LE PROGRÈS FUTUR DE L'HUMANITÉ
Développement à venir des hommes
Quel changement produira-t-il, ce pas en avant ? En matière de religion,
le champ de vision élargi de l'humanité mettra à la portée
de ses regards ce plan d'existence que l'on appelle l'astral, région dans
laquelle un grand nombre de hautes Intelligences se manifestent en prenant forme,
dans le but d'aider et d'instruire les hommes. Ceux-ci apprendront à voir
et à connaître ces Etres dont toutes les puissantes religions ont
proclamé l'existence ; ils les connaîtront comme ils connaissent,
ou croient connaître, actuellement, les corps physiques qui les entourent.
Ils connaîtront les entités de ce monde aujourd'hui encore invisible.
En sorte que la majorité des hommes partagera, avec les plus avancés
de notre époque actuelle, ce savoir de première main, si rare aujourd'hui
et cette certitude puisée aux sources mêmes, savoir et certitude
qui rendront le scepticisme à jamais impossible. Lorsque, dans son état
de conscience normal, un homme connaît l'existence de ces mondes invisibles
et de leurs habitants lesquels nous entourent de tous côtés
cet homme ne peut davantage en douter que vous ne le faites vous-mêmes
de l'existence de votre père, de votre mère et de vos enfants. (Je
ne discute pas la question du réel et du chimérique au point de
vue philosophique. Je ne m'occupe que de l'univers phénoménal et
j'emploie les mots avec la signification habituelle que nous leur donnons dans
nos rapports entre nous.) Lorsque ce pas aura été fait, le caractère
de la religion changera du tout au tout et les vérités qui sont
actuellement connues et proclamées par les voyants et les prophètes
seront alors connues de tous les hommes et à la portée de leur expérience
de tous les jours ; cela aura pour résultat de rendre le scepticisme aussi
impossible qu'il l'est de nos jours, en ce qui concerne la majeure partie des
données scientifiques. La superstition sera détruite aussi bien
que le scepticisme. Grâce à l'ignorance des hommes, elle vit dans
l'ombre, elle se développe et prospère et devient une malédiction
pour les peuples, car certains hommes qui ont conservé la tradition du
savoir, sans en posséder la réalité, font usage de cette
tradition pour réduire leurs compatriotes en esclavage. Ceux-ci, dans leur
ignorance, sont terrifiés par cette prétention au savoir et s'inclinent
devant ceux qui prétendent en posséder les clefs, bien que ces clefs
soient rouillées et ne puissent plus tourner du tout dans les serrures.
Et nous verrons, comme nous le voyons aujourd'hui, que la superstition devient
impossible, lorsque les yeux des hommes sont ouverts. Vous ne savez pas le mal
que fait la superstition au delà de la mort. Vous n'avez point idée
des souffrances et des terreurs qu'endurent de trop nombreuses âmes, lorsqu'elles
passent du corps matériel dans un monde qui leur est inconnu, et où
pullulent, pour elles, les épouvantails imaginaires dont l'a peuplé
la superstition dirigée par le prétendu savoir. C'est surtout le
cas en Occident, où l'on parle d'un enfer éternel et où l'on
dit qu'après la mort il n'y a ni développement, ni progrès,
que le pécheur est plongé dans un lac de soufre enflammé,
où il restera durant les innombrables siècles de l'éternité,
sans espoir de salut, ni de libération. Vous ne pouvez vous imaginer l'effet
que ces croyances produisent sur les âmes qui franchissent les portes de
la mort, pour passer dans l'autre monde. Ces pauvres âmes se figurent qu'il
en est ainsi, et qu'elles peuvent être victimes des horreurs décrites
et proclamées par leurs ignorants instructeurs. Ceux qui les assistent
de l'autre côté ont bien de la peine à calmer graduellement
leur terreur et à leur faire comprendre que la Loi règne partout
et que la malveillance et la méchanceté ne sont pas au nombre des
pouvoirs qui dirigent le Kosmos. Comme je viens de vous le dire, le scepticisme
et la superstition seront donc impossibles ; on rencontrera d'autres difficultés,
d'autres problèmes, d'autres questions obscures, mais ces ennemis jumeaux
de l'homme, le scepticisme et la superstition, seront détruits, sans qu'il
ne leur soit plus possible de renaître, lorsque ce jour sera venu pour l'humanité.
