Sainte Agathe, vierge et
martyre, naquit à Palerme ou à Catane, car ces deux villes se disputent l'honneur de lui avoir donné le
jour. Noble, belle, et d'une famille
illustre, Agathe s'était consacrée à
Dieu dès ses plus tendres années. Quintianus, homme consulaire, et gouverneur de
Sicile, instruit de la beauté et des richesses de cette jeune vierge, se flatta de pouvoir satisfaire sa passion et son avarice, au moyen des édits que l'empereur Déce avait rendus contre les chrétiens. Il ordonna qu'on se saisit d'Agathe, et qu'on la conduisit devant son tribunal à Catane. La jeune vierge, se
voyant livrée à ses persécuteurs, fit cette prière : « Jésus-Christ, souverain Seigneur de toutes choses, vous voyez mon cur, vous savez quel est mon désir, soyez le seul possesseur de tout ce que je suis. » Quintianus, irrité de cette fermeté, fit conduire Agathe en prison, après lui avoir fait meurtrir le visage. Le lendemain, ce
juge inique, trouvant en elle la même résistance, lui fit souffrir la plus horrible question ; et, furieux de
se voir vaincu par sa patience héroïque, il ordonna qu'on lui arrachât
le sein et qu'on la fit rouler toute nue sur des
charbons ardents. Agathe, traînée en prison après ce supplice, expira en finissant une prière à
Dieu, en l'an 251 de J.-C.
On a deux
panégyriques de
sainte Agathe, écrits, l'un dans le VIIème siècle, par saint Adelme d'Angleterre ; l'autre, dans le IXème siècle, par saint Méthodius,
patriarche de Constantinople, et en outre deux hymnes
composés en son honneur par le page Damase et par saint Isidore de Séville. Il existe au musée du Louvre un beau tableau de Sébastien del Piombo, qui représente le
martyre de
sainte Agathe.
(Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 1 - Page 214)