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Calendrier maçonnique

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Cet extrait est tiré de l'ouvrage Les fêtes à travers les âges, de Pierre Gordon, publié aux Editions Arma Artis (1983).

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      Pour les francs-maçons, l'année débute en mars, comme dans tout l'Occident sous Charlemagne, et comme en Angleterre avant 1752. C'est, nul ne l'ignore, Charles IX qui, en 1564, reporta, en France, le nouvel an à janvier. Auparavant, depuis le XIIe siècle, l'Eglise, modifiant la coutume du Haut Moyen Age, avait obtenu que le commencement de l'année fût fixé au Samedi-Saint, c'est-à-dire la veille de Pâques. Le nombre de jours d'une année variait donc suivant la mobilité de la fête de la Résurrection.

      Sur un autre point, la maçonnerie a conservé une pratique très ancienne : elle admet une ère, l'E:. M:., qui a pour point de départ l'an 4000 av. J.-C. Notre année 1950 est donc pour elle l'an 5950. Toutefois, janvier et février 1950 ne sont à ses yeux que janvier et février 5949, l'année 5950 ne commençant qu'au 1er mars.

      D'où provient cette date de 4000 av. J.-C. ?

      Jules Boucher, dans sa Symbolique Maçonnique (pp. 71-72), rappelle qu'un savant prélat anglican, James Usher, né à Dublin en 1580, et enterré à Westminster sur l'ordre de Cromwell, qui avait apprécié sa science, a fixé à 4004 avant l'ère chrétienne la création du monde (Annales veteris et novi Testamenti, ouvrage publié de 1650 à 1654). C'est cette supputation qui aurait été admise par les francs-maçons, soucieux de prendre, pour point de départ de la durée, la formation des choses par le Grand Architecte de l'Univers. Ce qui appuie cette vue, c'est que la chronologie d'Usher cadre entièrement avec le système de James Anderson, l'auteur du célèbre Livre des Constitutions des Francs-Maçons, publié en 1723.

      Cette explication est fort plausible. Nous nous demandons toutefois si la maçonnerie n'a pas, en réalité, conservé obscurément, sur ce point comme sur tant d'autres, des traditions anciennes, venues du néolithique. La date de 4000 ans a toujours été populaire, et n'a pas été connue seulement de quelques érudits. De vieux noëls proclamaient en France :

      Depuis plus de 4000 ans,

      Nous l'annonçaient tous les prophètes ;

      Depuis plus de 4000 ans,

      Nous attendions cet heureux temps.

      Comment supposer que ce chiffre de 4000 ait été, en l'occurrence, choisi au hasard ?

      Une coïncidence curieuse veut que la théocratie néolithique ait été établie sur la Grande Montagne (les Monts Ararat de la Bible, l'Olympe des Grecs, le Merou de l'Inde, etc...) vers la fin du Ve millénaire avant l'ère chrétienne (voir, à ce sujet, notre ouvrage Ce que fut le Déluge).

      D'autre part, il est indiscutable que cette "recréation" du monde, opérée après la période dite diluvienne, fut identifiée avec la création primordiale, le même sacré, extrinsèque à l'espace et au temps, se trouvant en cause. Il est établi, en outre, que la Grande Montagne fut confondue avec le Paradis Terrestre.

      Ne peut-on pas considérer dès lors : 1) que la tradition des 4000 ans a maintenu le vague souvenir de cet inoubliable œcuménisme religieux, qui caractérisa la fin du néolithique ; – 2) que la maçonnerie a recueilli de plusieurs sources cette tradition, et ne s'est pas fondée uniquement sur l'œuvre de James Usher, celle-ci elle-même attestant d'ailleurs l'existence du courant de pensée envisagé ?

      Les francs-maçons contemporains, qui semblent avoir honte de ces 4000 ans, utilisent d'ailleurs, le plus souvent, l'ère vulgaire pour dater leurs actes officiels. Ou bien, dans le dessein d'adopter un usage de portée scientifique, ils ne gardent que les trois derniers chiffres du millésime, et remplacent le premier par un 8 couché (symbole mathématique de l'infini). Ils reculent ainsi de façon illimitée le début de leur ère, et les trois chiffres qui subsistent n'offrent plus dès lors aucune espèce de sens. Mieux vaudrait vraiment, s'ils ont souci de ne pas laisser le legs initiatique parvenu jusqu'à eux, conserver sans fléchir les 4000 ans, qui les rattachent aux dieux de l'Olympe, c'est-à-dire à la théocratie initiatique préhistorique. Une tradition ne doit jamais être abandonnée à la légère.




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