Biographie universelle ancienne et moderne Diodore d'Antioche,
évêque de Tarse, et métropolitain de la première
Cilicie, embrassa d'abord la vie
ascétique, et eut pour
disciples saint Jean Chrysostome, Maxime, depuis
évêque de
Séleucie, et Théodore qui fut
évêque de Mopsueste. Diodore était si panvre, qu'il ne possédait sur la terre ni maison, ni table, ni
lit. Ses amis le nourrissaient. Il avait étudié dans Athènes la philosophie, la
rhétorique, et il donnait tout son temps à l'étude et à la prière. Il se prononça fortement pour la foi de
Nicée, pendant les deux persécutions des
ariens, sous Constance et sous Valens. L'empereur Julien s'emporta violemment contre lui dans une lettre, écrite en l'an 362, à l'
hérésiarque Photin, qu'il louait de nier la divinité de J.-C. Diodore était alors
prêtre de l'
église d'Antioche. Il gouverna cette
église quand Valens exila son
évêque (saint Mélèce), en 370.
Elevé sur le siège de Tarse, Diodore assista
au
concile général de Constantinople, en l'an 381. Ce fut lui qui
désigna Nectaire pour être
patriarche de cette ville. En 382, les Orientaux cessèrent de communiquer avec Diodore, parce qu'il avait ordonné Flavien,
patriarche d'Antioche.
Il mourut dans la communion de l'
Eglise, et laissa une grande
réputation dans tout l'Orient. Il avait écrit des commentaires sur
presque toute l'Ecriture Sainte, en s'attachant au sens littéral : on en
trouve des fragments dans les
Chaînes des Pères
grecs. On dit, mais peut-être sans fondement, que la réjection du sens
allégorique avait conduit Diodore à nier les prophéties sur J.-C. Il avait aussi écrit un livre
sur la Trinité, un
contre les apollinaristes, un
contre le Destin et les Astrologues, quelques autres traités et beaucoup de lettres. Tous ces ouvrages sont perdus.
Saint Jean Chrysostome, saint Basile, saint Athanase et le premier
concile de Constantinople, ont loué les vertus de Diodore et son zèle pour la foi. Cependant saint Cyrille le regarde comme le précurseur de
Nestorius, et l'appelle l'
ennemi de la gloire de J.-C. ; mais saint Cyrille paraît
s'être trompé.
(Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 11 - Page 82)