A
Aabam est le même que plomb.
Aabartamen. Voyez
Saturne.
Ruland.
Abadir. Pierre que Rhée substitua à Jupiter qu'elle venait de mettre au monde, et qu'elle présenta à
Saturne qui devait le dévorer.
Priscien.
Dans le système des Philosophes
Hermétiques, c'est la
fixation de la matière, qui commence au règne de Jupiter, après la
couleur noire. Voyez
Jupiter,
Saturne,
Rhée,
Règne, et le livre 3 des
Fables Egyptiennes et Grecques dévoilées, chap. 3 et suivant.
Abaster, Abastor. Nom d'un des
chevaux qui tirait le char de
Pluton. Les uns n'en ont compté que trois,
Abaster, Amethée et Nonius ; d'autres, avec Claudien (lib. I,
de raptu Proserpinoe), en admettent quatre,
Aethon, Orphné, Nycté et
Abastor. Leurs noms seuls déclarent ce qu'on entendait par ces
chevaux, c'est-à-dire, la putréfaction et la volatilisation de la matière des Philosophes dans le vase, pendant que cette matière est
au noir, ou qu'elle a atteint la
couleur noire, signe de la véritable
dissolution. L'un de ces noms signifie
noir, l'autre
obscur, le troisième
nuit, etc. Voyez les
Fables Egyptiennes et Grecques dévoilées, livre 3, chap. 6.
Abesamen est la
boue ou le cambouis qui s'attache aux essieux des roues.
Johnson.
Ablution, en termes de Philosophie Spagyrique, ne
signifie pas l'action
de laver quelque chose avec de l'
eau ou autre liqueur ; mais purifier la matière qui est en putréfaction, au moyen d'un
feu continué sans interruption, jusqu'à ce que la matière, de noire, devienne blanche. Voici les termes de l'un d'entre eux.
Ablution est une abstersion ou lavement de la noirceur, tache, souillure, puanteur, etc., de la matière, par la continuation du second degré du
feu d'Egypte.
Anonymus Epist. ad Nortman, filium dilectum.
Le même dit ailleurs que les Philosophes entendent aussi par les
eaux, les rayons et la lueur de leur
feu.
Les Anciens ont caché cette
ablution sous l'
énigme de la
Salamandre, qu'ils disent se nourrir dans le
feu ; et du lin
incombustible, qui s'y purifie et s'y blanchit, sans s'y consumer.
Abneleitem, c'est l'
alun.
Aboit ou abit, c'est la
céruse.
Abramane est un nom supposé pour former la fiction de
Zoroastre sur la création du monde, et la manifestation de la lumière. Un Auteur anonyme, qui s'arroge le nom de Philosophe
Hermétique sans l'être en effet, a fait une dissertation sur
Abramane et
Zoroastre. Elle a pour titre :
Eloge du Poème lyrique de l'Opéra de Zoroastre. A
Paris, chez d'
Houry fils, 1750. Voyez
Amélite.
Abreuver, c'est digérer,
cuire la
matière du
grand œuvre. On dit
abreuver, parce que cette matière, en se
volatilisant, monte en espèce de vapeurs qui retombent sur
la terre demeurée au fond du vase. Voyez
Laver,
Lavement.
Abric, c'est le soufre des Philosophes, non le
soufre du vulgaire, ou
tout autre soufre minéral ou métallique naturel.
Voyez
Soufre.
Absemir, un des noms que les Philosophes ont donné
à la matière de l'Art.
Absyrthe,
frère de
Médée, qu'elle
coupa en morceaux, et dont elle dispersa les membres sur le chemin
qu'elle prit, en s'enfuyant avec
Jason. Cette
fable ne signifie autre
chose que la
dissolution de la matière dans la seconde
opération de l'œuvre. Voyez les
Fables
Egyptiennes et Grecques dévoilées,
livre 2, chap. 1.