En ce qui concerne l'
amour, pris au point de
vue philanthropique,
le progrès sera grand aussi, car, de ce plan, on peut beaucoup mieux agir
pour le bien de l'homme, que d'ici, sur le plan physique. Les activités
physiques sont très bruyantes, mais donnent des résultats comparativement
faibles. Vous voyez un homme qui court çà et là, édictant
des lois, faisant une chose ou une autre, autant dans le monde gouvernemental
que dans la société, et vous vous imaginez que son uvre est
très grande et qu'elle produira de merveilleux résultats. Mais comme
ils sont petits et mesquins, ces résultats, lorsqu'on les compare avec
le flot qui ruisselle de l'uvre invisible accomplie dans le calme et le
silence, sans qu'une parole soit articulée, sans qu'aucun effort soit fait
par le
corps physique !... de l'uvre accomplie par le mental, dans le milieu
subtil qui agit sur les pensées des hommes plutôt que sur leurs
corps,
qui
influence leurs mentals plutôt que leurs enveloppes extérieures.
Lorsque l'humanité se sera élevée jusqu'à ce plan
supérieur, cette
influence sera bien plus répandue qu'elle ne l'est
aujourd'hui et l'on combattra la misère, le crime et les souffrances, en
agissant sur le mental des hommes, en les purifiant et en les fortifiant, de façon
à les élever au-dessus des possibilités dans lesquelles ils
se noient aujourd'hui. Vous rendez-vous bien compte, vous tous à qui je
parle en ce moment, qu'en générant une pensée impure, vengeresse,
colère ou vile, chacun de nous projette cette pensée dans le monde
social, sous la forme d'une
force vivante, d'une entité active, qui agit
sur la société et qui est assimilée par les plus faibles,
par les plus réceptifs, par les moins développés ? Nous voyons
ainsi les pensées des hommes soi-disant respectables répandre les
germes du crime au milieu des masses, et les fautes de celles-ci se traduire par
des actes relevant plutôt du Karma de ceux qui, par leurs pensées,
ont provoqué ces actes criminels. Cette vérité n'est pas
aussi répandue qu'elle devrait l'être. On n'en est pas aussi convaincu
qu'on devrait l'être. Chaque homme, qui éprouve un sentiment de rancune,
projette une puissance destructrice dans le monde astral, et lorsque survient
une créature faible, pourvue d'un mauvais Karma, environnée de mauvaises
circonstances, soumise à des impulsions qu'elle est incapable de maîtriser
et à des passions qui dominent son mental, ces mauvaises pensées
s'abattent sur elle : toutes ces terribles pensées émises par des
hommes jouissant d'une situation respectable dans le monde. Si cette créature
est excitée par quelque injustice, si elle est affolée par quelque
outrage, elle est poussée à commettre ce que nous appelons un assassinat.
Bien que ce soit sa main matérielle qui tienne le couteau, on peut, certes,
faire remonter la responsabilité du coup porté aux pensées
de bien des hommes, dont les sentiments de vengeance sont d'une
essence meurtrière,
bien qu'ils n'en revêtent pas l'apparence extérieure. Il vous sera
impossible de faire disparaître le crime dans les bas-fonds de la société,
tant que vous n'aurez pas purifié les pensées des classes supérieures,
de ceux qui sont instruits, de ceux qui peuvent comprendre la nature des choses.
