Vous êtes ici : | b | Charon

Charon

© France-Spiritualités™




Dom Antoine-Joseph Pernéty

      Fils de l'Erèbe et de la Nuit, selon Hésiode, était le Nautonnier des Enfers ; il passait les âmes séparées des corps par les trois fleuves, l'Achéron, le Styx et le Cocyte. Les Chymistes Hermétiques regardent Charon comme le symbole de la couleur grise qui n'est qu'un passage de la noire à la blanche ; et les trois fleuves sont les putréfactions qui arrivent dans les trois opérations de l'œuvre, que Géber a nommé la Médecine du premier, du second et du troisième ordre. Dans chacune, la matière doit se dissoudre et se putréfier, et parvenir à la couleur noire, à laquelle succède la grise, qui est Charon ; c'est pourquoi on le dit fils de l'Erèbe et de la Nuit. Pendants cette couleur grise la matière se volatilise, l'esprit se sépare du corps, et le laiton philosophique se blanchit : voilà le passage des âmes par les trois fleuves pour parvenir aux Champs Elysées, représentés par la blancheur. Voyez les Fables Egyptiennes et Grecques dévoilées, livre 3, ch. 6.  Dom Antoine-Joseph Pernety, Dictionnaire mytho-hermétique, Edition de 1758 - Français modernisé par France-Spiritualités.



Pierre Commelin

      Charon, fils de l’Erèbe et de la Nuit, était un dieu vieillard. Il avait pour fonction de transporter au delà du Styx et de l'Achéron les ombres des morts dans une barque étroite, chétive et de couleur funèbre. Il était non seulement vieux, mais avare ; il ne prenait dans sa barque que les ombres de ceux qui avaient reçu la sépulture, et qui lui payaient leur passage. La somme exigée ne pouvait être au-dessous d'une obole ni au-dessus de trois ; aussi avait-on soin de mettre dans la bouche du mort l'argent nécessaire pour payer le passage.

      Charon repoussait impitoyablement les ombres de ceux qui avaient été privés de sépulture, et les laissait errer pendant cent ans sur le bord du fleuve où elles tendaient vainement les bras vers l'autre rive.

      Nul mortel vivant ne pouvait entrer dans sa barque, à moins qu'un rameau d'or, consacré à Proserpine et détaché d'un arbre fatidique, ne lui servît de sauf-conduit. C'est ainsi que la Sibylle de Cumes dut en donner un au pieux Enée, lorsqu'il voulut descendre dans les Enfers. On prétend même que Charon avait été puni et exilé pendant un an dans les profondeurs obscures du Tartare pour avoir passé Hercule qui n'était pas muni de ce magnifique et précieux rameau.

      Ce nocher des Enfers est représenté comme un vieillard maigre, grand et robuste : ses yeux vifs, son visage majestueux, quoique sévère, ont une empreinte divine. Sa barbe est blanche, longue et touffue ; ses vêtements sont d'une teinte sombre et souillés du noir limon des fleuves infernaux. Il est ordinairement debout dans sa nacelle, et tient à deux mains son aviron.




Site et boutique déposés auprès de Copyrightfrance.com - Toute reproduction interdite
© 2000-2024  LB
Tous droits réservés - Reproduction intégrale ou partielle interdite

Taille des
caractères

Interlignes

Cambria


Mot de passe oublié
Créer un compte