Abyla,
montagne d'Afrique auprès du détroit de
Gibraltar. C'est une des
Colonnes d'Hercule. On la nomme aujourd'hui
Lamina. Voyez les
Fables
Egyptiennes et Grecques dévoilées, livre 5.
Acaid. C'est un des noms barbares que les Chymistes
ont donné au vinaigre.
Acalach, ou le Sel, suivant la façon de
s'exprimer des
Sectateurs de la Philosophie Spagyrique.
Planiscampi.
Acalai, c'est le Sel.
Acanor, pot de terre percé de plusieurs
trous dans son fond et dans ses côtés,
Johnson et
Paracelse.
Acartum est un des noms du minium. D'autres le
nomment
Azimar.
Acato, ou la Suie.
Acazdir ou Alcani, ou Alomba. C'est la
même chose que le
Jupiter des Chymistes, ou l'
étain.
Johnson.
Accatum, signifie le clinquant, l'oripeau.
Acedia ou Acadia suivant
Planiscampi.
Fourneau en
usage dans la Spagyrique, ainsi nommé de ce qu'il ne demande
que très peu de soins pour y entretenir le
feu.
Acetum acerrimum. Eau mercurielle des Sages.
Achachi ou Eau de lumière: C'est le
Mercure des Philosophes;
ainsi nommé de ce que, par sa vertu active, il purifie leur
laiton, et le fait passer de la
couleur noire à la blanche,
qu'ils appellent lumière.
Achamech. Quelques Chymistes ont donné ce
nom aux
scories de
l'
argent.
Johnson.
Acheloys,
Fleuve de la Grèce, que les
Poètes ont
feint être fils du
Soleil et de la
Terre, ravageait toutes
les terres qu'il arrosait ;
Hercule le lia.
Cet
Acheloys, selon les Philosophes Spagyriques,
est le
Mercure
philosophique dont les
esprits consument et dissolvent tout ce qu'on y
met. Le Philosophe, comme un autre
Hercule, le lie,
c'est-à-dire, fixe et coagule ces
esprits selon l'Art ; et
par ce moyen lui arrache une corne, qui devient corne d'abondance,
c'est-à-dire, en fait la pierre philosophale, qui, par sa
multiplication et sa projection, enrichit et produit l'abondance de
toutes sortes de biens. Voyez les
Fables
Egyptiennes et Grecques dévoilées,
livre 5.
Acheron,
Fleuve de l'Enfer, le premier qui se présentait aux
ombres qui descendaient dans l'Empire de
Pluton. C'est la
première putréfaction de la matière
avant l'entière
dissolution.
Les Poètes ont feint en conséquence que les
eaux
de ce
fleuve prétendu étaient puantes,
amères et de très mauvais
goût. Ce qui
a fait dire aux philosophes
Hermétiques, que leur
eau
mercurielle, dans cet état, est amère, sentant
l'odeur des cadavres, et très venimeuse. Voyez les
Fables Egyptiennes et
Grecques dévoilées,
livre 3, chap. 6.
Achéruse, marais ou lac de la Tesprotie,
par lequel passe le
fleuve
Acheron, qui de-là va se précipiter dans les
Enfers. C'est par là que
Pluton se sauva quand il enleva
Proserpine. Voyez l'explication de cette
fable dans le livre 4e des
Fables Egyptiennes et
Grecques dévoilées,
chap. de
Cérès.
Achille, fils de Pelée et de
Thétis,
Héros sans lequel les Grecs n'auraient pu s'emparer de la
ville de
Troie. Voyez cette
fable et son explication dans tout le cours
du livre 6e des
Fables
Egyptiennes et Grecques dévoilées.
Acide. Or philosophique, soufre des Sages, ou le
magistère
parvenu à la
couleur rouge.