Et lorsque tout cela sera bien compris et su, lorsque le monde astral sera ouvert
à la vision humaine, nous aurons à notre
disposition une
force nouvelle
pour aider et soutenir le genre humain. Les hommes, en effet, ne douteront plus
de la puissance de la pensée, ils se rendront compte de la responsabilité
qu'ils assument en générant des pensées et projetteront des
influences d'
amour et d'assistance, au lieu des
influences avilissantes qu'ils
émanent si souvent aujourd'hui. Ils constateront aussi que l'assistance
directe leur sera devenue possible, telle qu'elle nous est actuellement donnée
du haut de cette région, car les découvertes que font les hommes
de science leur viennent souvent de ce monde supérieur, en vertu d'une
action directe sur leur mental. Lorsqu'un homme de science inaugure une nouvelle
manière de voir, lorsqu'un homme comme M. Crookes, par exemple, découvre
la genèse des atomes une des plus belles théories générales
de la science moderne croyez-vous que ce soit en partant d'en bas qu'il
se soit élevé jusqu'à cette connaissance ? Je vous le déclare
: de pareilles idées viennent d'en haut et non pas d'en bas. C'est de cette
façon que les Maîtres agissent sur le mental des hommes pourvus de
certaines capacités, susceptibles d'être utilisées, et du
Monde de la pensée, en passant par le plan astral, où les pensées
sont des entités vivantes et actives. Ils influencent parfois certains
individus, afin que le progrès du monde puisse être hâté
et le développement de l'humanité facilité. La raison pour
laquelle cela n'a pas lieu plus souvent de nos
jours est la suivante : tant que
le côté moral de la nature humaine n'est pas développé,
il n'est pas bon que l'homme connaisse trop bien les
forces invisibles qui sont
cachées derrière le voile ; il en userait mal au lieu de les utiliser,
il s'en servirait sans
scrupules pour satisfaire ses instincts égoïstes,
au lieu de les employer à fortifier et à aider ses semblables. Voilà
pourquoi la connaissance n'est pas plus largement distribuée ; voilà
pourquoi la science n'est pas aidée davantage. La science, comme le disait
un des Grands Etres, doit d'abord devenir la servante de l'humanité, pour
mériter d'être largement aidée par Ceux qui dominent tous
les Aides et tous les Sauveurs de la race.
D'un autre côté encore, on fera de plus rapides
progrès à l'époque dont nous nous occupons. En ce qui concerne
l'éducation, je suppose que vous n'avez guère été
frappés, lorsque vous aviez affaire à des
enfants, à de très
jeunes garçons, par la grandeur des possibilités qu'on découvrirait
en eux, si leurs maîtres avaient assez de savoir pour alimenter leurs bonnes
dispositions et étouffer les mauvaises. Vous savez qu'autour du
corps de
chaque homme il existe, visible pour l'il exercé, pour l'il
du
Yogi par exemple, ce que l'on appelle une aura, laquelle aura permet de constater
l'état de développement du mental, la nature du caractère,
et renseigne, d'une façon précise, sur le degré d'avancement
atteint par l'
âme qui habite ce
corps et sur les traits distinctifs et les
attributs de cette
âme. Chacun de vous transporte autour de lui cette sorte
de compte rendu de sa propre situation, cette preuve bien évidente du degré
qu'il occupe sur l'échelle de l'évolution. Autour de chacun de vous
se trouve cette atmosphère particulière qui indique la nature de
vos pensées et de votre caractère, qui est aussi facile à
déchiffrer, pour l'il exercé, que le sont les traits du visage,
pour l'il physique, et qui renseigne infiniment mieux sur le caractère
de l'homme. Or, lorsqu'un jeune
enfant vient au monde et passe par les premières
phases de sa croissance, son aura présente la particularité suivante
: elle renferme les résultats karmiques de son passé ; mais une
grande partie de ces tendances mentales et morales qu'elle possède ne s'y
trouvent qu'à l'état embryonnaire et non pas à l'état
de maturité. Si vous examinez l'aura d'un jeune
enfant, vous la trouverez
comparativement pure, ses teintes sont claires et transparentes et non pas denses,
boueuses et épaisses, comme chez l'homme ou la femme adultes, et dans cette
aura se trouvent, à l'état latent, des tendances qui peuvent être
développées. Les unes sont bonnes et les autres mauvaises. Ces caractéristiques
étant discernées par un il exercé, on peut développer
les bonnes tendances et étouffer les mauvaises
dispositions, en soumettant
l'
enfant à des
influences propices. Si vous voulez qu'une semence vous
donne une plante saine et vivace, il vous faut la mettre dans un bon terrain,
l'
arroser et veiller à ce que le
soleil l'inonde de ses rayons. La semence
renferme tout ce qu'il y a d'essentiel dans la plante, mais celle-ci n'est pas
encore manifestée dans son entier et, selon la nature du sol auquel vous
confierez cette semence, selon les soins que vous en prendrez, selon la brise
qui la caressera et le
soleil qui la réchauffera, son développement
sera plus ou moins complet ; elle peut grandir et devenir très belle, ou
bien être rapetissée et arrêtée dans sa croissance.
