Baudouin III succéda, en 1142, à Foulques, roi de Jérusalem, son père. Sous le règne de ce prince, les chrétiens d'Orient perdirent la principauté d'Edesse, qui fut envahie par Zenghi, sultan d'
Alep. La nouvelle de ce revers jeta la consternation parmi les chrétiens d'Occident, et réveilla en
Europe l'ardeur des
croisades.
Louis VII, roi de France, Conrad III, empereur d'Allemagne, prirent la
croix ; les peuples obéirent à la voix de saint
Bernard, et se précipitèrent une seconde fois sur l'Asie. L'armée des Allemands périt presque tout entière dans l'Asie Mineure, où elle fut trahie, dit-on, par les Grecs, et surprise par les Turcs. L'armée des Français, après avoir éprouvé plusieurs échecs, et remporté plusieurs avantages sur les Sarrasins qui s'opposaient à sa marche, arriva à Jérusalem, où Louis VII et Conrad III furent reçus avec de grandes démonstrations de joie et de respect. Baudouin accompagna les deux monarques au siège de Damas, dont les
croisés ne purent se rendre maîtres. Après avoir échoué devant cette ville, soit par la trahison des chrétiens du pays, soit par l'incapacité des chefs de l'expédition, les
croisés partirent pour l'
Europe, et laissèrent Baudouin aux prises avec des
ennemis formidables. Cependant il ne se laissa point abattre, et ne craignit point de mesurer ses
forces avec Nour-Eddyn, qui commençait à jeter les fondements d'un empire destiné à anéantir un
jour les colonies chrétiennes en Asie. Après une guerre mêlée de succès et de revers, Baudouin III s'empara d'Ascalon, qui avait résisté aux efforts de ses prédécesseurs.
Il mourut empoisonné, le 23
février 1163, à l'âge de 33 ans, après 20 ans de règne. Comme il n'avait point d'
enfants, il laissa, en mourant, le
royaume de Jérusalem en proie à la
discorde et aux
factions qui se disputaient un trône menacé par les infidèles. Après de longs débats élevés dans le clergé et parmi les grands du royaume, Amaury fut reconnu pour successeur de Baudouin III.
(Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 2 - Page 283)