Acier. Les Philosophes ont beaucoup parlé
de leur
acier,
entre autres le Cosmopolite et
le Philalèthe. Ce qui a
donné occasion à plus d'un Chymiste de chercher
la pierre philosophale dans l'
acier, métal que l'on emploie
à faire des outils ; mais en vain travaillent-ils sur ce
métal comme sur les autres. L'
acier<:I> des Sages est la mine de
leur or philosophique, un esprit pur par-dessus tout, un feu infernal
et secret, très volatil dans son genre, et
réceptacle des vertus supérieures et
inférieures, le miracle du monde, que Dieu a
scellé de son sceau, enfin la clef de tout l'œuvre
philosophique. C'est la partie la plus pure et volatile de la
matière, dont les Sages font le grand œuvre. Il n'a point
d'autres noms dans aucune langue, qui ne signifie la quintessence des
choses de l'Univers. Les Philosophes lui ont donné le nom
d'acier, parce qu'il a une telle sympathie avec la terre
d'où on l'extrait, qu'il y est sans cesse
rappelé, comme à son Aimant.
Acordina. C'est la Tuthie.
Acrise. Père de Danaé,
mère de
Persée, qui coupa la tête de Méduse,
dont le seul aspect transformait tous les êtres vivants en
rochers. Voyez cette fable et son explication chymique dans le 3e livre
des Fables
Egyptiennes et Grecques dévoilées,
chap. 14. par. 3.
Acsuo. Terme de la Philosophie Spagyrique, qu'on
emploie pour signifier le corail rouge.
Acureb veut dire du Verre. Planiscampi.
Acusto signifie le Nitre.
Adabisi ou Adebezi. Tortue des Philosophes
Spagyriques.
Adam est un nom que les Philosophes ont
donné à
leur magistère lorsqu'il est parfait au rouge, parce que
leur matière étant la quintessence de l'Univers
et la première matière de tous les individus de
la Nature, elle a un parfait rapport avec Adam, dans lequel Dieu
ramassa la plus pure substance de tous les êtres, et que
d'ailleurs Adam, qui signifie rouge, exprime la couleur et les
qualités du magistère.
Adamite. Espèce de tartre blanc, ou terre
feuillée, que les Philosophes Hermétiques ont
nommé Terre adamique, Tartre, Terre vierge, Adamita, etc.
Adaptation. Voyez Convenance.
Adarige. Nom que quelques Chymistes ont
donné au sel armoniac. On dit aussi Adirige.
Adarnech, ou Adarneth, ou Azarnet. C'est l'orpiment,
en termes de Chymie.
Adarris. La fleur ou l'écume
salée de l'eau de la mer.
Addition. Voyez Ajouter.
Adebessi. C'est la tortue des Philosophes,
c'est-à-dire l'écorce qui renferme la vraie
matière du mercure des Sages. Un Auteur interrogé
quelle était la matière crue de l'Art,
répondit: c'est la tortue avec la graisse de la vigne ; et
un emblème philosophique représente Basile
Valentin apprêtant une tortue avec du vin.
Adeg. Lait aigri. Johnston.
Adech. Les Philosophes Hermétiques
donnent ce nom à la partie de l'homme que nous nommons
communément l'aine ; quelquefois ils entendent aussi
l'esprit, qui se forme des idées communes des choses pour
les imiter dans les ouvrages de ses mains.
Adehem ou Alhohonec. Lame de fer, de cuivre ou
d'autres matières. Johnson.
Ader, ou Ado, ou Adho. Lait frais et nouveau duquel
on a enlevé la crème. Johnson.
Ades. Voyez Pluton.
Adhæc. Esprit qui entretient la vie et le
mouvement dans le corps des animaux. Les Philosophes
Hermétiques distinguent dans l'homme trois parties qui
constituent son humanité ; à savoir,
l'âme, l'esprit et le corps. L'âme immortelle et
spirituelle qui se nourrit et s'entretient de Dieu même,
comme en étant une espèce d'extension, suivant ce
qu'en dit Hermès dans son Asclepius ; l'esprit qui tient
comme le milieu entre l'âme et le corps pour les unir
ensemble, et qui se nourrit de ce qu'il y a de plus subtil dans la
nature, et de la quintessence des éléments, au
moyen de la respiration ; et enfin le corps crasse et terrestre, qui se
nourrit de terre et d'eau, comme en ayant été
composé. Voyez le Traité de Physique
dans le premier volume des Fables
Egyptiennes et Grecques dévoilées
et réduites au même principe, dont ce Dictionnaire
n'est qu'une espèce de Table raisonnée.
