Dictionnaire M. Bescherelle
Substantif féminin Géographie
La partie occidentale de la France.
Neustrie :
Partie du royaume de Lombardie, qui comprenait les
duchés de Turin,
Pavie, Milan, Bergame, etc.
Royaume de Neustrie / Royaume de Westrie : Histoire
C'est-à-dire royaume d'Occident. Un des royaumes qui se formèrent, lors du démembrement des Etats des quatre fils de Clovis, en 567. Ce nom ne devint d'un usage commun que vers l'an 604. Le
royaume de Neustrie comprenait les pays situés entre la Loire et la Meuse. La
Neustrie proprement dite était elle-même divisée en
Neustrie inférieure, qui comprenait la
Bretagne, l'
Anjou et les petits pays voisins, et
Neustrie supérieure, qui renfermait la Normandie, et tous les pays au couchant de l'
Anjou jusqu'à
Orléans et
Paris. La
Neustrie, avec la
Bourgogne et la
Bretagne, forma la part de
Pépin le Bref dans le partage de la succession de
Charles-Martel, en 741. Après le traité de
Verdun en 843, le nom de
Neustrie changea de sens, et ne désigna plus que l'ouest de la
Basse-Neustrie. Enfin, la
Nouvelle-Neustrie elle-même perdit son nom pour prendre celui de Normandie, lorsqu'elle eut été cédée à Rollon en 912.
Neustrie :
Neustrie se dit encore aujourd'hui, dans le style soutenu, pour la Normandie.
Salut, pommiers touffus qui couvrez la
Neustrie. (Castel.)
... Les pommiers ont cédé leur moisson,
Et leur sue formera cette fraîche boisson
Que la jeune beauté, dans les champs de Neustrie,
Préfère au jus vermeil de la grappe mûrie.
(
Fontanes)
M. Bescherelle, aîné, Dictionnaire national ou Dictionnaire universel de la langue française - Volume II (G-Z) (1856), p. 634.
Dictionnaire universel d'histoire et de géographie de Bouillet
[Mot qu'on dérive tantôt de l'allemand Neuest Reich, nouveau royaume, tantôt de Ne oster Reich, pays non oriental, c'est-à-dire Etat de l'Ouest.] Un des trois grands royaumes francs, désignait la Gaule du nord-ouest, et avait à peu près pour bornes à l'ouest la
Bretagne, au sud la Loire, à l'est une ligne passant en
Champagne et laissant
Reims à l'est, au nord la Meuse ; il répondait ainsi aux deux anciens royaumes de
Soissons et de
Paris, tandis que l'
Austrasie repérsentait celui de
Metz, et la
Bourgogne celui d'
Orléans.
Le nom de
Neustrie commence à paraître après la mort de Caribert, pendant les guerres de Chilpéric contre Sigebert. Le triomphe de
Clotaire II (613) fut celui de la
Neustrie, à laquelle parut alors plus particulièrement annexée l'
Aquitaine. Mais après la mort de
Clotaire III, la
Neustrie reçut un roi imposé par les Austrasiens, et l'
Aquitaine se trouva de fait indépendante (670) ;
Ebroïn ne releva la
Neustrie que pour peu d'instants : vaincue à Testry (687), elle ne fut plus qu'un Etat
vassal de l'
Austrasie, que régissait la maison d'
Héristal. Cependant, la distinction de
Neustrie,
Austrasie,
Bourgogne subsista, bien que s'effaçant sous les premiers
Carlovingiens.
Après le traité de
Verdun (843), le nom de
Neustrie ne désigna plus que l'ouest de la
Basse-Neustrie. Enfin, cette nouvelle
Neustrie elle-même perdit son nom pour prendre ceui de
Northmannie ou
Normandie, lorsqu'elle eut été cédée au Normand Rollon (912).
Marie-Nicolas Bouillet, Dictionnaire universel d'histoire et de géographie, 20ème édition (1866), p. 1341-1342.