Il en est de même de l'
enfant, dans une large mesure. Un
enfant vient au
monde ; il a en lui, par exemple, le
germe de la colère, le
germe d'un
tempérament violent et passionné. Si nous supposons ceux qui l'entourent
doués de connaissances et de sagesse, ils sauront comment s'y prendre avec
lui. On ne devrait jamais laisser entendre à l'
enfant une seule parole
irritée, ne jamais le rendre témoin d'un acte de passion. Tous ceux
qui l'entourent devraient être doux,
aimants et maîtres d'eux-mêmes,
et il ne faudrait jamais transmettre au
germe que possède l'
enfant la
force
stimulante de la colère de gens plus âgés,
force qui aurait
pour effet d'en hâter le développement chez lui, de lui donner plus
d'intensité et de l'amener à maturité. Il vous faudrait veiller
à ce que les
enfants fussent entourés par des
influences de nature
à stimuler tout ce qu'il y a de bon, de noble et de pur en eux. Et si vous
faisiez cela pour chacun d'eux, l'humanité avancerait avec une vitesse
de course, alors qu'actuellement elle marche d'un pas
boiteux. L'
ignorance obscurcit
le mental des hommes et ils ne savent pas comment il faut élever les petits.
Il n'y a qu'échecs autour de nous, et ces échecs disparaîtront
lorsque l'homme aura acquis un plus vaste savoir, lorsqu'il enseignera avec lucidité
et non plus aveuglément comme il le fait aujourd'hui ; lorsqu'il enseignera
en se basant sur la connaissance et non sur l'
ignorance. Cette nécessité
d'une bonne éducation explique pourquoi, jadis, chaque petit garçon
était envoyé à un
Gourou. Cette antique institution avait
pour but de donner à l'
enfant l'action d'un mental bien développé
sur son propre mental et l'assistance d'un Maître dont les connaissances
approfondies surpassaient celles de l'homme ordinaire. Le
Gourou était
toujours un homme qui savait ; le
Gourou était toujours un homme qui voyait
et l'
enfant était remis entre ses mains, parce que, grâce à
l'éducation ainsi donnée, les mauvais instincts étaient étouffés
et les bons développés. A mesure que les vrais
Gourous ont disparu,
le genre humain a perdu ce grand avantage, mais il le recouvrera lorsque le savoir
sera plus répandu dans le peuple et lorsqu'une phase plus élevée
de son développement aura rendu possible cette noble éducation.
Dans toutes les phases du savoir, les méthodes seront changées.
Le médecin ne sera plus obligé de déterminer la nature d'une
maladie par les symptômes extérieurs ; il appuiera son diagnostic
sur la vision directe et non plus sur le raisonnement. On commence à se
servir, pour établir un diagnostic, de ce que l'on appelle les facultés
de clairvoyance ; au lieu d'être arrêté par la densité
du
corps physique, le médecin fait appel au clairvoyant, dont le regard
traverse la matière physique et est à même de voir le mal
; dont le regard peut saisir exactement ce qu'il y a de défectueux dans
l'un des organes du
corps humain. Grâce à cette clairvoyance, le
médecin possède les renseignements dont il a besoin et qui lui permettent
d'agir avec une entière certitude et de surveiller l'effet produit par
les médicaments prescrits.