Adhebe. Même chose qu'Adec.
Adho. Voyez Ader.
Adibat. Mercure des Philosophes
Hermétiques.
Adirlapis. C'est le Sel armoniac.
Admète. Roi de Thessalie, dont Apollon,
après avoir été chassé du
Ciel, garda les troupeaux. Apollon en ayant été
bien traité, obtint des Parques qu'il ne mourût
pas, s'il trouvait quelqu'un qui voulût bien s'offrir
à la mort pour lui. Alceste, son épouse et son
amante, se présenta, et fut sacrifiée. Hercule
descendit dans le ténébreux séjour de
Pluton, et en ayant délivré Alceste, il la rendit
à Admète son ami. Voyez Alceste.
Administrer. Donner, fournir, procurer.
Admisurab. C'est la terre philosophique.
Ado. Voyez Ader.
Adoniades ou Adoniennes. Fêtes en
l'honneur d'Adonis.
Adonis. La Fable nous rapporte qu'Adonis fut
aimé de Vénus ; qu'il fut tué
à la chasse par un sanglier furieux, et que Vénus
en étant informée, accourut à lui pour
le secourir ; elle rencontra dans son chemin un rosier à
fleurs blanches, aux épines duquel s'étant
piqué le pied, il en sortit du sang qui changea en rouge la
couleur blanche des fleurs. Les Syriens adoraient
particulièrement Adonis, comme les
Egyptiens Apis ; l'un et
l'autre signifiaient la matière Philosophique, qui
aimée de Vénus, c'est-à-dire de la
Lune Philosophique, se réunissent ensemble et se
prêtent un secours mutuel. Isis et Osiris étaient
le mari et la femme, le frère et la sœur, le fils et la
mère ; et les deux histoires sont tout-à-fait
semblables. Un sanglier tue Adonis, Vénus y court ; Typhon
tue Osiris, Isis y accourt : celle-ci ramasse les membres
dispersés d'Osiris; Vénus cache Adonis
blessé sous une laitue. Tout cela représente
allégoriquement ce qui se passe dans le vase Philosophique,
comme le savent les Adeptes. Voyez l'explication de cette fiction dans
les Fables
Egyptiennes et Grecques dévoilées,
T. 2.
Adorat. Terme barbare de Chymie, qui signifie le
poids de quatre livres.
Ados ou Adot. Eau ferrée. Elle se fait en
faisant rougir au feu un morceau de fer plusieurs fois, et qu'on
éteint autant de fois dans de l'eau pure.
Adoucir. C'est le même que cuire. C'est
dans ce sens que Raymond Lulle dit que leur feu adoucit les choses
aigres et amères. La cuisson des Philosophes n'est qu'une
pure digestion continuée au même degré
du feu des Sages.
Adram, ou Sel gemme.
Adraragi. L'un des noms que les anciens Chymistes
ont donné au safran commun, et que les Chymistes
Hermétiques donnent à la matière de
leur Art, quand elle est parvenue par la cuisson à la
couleur safranée.
Adrasté. Nymphe aux soins de laquelle
Rhée confia l'éducation de son fils Jupiter,
après l'avoir sauvé de la voracité de
Saturne. Voyez les Fables
Egyptiennes et Grecques dévoilées,
livre 3, chap. 4.
Adrop. Nom que les Philosophes
Hermétiques ont donné à la
matière qu'ils emploient dans le grand œuvre. Guy du Mont (Guido
de Monte) a fait un traité qui a pour titre de Philosophico Adrop,
inséré dans le VIème tome du Théâtre
Chymique.
Adsamar. On trouve ce terme dans quelques
Alchymistes, pour signifier urine.
Adulphur. Cendre, ou sable.
