Noël Argonne, dit Bonaventure Argonne, né à
Paris vers l'an 1634, s'appliqua à la jurisprudence, et exerça la
profession d'avocat jusqu'à l'âge de 28 ans. Dégoûté
du monde, il entra dans l'Ordre des Chartreux, où son nom de
Noël
fut changé en celui de Bonaventure. Dans sa retraite, il conserva toujours
son
goût pour la littérature, et entretint les liaisons qu'il avait
eues dans le monde. Il mourut à la Chartreuse de
Gaillon, en Normandie,
le 28
janvier 1704. On a de lui :
1° Traité
de la lecture des Pères de l'Eglise, 2 parties, 1688,
in-12,
ouvrage dont
Mabillon fait un grand éloge. L'édition de 1697, qui
est la meilleure, est divisée en 4 parties. Les deux dernières sont
de Pierre Pelhestre, de
Rouen, mort en 1710.
2° L'Education, maximes et réflexions de M. de Moncade, avec un discours du sel dans les ouvrages d'esprit, 1691,
in-12.
3° Mélanges
d'histoire et de littérature, recueillis par Vigneul-Marville,
Rouen, 3 vol.
in-12, 1699-1701, imprimés pour la quatrième fois
en 1725,
Paris, 3 vol.
in-12, par les soins de l'abbé Banier, qui a fait
beaucoup d'additions au 3ème volume. Ces
Mélanges sont remplis d'anecdotes curieuses et hasardées. Ils ont été réimprimés sous le titre de
Vigneul-Marvilliana, et forment les tomes 5 et 6 d'une collection d'
Ana,
1789, 10 vol. in-8°, dont on a rafraîchi le titre en l'an 7 (1799).
Parmi plusieurs articles retranchés dans cette impression, nous citerons
le long et intéressant passage sur plusieurs
religieux de la congrégation
de St-Maur. D'Argonne, qui n'avait pas mis son nom au premier ouvrage, et qui
publia les autres sous les noms de Moncade et de
Vigneul-Marville, «
est,
dit Volaire,
le seul Chartreux qui ait cultivé la littérature
» ; mais ce n'est pas le seul qui ait écrit.
(Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 2 - Page 25)