Imaginez-vous ce que deviendrait la science médicale
si tous les médecins jouissaient de cette faculté de clairvoyance,
si elle devenait générale, au lieu d'être l'
apanage de quelques-uns,
de façon à leur permettre d'établir leur diagnostic avec
certitude et de surveiller les effets du traitement avec cette précision
que la
vue seule peut donner ? De même pour la chimie : de combien les résultats
obtenus par le chimiste ne dépasseraient-ils pas ceux qu'il obtient aujourd'hui,
si ses yeux étaient ouverts, ou, mieux encore, s'il pouvait suivre toutes
les phases des combinaisons de ses
éléments, s'il lui était
possible de composer ses mélanges avec la certitude que donne la
vue au
lieu de le faire au hasard et d'être obligé d'attendre le résultat
d'une expérience, avant d'être certain du résultat produit
? Combien d'accidents seraient évités ! Combien cette connaissance
hâterait les progrès de la science ! Un aperçu des progrès
que l'on pourrait faire dans ce sens est donné dans un article du numéro
de novembre 1895 du
Lucifer. Vous y verrez à quel point les limites du
savoir seront reculées, lorsque l'humanité aura appris à
se servir de son véhicule sur le plan astral. De même encore dans
le domaine de la psychologie ; lorsque les hommes communiqueront entre eux par
la pensée, au lieu d'employer les lentes méthodes de la science
matérielle, avec quelle rapidité la pensée volera de cerveau
à cerveau, communiquant les idées sans avoir recours aux grossiers
procédés dont nous usons aujourd'hui ! Vous vous rendrez immédiatement
compte de la signification que cela peut avoir pour l'humanité, en vous
plaçant simplement au point de
vue de ce monde inférieur. Je veux
dire par là qu'à ce moment l'idée de séparation ne
sera plus qu'une chose du passé ; que ni
montagne, ni océan ne pourront
plus séparer deux hommes, deux amis, deux parents. Je veux dire que dès
que les hommes auront conquis cette région de la nature, ils seront capables
de communiquer entre eux, de mental à mental, quel que puisse être
l'endroit où ils voyagent, quel que puisse être le pays qu'ils habitent,
car, pour le mental, les barrières du temps et de la distance n'existent
pas, comme elles existent dans le monde physique. Lorsque l'homme aura perfectionné
son véhicule astral, il sera toujours à portée de ceux qu'il
aime et les douleurs de l'absence auront disparu. De même, la mort aura
perdu le pouvoir de séparer. Prenez la vie de l'homme telle qu'elle est
aujourd'hui ; prenez la vie des nations telle que nous la connaissons actuellement
et vous verrez que la mort et la séparation sont deux des grandes douleurs
qui accablent l'humanité. Toutes les deux auront perdu leur principale
force d'oppression, lorsque l'homme aura fait ce grand pas en avant ; toutes les
deux auront perdu leur pouvoir de séparer, lorsque l'homme aura atteint
ce niveau plus élevé. Ce dont les
Disciples seuls jouissent aujourd'hui
sera partagé avec Eux par la majorité, et la vie matérielle
de l'homme sera bien plus belle lorsque ces
influences qui la troublent auront
disparu.
Il en sera naturellement de même pour la philosophie, avec sa connaissance
plus approfondie des possibilités de la matière et des réalités
de la vie. De mémoire aussi pour l'
histoire, lorsque toutes ses données
seront puisées dans les archives de l'âkâsha et qu'elle ne
sera plus écrite dans le but de satisfaire les passions d'un parti politique,
ou pour appuyer certaines théories sur le développement humain,
ou certaines hypothèses dues à l'imagination des savants. L'
histoire
tout entière est enregistrée dans l'âkâsha ; là
se trouvent ses impérissables et indestructibles archives.