Aduma. La pierre des Philosophes parvenue au rouge,
avant qu'elle soit élixir.
Æaque. Voyez Eaque.
Æea. Isle où Circé
faisait son séjour. Voyez le livre 2, chap. 1, des Fables Egyptiennes et
Grecques dévoilées.
Ællo. L'une des Harpies. Voyez les Fables Egyptiennes et
Grecques dévoilées,
livre 2, chap. 1.
Æson. Æson, père de
Jason, selon la Fable, fut rajeuni par Médée,
après qu'elle l'eut fait couper en petits morceaux, et fait
cuire dans une chaudière. Cette fable, selon les Chymistes,
signifie que la matière du grand couvre semble mourir dans
le vase par la putréfaction, et puis revit, et pour ainsi
dire, rajeunit en devenant poudre au blanc et puis au rouge. C'est ce
qu'on peut voir dans tous les livres des vrais Philosophes. Voyez les
Fables citées dans l'article précédent.
Æsphara. Incinération de la
chair ou de la substance du corps des animaux. Planiscampi.
Ætès. Roi de Colchos,
père de Médée, possesseur de la Toison
d'Or, que les Argonautes lui enlevèrent. Il était
fils du Soleil. Voyez ce que signifie cette fiction, dans le livre 2,
chap. 1 des Fables
Egyptiennes et Grecques dévoilées.
Æthna. Montagne de la Sicile, qui vomit
toujours des flammes ou de la fumée. Les Poètes
ont feint que Jupiter renferma dessous un des Géants qui
voulaient chasser les Dieux du ciel ; que les tremblements de terre,
que l'on ressent dans les environs, sont occasionnés par les
mouvement que se donne ce Géant, pour choisir une situation
moins gênante, et que les flammes et la fumée qui
sortent par le sommet de cette montagne, sont celles de la forge de
Vulcain, que ce Dieu, forgeron des foudres de Jupiter et des armes des
Héros, a établie dessous. Quelques Chymistes
donnent à leur feu le nom d'Æthna, parce qu'il
agit perpétuellement, et n'est pas toujours manifeste.
Æthon. L'un des chevaux qui
traînaient le char de Pluton. Voyez Abaster.
Æthra ou Ethre. Fille de
Pithée, femme d'Egée, et mère de
Thésée. Voyez les Fables
Egyptiennes et Grecques dévoilées,
livre 6, chap. 3.
Affax et Affaris. Toutes sortes d'attramens.
Affenique ou Affenicum. Johnson
dit que les Chymistes donnent ce nom à l'âme des
choses.
Affeos ou Affros. Mot corrompu du mot grec aphros,
écume. Les Chymistes le prennent dans le même sens.
Affermer. Assurer, donner pour certain.
Affidra. C'est la céruse.
Afflamber. Voyez Enflamber.
Afformas. Ancien terme chymique, qui veut dire du
verre.
Affragar. C'est le minium selon Rullandus,
et le vert-de-gris suivant Planiscampi.
Affrengi. C'est encore le minium.
Affrodine. Nom que les Chymistes ont corrompu du
grec Aphrodite, et par lequel ils entendent Vénus, et le
cuivre.
Affroton. Ecumeux. Voyez Affeos.
Affrop. Nom que les Philosophes Spagyriques donnent
à la matière du grand œuvre.
Agalla. Sel préparé, suivant Planiscampi.
Agamemnon. Chef de l'armée des Grecs qui
firent le siège de Troie. Voyez sa
généalogie et son histoire, et ce qu'elles
signifient chimiquement, dans tout le livre 6 des Fables Egyptiennes et
Grecques dévoilées.
Agar. Nom donné à la chaux des
Philosophes par les Alchymistes, et à la chaux commune par
quelques anciens sectateurs de la Chymie vulgaire. Ils l'ont aussi
appelée Algit, et Algerit.
Agazoph. Voyez Périminel.
Age d'Or ou Siècle d'Or. Temps du
règne de Saturne. Voyez ce qu'on doit entendre par
l'âge d'or, dans le livre 2, chap. 6 des Fables Egyptiennes et
Grecques dévoilées.
