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Basile Valentin

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      Basile Valentin, célèbre alchimiste, et l'un des fondateurs de la chimie moderne. On n'a aucun détail sur sa vie, et ce qu'on en a dit est si contradictoire et si mêlé de fables, que de bons critiques ont pensé qu'il n'avait jamais existé, et que ce nom, formé de mots, l'un grec, l'autre latin, signifiant roi puissant, était le voile sous lequel un adepte avait voulu cacher son nom, et indiquer le pouvoir de l'alchimie. Les uns le font vivre au XIIème siècle, d'autres le font naître à Erfurth en 1394, et écrire en 1415 : on verra bientôt que cette époque est inadmissible. On a dit qu'il était bénédictin à Erfurth ; que, dans le cours de ses expériences sur la transmutation des métaux, il travailla beaucoup sur le minéral que les latins nommaient stibium ; qu'un résidu de cette substance, jeté hors de son laboratoire, ayant été avalé par des porcs, il observa que ces animaux, après une forte évacuation, engraissèrent d'une manière extraordinairre ; que, voulant profiter de cette découverte pour redonner de l'embonpoint à quelques-uns des religieux de son monastère, exténués par les jeûnes et les mortifications, il leur administra ce nouveau remède, qui leur fut fatal, et dont ils périrent presque tous, ce qui valut à ce métal le nom d'antimoine, qu'il porte encore. On a ajouté que ses ouvrages ne furent connus que longtemps après sa mort ; qu'une des colonnes de l'église d'Erfurth s'étant ouverte tout à coup, comme par miracle, on y avait découvert les écrits de ce bénédictin. On a débité sur ce sujet beaucoup d'autres fables qui ont été adoptées par les alchimistes, mais qu'on ne croit plus depuis longtemps. Si l'on s'en rapporte à Boerhaave, il est prouvé qu'il n'y avait point de monastère de bénédictins à Erfurth : dans tous les cas, les livres publiés sous le nom de Basile Valentin n'ont pu être écrits au commencement du XVème siècle : on y voit que la maladie vénérienne était déjà répandue depuis quelque temps en Allemagne Elle y est désignée par les noms de morbus Gallicus et lues Gallica, et il est incontestable qu'elle n'a reçu ce nom que depuis l'expédition des Français à Naples, sous Charles VIII, en 1495. Quel que soit l'auteur qui s'est caché sous ce nom, il a écrit en haut allemand, en on n'a traduit en latin que la moindre partie de ses ouvrages : on y a probablement joint plusieurs morceaux d'une plume diférente ; ils sont tous assez recherchés ; voici les principaux :

       de Microcosmo deque magno mundi Mysterio et Medicina hominis, Marpurg, 1609, in-8° ;

       Azoth, sive Aureliæ philosophorum.., Francfort, 1613, in-4°, traduit en français en 1660 et 1669 ;

       Practica, una cum duodecim clavibus et appendice, Francfort, 1618, in-4° (Les douze Clefs de philosophie de frère Basile Valentin, traitant de la vraie médecine métallique), à la suite de la traduction française de l'Azoth, 1660, in-12, et 1669, in-8°.

       Apocalypsis chymica, Erfurth, 1624, in-8°.

       Manifestatio artificiorum, etc.
, Erfurth, 1624, in-4°, traduit en français par J. Israël, sous ce titre : Révélation des mystères des teintures essentielles des sept métaux, et de leurs vertus médicinales, Paris, 1646, in-4° ;

       Currus triumphalis antimonii, Leipzig, 1624, in-8° ; idem, cum commentariis Theod. Kerkringii, Amsterdam, 1671, in-12.

       Tractatus chimico-philosophicus de rebus naturalibus et præternaturalibus metallorum et mineralium, Francfort, 1676, in-8°.

       Haliographia, de præparatione, usu, ac virtutibus omnium salium mineralium, animalium ac vegetabilium, ex manuscriptis Basilii Valentini collecta ab Ant. Salmincio, Bologne, 1644, in-8°.

      Cet auteur paraît exact dans ses expériences, et clair et sincère dans la manière de les exposer, excepté quand il s'agit de ses arcanes, surtout de la pierre philosophale : après chaque préparation, il manque rarement d'en donner quelque usage médical : aussi il passe pour le fondateur de la chimie pharmaceutique, et on prétend que Van Helmont, Lémery le père, et beaucoup d'autres modernes, lui doivent une grande partie de ce qu'il y a de bon dans leurs écrits. Il est le premier qui ait conseillé l'usage de l'antimoine à l'intérieur, et il a enrichi la médecine de plusieurs préparations de ce métal, comme aussi du sel volatil huileux (carbonate d'ammoniaque empyreumatique) dont Jacques Dubois a voulu se faire honneur. (Voyez Joseph Carrere, Bibliothèque littéraire, historique, etc., de la médecine, tome 1er.)  (Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 3 - Pages 216-217)




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