Pas une action
de l'humanité passée qui n'y soit inscrite, pas un fait de l'
histoire
humaine qui n'y soit enregistré pour les yeux qui sont capables de voir.
Le temps viendra où toute l'
histoire en sera tirée, au lieu d'être
rédigée d'après le procédé plein d'
ignorance
actuellement en usage, et lorsque les hommes voudront connaître le passé,
ils jetteront un coup d'il sur ces impérissables archives et s'en serviront
pour hâter leur développement, en utilisant l'expérience du
passé, pour favoriser une croissance plus rapide de l'humanité.
Quant à ce que sera l'art lorsque ces nouveaux pouvoirs seront à
la portée de l'homme, ceux-là seuls, peut-être, qui en jouissent
aujourd'hui jusqu'à un certain point, seraient à même de s'en
faire une idée. Possibilité d'employer de nouvelles formes, belles
au delà de toute expression, d'employer des
couleurs plus éblouissantes
qu'on ne saurait se les imaginer,
couleurs qui sont inconnues dans le monde physique
et qui prennent naissance dans la matière plus subtile du plan astral,
couleurs que nul ne peut décrire, car une description verbale ne saurait
faire comprendre la nature d'une
couleur inconnue. Tout cela sera du domaine de
l'art, ainsi que toutes les merveilleuses facultés des sens plus subtils.
Qu'adviendra-t-il alors du pouvoir et de la puissance ? La
royauté divine reparaîtra sur la terre ; les hommes prendront rang
dans la société d'après le degré de développement
qu'ils auront atteint et non plus suivant les caprices du hasard comme cela se
voit aujourd'hui. Tous les hommes seront capables de connaître, et leur
propre degré d'évolution, et celui des autres, attendu que l'aura
de chaque homme indiquera, d'une manière visible pour tous, ses facultés
mentales et ses capacités morales et, par suite, la place qu'il est apte
à occuper dans la société humaine. Nous verrons alors les
jeunes gens s'exercer au genre de travail pour lequel ils ont des aptitudes, au
genre de travail que leurs facultés leur permettent de bien accomplir.
Le mécontentement qui règne aujourd'hui aura disparu, car il a sa
source dans la déception des vocations entravées, dans le sentiment
d'avoir subi une injustice, qui se fait
jour dans le mental des hommes, lorsqu'ils
ont la conviction de posséder des facultés, sans avoir aucune occasion
de les mettre en lumière, des capacités qu'ils ne sont pas en état
de déployer. S'ils étaient sages, ils sauraient que c'est un résultat
de leur Karma, mais nous parlons en ce moment des masses et non pas des individus
plus intelligents. Pour elles le mécontentement deviendra impossible, lorsque
chaque homme occupera la position à laquelle lui donnent droit ses visibles
facultés, et il y aura ainsi, encore une fois, une société
bien organisée. A ce moment aussi, nous saurons mieux comment il faut traiter
les types inférieurs de l'humanité. Nous ne punirons plus nos criminels,
nous les guérirons ; nous ne les condamnerons plus à mort, nous
les instruirons. Nous serons capables de discerner le point faible sur lequel
l'assistance doit se porter et l'on verra la sagesse qui réforme, remplacer
la colère qui punit. Non seulement on changera la Société,
en perfectionnant ainsi la nature même des hommes, mais l'aspect du monde
extérieur sera lui-même modifié et le règne
animal
tout entier sera soumis à la puissance réformatrice de l'homme.
Celui-ci ne sera plus un tyran et un oppresseur comme il l'est maintenant, mais
sera le soutien, l'éducateur et l'instructeur du règne
animal inférieur. Il sera ce qu'il était destiné à être, le protecteur et l'éducateur de l'
animal et non plus son bourreau et son oppresseur,
comme il ne l'est que trop de nos
jours. Je n'ai pas besoin d'
ajouter que tous les genres de cruauté disparaîtront peu à peu ; le sang des
animaux ne tachera plus la terre comme il la tache si profondément aujourd'hui ; les
animaux ne fuiront plus devant l'homme avec crainte et horreur, sachant que c'est un
ennemi et non pas un ami qu'ils ont en lui, car nous marcherons alors vers un nouvel
âge d'or, durant lequel tous les êtres vivants aimeront au lieu de haïr.