Age signifie aussi règne, chez les Philosophes. Voyez
Règne.
Agenor. Père de Cadmus et d'Europe. Voyez
l'explication des fables inventées sous leurs noms, livre 3
chap. 14. par. 5 des Fables
Egyptiennes et Grecques dévoilées.
Agent. L'Alchymie reconnaît plusieurs
agents dans l'opération de l'œuvre, deux en puissance, et
deux actuels, qui mettent en action ceux qui n'étaient
d'abord agents qu'en puissance.
Les deux agents actuels sont le feu céleste et le feu
central, qui préparent la matière à
l'Artiste. Après la préparation de la pierre
faite par l'Artiste, ces deux agents se réduisent en un
seul, qui est le feu philosophique.
Les deux agents en puissance sont le soufre et le feu inné
de la matière, qui pour devenir agents actuels n'ont besoin
que d'être excités par le feu philosophique. Il y
a encore un autre agent sur lequel les Philosophes ont presque tous
gardé le silence, et le rejettent même en
apparence; c'est le feu élémentaire qu'ils ne
nomment jamais, et dont ils ne parlent que par énigmes, pour
tromper et donner la torture à ceux qui veulent entreprendre
le grand œuvre. Après la connaissance de la
matière, tout le secret gît dans l'administration
et le régime de ce feu.
Agent. L'agent interne des Alchymistes est le feu inné de la
matière, qui étant excité par
l'externe, digère, putréfie, et cuit cette
matière beaucoup mieux que le feu
élémentaire ne saurait faire. Cet agent est le
plus grand secret de l'Art; et pour l'obtenir, il faut se comporter
comme Thétis avec Achille. Un des Ecrivains modernes sur cet
Art (Pontanus) dit, qu'il est minéral, égal,
continuel, qu'il ne produit point de vapeurs, s'il n'est
excité avec trop de violence; qu'il participe du soufre,
qu'il n'est point pris ou tiré de la matière,
qu'il dissout et ramasse, qu'il calcine, congèle et coagule
tout; qu'il s'acquiert par industrie et par l'art, et qu'il
coûte peu de frais, s'il en coûte quelques-uns.
Agneau, est aussi un des noms de la
matière que les vrais Chymistes emploient pour faire la
pierre Philosophale. Quand cette matière a passé
par les différentes préparations requises pour la
purifier de ses parties hétérogènes,
on lui donne quelquefois le nom d'agneau sans tache, agnus immaculatus,
comme on peut le voir dans le livre qui a pour titre : Enarratio
methodica trium Gebri verborum,
composé par Philalèthe.
Ahot. Nom donné au lait des Philosophes,
qu'ils appellent lait de la Vierge, et que les
Chymistes vulgaires donnent au lait commun.
Ahusal. C'est le soufre Philosophique, et non le
soufre vulgaire, comme l'ont mal interprété la
plupart des Chymistes, qui l'ont aussi nommé Akibot,
Alchimit.
Aiar, ou Pierre Borique.
Aiarazath. Voyez Alahabar.
Ajax. Héros Grec qui se signala au
siège de Troie, et qui ayant violé Cassandre dans
le temple de Minerve, fut foudroyé par cette
Déesse en punition de son crime. Voyez son histoire, livre 6
des Fables
Egyptiennes et Grecques dévoilées.
Il y avait au même siège un autre Héros
du même nom, fils de Télamon et
d'Hésione ; il disputa avec Ulysse pour avoir les armes
d'Achille. Voyez le livre cité ci-devant.
Aibachest ou Aibathest. Nom que quelques Chymistes
ont donné
à la matière de la pierre purifiée et
ses parties hétérogènes; et parvenu au
blanc après la putréfaction.
Aidonée. Voyez Pluton.
