Dictionnaire M. Bescherelle
Substantif masculin [Du latin patrinus, fait de pater, père]
Celui qui tient un
enfant, un converti sur les fonts de
baptême. L'usage des
parrains est très ancien dans l'
Eglise. Les persécutions des premiers siècles donnèrent lieu à cette institution. On croit que le
pape Hygin en fut l'auteur au IIème siècle. Dans ces temps cruels, il était nécessaire d'avoir des témoins du
baptême, et l'on engageait, par cette espèce de lien, les fidèles à veiller à l'instruction des
enfants qu'ils venaient de tenir sur les fonts.
Etre le
parrain d'un
enfant.
Les
parrains donnent ordinairement leurs noms de
baptême à leurs filleuls. Autrefois, le
parrain et la
marraine contractaient entre eux une alliance spirituelle qui mettait empêchement au
mariage. Cette rigueur des lois
canoniques est à peu près tombée en désuétude.
Parrain :
Autrefois la présence du
parrain et de la
marraine, était en outre acquise pour la confirmation.
Parrain :
On a quelquefois donné des
parrains aux
évêques que l'on consacrait. Cet usage existait surtout en Espagne.
Parrain :
Se dit burlesquement de ceux qui ont donné un nom ou un sobriquet à quelqu'un.
Parrain :
Celui qui est choisi pour assister à la cérémonie de la bénédiction d'une cloche, et pour lui donner un nom.
Parrain :
Se disait autrefois dans les combats singuliers, de celui que chaque combattant choisissait pour l'accompagner, pour empêcher la surprise et pour lui servir de témoin.
Les deux combattants se trouvèrent au lieu du combat chacun avec ses
parrains.
Chacun des combattants avait ordinairement avec lui deux
parrains, qui visitaient les armes, faisaient faire aux champions leur prière et leur confession à genoux, et après leur avoir demande s'ils n'avaient aucune parole à faire passer à leur adversaire, ils les laissaient en venir aux mains.
Parrain :
Dans les ordres militaires, le chevalier qui présente le novice à sa réception.
Parrain :
Celui qu'un soldat qui doit être passé par les armes choisit pour lui bander les yeux.
Mme de Sévigné l'applique plaisamment à M. de la
Rochefoucauld alors dangereusement malade. Il était question de l'Anglais, des médecins et du
frère Ange ; il a choisi son
parrain ; c'est
frère Ange qui le tuera, si
Dieu l'a ainsi ordonué.
Parrain : Antiquité
Jeunes gens qui dans le cirque conduisaient les chariots, les représentations et les images des
dieux. Ils avaient une fonction semblable à celle des
enfants qu'on habille en
anges dans les cérémonies ecclésiastiques pour y jeter des
fleurs, porter des encensoirs et des lumières, etc.
Parrain : Histoire
Se disait à Goa, de personnes riches et considérables, qui accompagnaient les condamnés à l'auto-da fé.
Parrain : Histoire
S'est dit aussi d'une personne de qualité qui coupait les premiers
cheveux d'un
enfant de grande maison.
Charles Martel envoya son fils Pépin à Luitprand, roi des Lombards, afin que celui-ci lui coupât les
cheveux et devînt son
parrain.
M. Bescherelle, aîné, Dictionnaire national ou Dictionnaire universel de la langue française - Volume II (G-Z) (1856), p. 784.