Ce que je viens de vous décrire ressemble à un conte de
fées, mais ce n'est, pourtant, que la plus prochaine phase du développement de l'homme ; ce n'est que le résultat de la conquête
du plan astral, de celui qui vient immédiatement après le plan physique.
Que sera-ce lorsque l'homme s'élèvera plus haut encore et occupera, en pleine conscience, le plan mânasique ou mental ? Je ne puis prendre qu'un ou deux exemples pour vous donner une idée de l'expansion triomphante de la conscience, à cette époque encore si éloignée de nous. Supposons, par exemple, un orateur et son auditoire ; quelle différence ne trouverons-nous pas dans la nature de l'éloquence et dans l'effet qu'elle produira sur le public ? Au lieu d'entendre des mots, des sons articulés qui arrivent jusqu'aux oreilles et ne transmettent qu'une petite partie de la pensée, d'une manière si imparfaite et si inexacte, l'auditoire verra la pensée telle qu'elle est. Cette pensée jaillira devant ses yeux, revêtue d'une
couleur radieuse, ayant une intonation splendide et une forme exquise et c'est, en quelque sorte, en musique qu'on s'adressera
à lui. On lui parlera un langage figuré par des
couleurs et des formes, jusqu'au point de remplir toute une salle de musique parfaite, de
couleurs et de formes parfaites. Telle sera, en effet, l'éloquence de l'avenir, lorsque les hommes auront conquis ce plan supérieur de l'état de conscience et de la vie. Pensez-vous que je rêve ? Je vous le déclare : il existe aujourd'hui des humains qui peuvent atteindre ce plan de conscience, qui peuvent le connaître, en ressentir les effets ; ces êtres humains ont passé derrière les voiles qui arrêtent la
vue de la majorité des hommes et les empêchent de reconnaître les hautes possibilités de la vie. Un homme qui se tient sur le sommet d'une tour est à même de contempler le paysage de tous les côtés et perçoit les sons, les
couleurs et les formes qui lui viennent de toutes les parties de ce paysage, tandis que s'il descend par l'escalier de la tour, il ne peut plus voir, de ce paysage, que la partie encadrée par la fenêtre percée dans le mur ; il en est de même de la vie de l'homme sur le plan mental. Le savoir lui arrive à flots de tous côtés ; non point par l'intermédiaire des sens que nous connaissons, mais par celui d'un sens
unique, qui répond à toutes les vibrations de l'extérieur. Et lorsque l'homme redescend dans les véhicules inférieurs, cela produit exactement le même effet que s'il descendait l'escalier de la tour ; il ne peut plus percevoir que ce que les yeux, les oreilles et le nez ces petites fenêtres percées dans le mur lui permettent de connaître du monde extérieur, car les sens ne sont que des fenêtres et nous sommes prisonniers derrière les murs du
corps matériel. Ce n'est qu'en nous élevant au-dessus de ce
corps que nous sommes réellement à même de percevoir le monde qui nous entoure, dans toute sa gloire, dans toute sa beauté et avec toutes ses merveilles.
