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Raban Maur

(~ 776, à Mayence - 04 février 856, à Winfeld)
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Raban Maur dans son temps
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      Raban Maur, appelé quelquefois en latin Hrabanus Magneutius, le plus laborieux et le plus fécond écrivain de son siècle, naquit vers 776 à Mayence, de parents nobles. Il fut consacré à Dieu dès l'âge de dix ans dans l'abbaye de Fulde, où il fit ses premières études, et il se rendit ensuite à Tours pour s'y perfectionner, sous la direction d'Alcuin, dans la connaissance des arts libéraux et des saintes lettres. Sa douceur et son application lui méritèrent l'amitié d'Alcuin, qui lui donna le surnom de Maur. Après une absence de deux ans, il revint à l'abbaye de Fulde, et fut chargé d'y enseigner la grammaire et la rhétorique. Malgré les soins que réclamaient ses élèves, Raban trouva le loisir de composer quelques ouvrages, qui le firent connaître, et de cultiver l'amitié des savants de France et d'Allemagne. Ordonné prêtre au mois de décembre 814, il fut, placé vers le même temps à la tête de l'école que ses talents avaient illustrée. Mais l'abbé Ratgar, interprétant mal la règle de St-Benoît, lui reprocha bientôt de perdre à l'étude un temps qu'il devait consacrer à la prière, le priva de ses livres et dispersa ses élèves. Raban parvint à se soustraire au zèle inconsidéré de son abbé, et l'on conjecture que ce fut à cette époque qu'il fit un voyage en Palestine pour visiter les lieux saints. L'empereur ayant exilé Ratgar pour rendre la paix à l'abbaye de Fulde, Raban vint y reprendre ses leçons publiques et ses autres exercices littéraires. Il en fut élu abbé en 822, après la mort de saint Egil, et mit tous ses soins à y faire fleurir la discipline et les lettres. C'est pendant son administration que l'abbaye de Fulde acquit une juste réputation, qui la rendit longtemps comme la pépinière des prélats de l'Allemagne et la plus célèbre école de cette partie de l'Europe. Personne avant lui n'avait encore enseigné la langue grecque en Allemagne. Raban se conduisit avec sagesse dans les démêlés de Louis le Débonnaire avec ses enfants, et il n'épargna ni soins ni démarches pour faire cesser une lutte dont le moindre mal était l'affaiblissement de l'autorité souveraine (Voyez Louis le Débonnaire et Radbert). L'empereur et ses fils lui témoignèrent à l'envi leur reconnaissance par la cession de nouvelles terres, dont il dota plusieurs maisons naissantes, entre autres la célèbre abbaye d'Hirsauge (Voyez Jean Trithème), dont on le regarde comme le fondateur. Raban se démit de sa charge en 842 , pour se retirer dans la solitude du mont St-Pierre, où il se proposait de consacrer le reste de ses jours à la prière et à l'étude ; mais il en fut tiré cinq années après pour occuper le siège épiscopal de Mayence. Il déploya beaucoup de dans le gouvernement de son diocèse, tint plusieurs synodes pour remédier aux abus qui s'étaient glissés jusque dans les cloîtres, et fit de sages règlements jour en prévenir le retour. Mais l'histoire lui reproche avec raison son excessive sévérité à l'égard de Gotescalc, dont les sentiments ne méritaient point la qualification odieuse d'hérétique, et qu'après avoir fait condamner, il renvoya devant Hincmar, son juge naturel, en le traitant de vagabond (Voyez Gotescalc). Une famine, qui désola son diocèse en 850, fournit à Rabat l'occasion d'exercer son immense charité pour les pauvres : il leur fit distribuer la plus grande partie de ses revenus et en nourrit à sa propre table jusqu'à trois cents par jour. Raban présida le concile assemblé à Mayence en 832 par le roi Louis le Germanique, et il assista I'année suivante à celui de Francfort. Ce digne prélat mourut à Winfeld le 04 février 856, et fut inhumé dans l'abbaye de St-Albert, sous une tombe décorée d'une épitaphe qu'il s'était composée et qui contient l'abrégé de sa vie.

      Le nom de Raban se trouve inscrit dans quelques calendriers ; mais l'Eglise ne lui a point décerné de culte public. On a de lui un grand nombre d'opuscules, qui ont été recueillis à Cologne, 1627, 6 tomes en 3 volumes in-folio, et le père Enhueber, prieur de St-Emeran (à Ratisbonne), en préparait en 1783 une édition plus complète, qui n'a pas vu le jour. Celle de Cologne contient 44 ouvrages, dont 27 paraissaient pour la première fois ; elle est précédée de deux Vies de Raban, l'une par Rudolfe, son disciple, et l'autre par Trithème : elles ont été insérées depuis, avec une savante préface de God. Henschen, dans les Acta sanctorum (tome 1er de février). Les éditeurs y ont fait entrer plusieurs opuscules qui ne sont pas de Raban ; mais ils en ont omis un bien plus grand nombre dont le pieux archevêque de Mayence est évidemment l'auteur. On conserve en manuscrit dans les bibliothèques de Vienne et de Münich un Glossaire théotisque de Raban sur tous les livres de l'Ancien et du Nouveau Testament, dont Lambecius promettait la publication. Diecman en a donné la description sous ce titre : Specimen glossarii manuscripti latino-theotisci quod Rhabano Mauro inscribitur, Brême, 1721, in-4°. On en trouve des fragments dans Eckhart (Francia oriental., tome 2, p. 326, 950), Lambec (Comm., livre 2, pp. 416-422, etc.), Denis (Codices Mss., tome 1er), etc. Outre les auteurs cités dans le cours de cet article, on peut consulter, pour de plus grands détails, l'Histoire littéraire de France (par dom Rivet), tome 5, pp. 151-203 ; la dissertation de J.-F. Budaeus De vita ac doctrina Rabani, Iéna, 1724, in-4°, et les Annal. litter., Helmstadt, 1782, tome 1er, p. 289.  (Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 35 - Pages 2-3)


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