ethicon, que l'on croit fils de Leuthaire,
duc d'Alémanie, obtint, vers l'an 662, de
Childéric II, roi de France, le
duché d'
Alsace et le territoire de
Munster. Il avait épousé Berchsinde ou Berwinde, tante de
saint Léger,
évêque d'
Autun, de laquelle il eut six
enfants. Une de ses filles, nommée Odile, naquit aveugle. Soit par superstition, soit par cruauté,
Adalric ordonna de la faire mourir ; mais Berwinde parvint à lui sauver la vie, et la fit élever secrètement dans une communauté
religieuse. Odile recouvra la
vue, et n'en fut pas moins un objet d'aversion pour son père, au point que Hugues, un des fils d'
Adalric, ayant tenté de le fléchir en faveur de sa sur, fut tellement maltraité par lui, qu'il mourut, dit-on de ses blessures.
Adalric revint cependant à des sentiments plus humains et plus paternels envers sa fille. Il lui concéda le château de Hohembourg, où Odile établit un
monastère dont elle fut la première
abbesse, et qu'elle
illustra par sa science et par ses vertus, qui lui ont mérité dans l'
Eglise un culte public.
Sur la fin de sa vie,
Adalric se retira dans l'
abbaye de Hohembourg avec Berwinde, s'y livra aux exercices de la pénitence, et y mourut le 20
février 690. Adelbert ou
Albert, son fils aîné, lui succéda. Les libéralités d'
Adalric envers les
monastères lui ont attiré de grands éloges de la part des chroniqueurs de cette époque, dont plusieurs ont poussé la flatterie jusqu'à lui donner le nom de saint.
C'est d'
Adalric que tirent leur origine les maisons de Habsbourg,
d'Autriche, de Lorraine et de Bade, qui ont fourni tant de princes et d'empereurs à l'Allemagne, et qui ont formé des alliances avec presque toutes les familles souveraines de l'
Europe (Voyez
Rodolphe Ier).
(Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 1 - Page 140)