Biographie universelle ancienne et moderne Mélanthe, peintre grec de l'école de
Sicyone, fut contemporain et
condisciple d'
Apelles ; tous deux étaient élèves de Pamphile, et s'étaient soumis à lui payer le talent d'or qu'il exigeait pour dix années de leçons. Sous ce maître habile,
Mélanthe devint un des peintres les plus renommés de ce siècle si fécond en grands artistes ; et les
historiens le placent à côté d'
Apelles, de Protogènes, de
Nicomaque, d'Antiphile et d'Euphranor. Ses tableaux étaient payés au plus haut prix dans les villes de la Grèce et de l'Asie. Comme Pamphile son maître, c'était par une excellente méthode que
Mélanthe se distinguait. Cependant, il ne se servait que de quatre
couleurs, les seules dont on fît alors usage ; et Pline remarque à ce sujet que depuis ce temps les matières colorantes les plus riches et les plus précieuses ont été employées, tandis que les productions des artistes ont beaucoup perdu de leur excellence.
Aristrate, tyran de
Sicyone, se fit peindre par
Mélanthe sur un char de victoire : les plus habiles élèves de ce peintre travaillèrent de concert à ce tableau, et
Apelles lui-même passait pour y avoir mis la main. Lorsque Aratus eut rendu la
liberté à
Sicyone, on détruisit les images des tyrans ; et le
Triomphe d'Aristrate allait être mis en pièces, lorsque l'excellence de l'ouvrage et les prières d'un peintre nommé Néalcès en suspendirent la
destruction. En insistant auprès d'Aratus, qui d'ailleurs avait lui-même recherché les tableaux de
Mélanthe, Néalcès obtint que le char et les
chevaux seraient conservés, mais à condition qu'il effacerait la figure ; il s'en chargea, et lui substitua une palme, n'osant pas y
ajouter autre chose de sa main.
Mélanthe avait publié sur son art un ouvrage qui ne nous est point parvenu.
(Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 27 - Page 550)
Dictionnaire M. Bescherelle
Peintre grec,
condisciple d'
Apelles, en 300 av. J.-C., peignit Aristrate, tyran de
Sicyone, sur un char de triomphe.
M. Bescherelle, aîné, Dictionnaire national ou Dictionnaire universel de la langue française - Volume II (G-Z) (1856), p. 479.