Saint Anschaire ou
saint Ansgarius, surnommé l'Apôtre du Nord, né en Picardie, le 08 septembre 801, fut élevé dans un
couvent de
bénédictins, à
Corbie, d'où il passa à Corvey, en Westphalie ; il y fit de tels progrès dans les sciences, qu'en 821 il fut nommé recteur de l'école du
couvent. Harald, roi du Danemark, près de quitter Mayence, où il avait été baptisé, pour retourner dans ses Etats, demanda quelques missionnaires qui puissent y introduire le christianisme : Anschaire, accompagné de son ami Autbert, entreprit cette pénible tâche. Il obtint d'abord de grands succès, et fonda une école chrétienne à Hadeny, aujourd'hui Schlewih ; mais le zèle violent d'Harald ayant soulevé ses sujets, il fut contraint de s'enfuir, et Anschaire avec lui.
Le roi de Suède Björn ayant envoyé, peu
après, des ambassadeurs à
Louis le Pieux, roi de Germanie, Anschaire les suivit en Suède à leur retour. Le roi lui accorda la permission d'enseigner publiquement le christianisme : on avait préalablement consulté les
idoles pour savoir ce qu'on devait faire, et la réponse du sort avait été favorable au missionnaire chrétien. Il convertit un grand nombre des principaux de la cour, bâtit une
église, et revint dans son cloître en 831.
Louis le Pieux le nomma, peu après, premier
archevêque
de Hambourg, et le pape Pascal, en lui envoyant le
pallium, lui donna le titre de
légat dans le Nord ; mais, en 845, Anschaire vit l'
église et le
couvent de sa ville archiépiscopale pillés et livrés aux
flammes par des brigands : à peine eut-il le temps de s'enfuir, presque nu, à Brême. Il se retira alors dans l'asile qu'une femme nouvellement convertie lui offrit. L'
évêque de Brême, Leuterich, étant mort peu après, l'empereur Louis II nomma Anschaire à sa place : cet
évêché fut dès lors irrévocablement réuni à l'
archevêché de Hambourg. Le zèle d'Anschaire ne lui permit pas de jouir en paix de sa nouvelle dignité : il retourna au Danemark, acquit la faveur du roi Eric, et donna, dans ce royaume, une base plus solide à la
religion chrétienne. Il réussit également en Suède, auprès du roi Olof ou Olaüs, dans le
Holstein et dans toutes les contrées voisines où régnait l'
idolâtrie. De retour à Brême, il y mourut d'une dyssenterie, le 03
février 864.
Il fonda des hôpitaux ; il visitait lui-même les pauvres et les malades, rachetait les prisonniers, et remplissait avec la plus
scrupuleuse exactitude tous les devoirs du culte. A sa mort, le pape Nicolas Ier le mit au nombre des saints. Il avait écrit plusieurs ouvrages ; mais il ne nous reste de lui que quelques lettres, et :
Liber de vita et miraculis S Wilohadi, imprimé avec la vie d'Anschaire,
Cologne, 1642, in-8°, et plusieurs fois depuis. (Voyez sa vie, par Rimbert, dans les
Scriptores Rerum Danicarum, etc., n° 30, de Langebeck ; et la
Cimbria litterata de J. Moller.)
(Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 2 - Pages 39-40)