La puissance de la vie sera considérablement accrue à ce moment. Toutes les hautes manifestations intellectuelles proviennent de cette région, et traversent le monde astral. Les plus puissantes
influences mentales destinées, aujourd'hui, à aider l'homme dans le monde physique, sont projetées du haut du plan mânasique par ceux qui sont capables d'y déployer leur activité. Les
disciples des Maîtres sont là, pleinement conscients, travaillant pour aider l'homme, pour fortifier l'humanité,
et tous ceux qui ont franchi ces grandes portes de l'
Initiation dont je vous ai
parlé hier vivent dans cette région et s'efforcent de venir en aide
à l'homme. Le
disciple peut travailler à cela dans le monde physique,
mais il le fait bien mieux dans cette haute et efficace région. C'est là
qu'il déploie sa plus grande activité ; c'est là qu'il se
rend le plus utile. Et lorsque la majorité des hommes atteindra cette région,
combien grand sera le nombre des travailleurs, combien vaste sera l'association
des aides ! Il n'y a là, aujourd'hui, que quelques centaines de travailleurs,
pour aider les milliers d'êtres du genre humain, et le travail est imparfait
par suite du petit nombre de ces travailleurs. Mais avec quelle rapidité
les hommes traverseront les degrés inférieurs, lorsque l'ensemble
de l'humanité se sera élevé jusqu'à cette région.
Le genre humain se développera avec une rapidité dont nous pouvons
difficilement nous faire une idée aujourd'hui.
L'homme montera plus haut encore, pour prendre pied sur un autre plan ; sur ce plan où tout est unité, où l'homme a conscience de ne faire qu'un avec toutes les choses manifestées sur le plan de Turîya, que l'homme occupera avant la fin du Manvantara. Ce plan n'est maintenant ouvert au
disciple que dans la dernière phase de son développement, que je vous ai décrite hier. La Septième Race d'hommes escaladera ces
hauteurs et s'y établira. Lorsqu'on atteint à cette expansion de l'état de conscience, il n'y a plus rien qui sépare les hommes ; chacun d'eux sait qu'il ne fait qu'un avec les autres, qu'il ressent ce que les autres ressentent, qu'il pense et qu'il sait ce que les autres pensent et savent ; c'est un état de conscience qui s'élargit jusqu'à englober des myriades d'êtres. A ce moment, la fraternité humaine deviendra un fait accompli, car
là on perçoit l'
essence des choses et non plus seulement leurs apparences ;
là on voit la réalité et non plus seulement la manifestation phénoménale. Tous reconnaissent le Soi unique qui vit dans tous et la haine devient à jamais impossible pour l'homme qui sait.
Plus haut encore se trouve un autre degré que je ne puis dépeindre par aucun mot, dont aucune phrase ne peut donner une idée ; ce degré dont les Sages ont parlé comme Nirvâna ; qu'ils ont vainement cherché à expliquer, parce que le langage humain est impropre à cette tâche ; tous leurs efforts, pour faire partager leur savoir, n'ont produit qu'une
conception erronée. C'est un état de conscience si grand, qu'il en devient. Incompréhensible ; c'est un état de conscience qui englobe l'univers tout entier et qui, par cela même, donne à la compréhension limitée des hommes l'impression de l'annihilation. Mais, je vous le dis, la vie de Nirvâna, la vie des Etres puissants qui l'ont atteint, est un état de conscience auprès duquel le nôtre ressemble à celui de la pierre, à cause des limitations qui l'entravent, de l'aveuglement qui l'obscurcit et de l'inhabileté de ses méthodes. Là existe une vie qui dépasse tous nos rêves d'existence ; une activité supérieure à tout ce que nous pouvons imaginer ; une vie qui est une et qui se répand cependant en activités manifestées ; une vie où le
Logos est la Lumière manifestée, dont les rayons traversent toutes les régions du monde. Ce degré, également, est un but auquel l'homme doit atteindre durant ce Manvantara et il y atteindra lorsque la Septième Race aura achevé son évolution. Et les prémices de notre humanité, qui en ont conscience aujourd'hui, se verront entourées par des myriades d'êtres, qui en auront conscience également. Puis viendra la Vie du
Logos durant des périodes innombrables et la parfaite réflexion du
Logos dans les êtres qui auront grandi à son image, jusqu'à ce qu'un nouvel univers naisse, jusqu'à ce qu'un nouveau Kosmos entre en activité. Et ces Etres, devenus à leur tour un
Logos, édifieront un nouvel univers, instruiront une nouvelle humanité. Tel est l'avenir qui nous attend ; telle est la gloire qui nous sera révélée.
FIN