Aigle. Nom que les Philosophes
Hermétiques ont donné à leur mercure
après sa sublimation. Ils l'ont ainsi appelé,
premièrement à cause de sa volatilité
;
secondement, parce que comme l'aigle dévore les autres
oiseaux, le mercure des Sages détruit, dévore, et
réduit l'or même à sa
première matière en le réincrudant.
Chaque sublimation, suivant
Philalèthe, est un aigle ; et
quoique sept suffisent, on peut les pousser jusqu'à dix.
Ainsi, quand ils disent qu'il faut mettre sept aigles
pour combattre le
lion, nous n'entendons pas, dit le même Auteur, qu'il faille
mettre sept parties de mercure ou de volatil contre le lion ou une
partie du fixe, mais notre mercure sublimé et
exalté sept fois. Plus il y aura d'aigles
contre le lion, dit
Basile Valentin, moins le combat sera long. Tourmentez le lion, ajoute
le même Auteur, jusqu'à ce que l'ennui le prenne
et qu'il désire la mort. Faites-en autant de l'aigle
jusqu'à ce qu'il pleure ; recueillez ses larmes et le sang
du lion, et mêlez-les ensemble dans le vase philosophique.
Tout cela ne signifie que la dissolution de la matière, et
sa volatilisation.
L'aigle
était un oiseau consacré à
Jupiter, par la raison que le Mercure des Sages se volatilise, et
emporte le fixe avec lui, dans le temps que le Jupiter des Philosophes,
ou la couleur grise, succède à Saturne, ou
à la couleur noire. L'aigle que Jupiter
envoya pour
dévorer le foie de Prométhée, ne
signifie aussi que l'action du volatil sur le fixe ou pierre
ignée, qu'ils ont appelé minière
de
feu céleste. C'est pourquoi on a feint que
Prométhée avait volé le feu du ciel ;
et que, pour le punir, Jupiter le fit attacher à un rocher,
qui désigne la pierre fixe des Sages, et que son foie, la
partie la plus chaude de l'homme, y était continuellement
dévoré par un aigle,
quelques-uns ont dit un
vautour, ce qui revient au même. Cet aigle
était
dite, pour cette raison, fille de Typhon et d'Echidna,
c'est-à-dire de la putréfaction de la
matière. Voyez les Fables
Egyptiennes et Grecques dévoilées,
livre 5, chap. 17.
Les Spagyriques appellent Aigle
le sel armoniac, et le mercure
sublimé, à cause de la facilité avec
laquelle ils se subliment. Mais ce n'est ni du mercure vulgaire, ni du sel armoniac des Droguistes qu'on doit l'entendre; c'est de ceux des Philosophes.
Aigle dévorant le lion. Expression Hermétique, qui exprime la volatilisation du fixe par le volatil, ou du soufre par le mercure des Sages.
Aigle étendu. Sel armoniac sublimé dans la Chymie vulgaire, et volatilisation de la matière dans le sens Hermétique.
Aigle volant. Mercure des Philosophes.
Aigu. C'est le magistère au rouge.
Aimant. Les Sages n'ont pas fait moins d'éloges de leur aimant que de leur acier. Mais il ne faut pas s'imaginer que cet aimant soit l'aimant
vulgaire. Ils ne lui ont ordonné ce nom qu'à cause de sa sympathie
naturelle avec ce qu'ils appellent leur acier. Celui-ci est la mine de leur or, et l'aimant est la mine de leur acier. Le centre de cet aimant renferme un sel caché, une menstrue propre à calciner l'or philosophique. Ce sel préparé forme leur mercure, avec lequel ils font le magistère des Sages au blanc et au rouge. Il devient une mine de feu céleste, qui sert de ferment à leur pierre, pour la multiplier, en faire l'élixir, la poudre de projection, et la médecine universelle. Et tout cela se fait par une opération simple, sans beaucoup de frais, mais dans un temps un peu long. Les Sages
donnent aussi le nom d'aimant à leur mercure déjà fait, et à la partie fixée de la matière qui fixe le volatil.
Ajouter. On ne doit pas, par ce terme, penser que les Philosophes prétendent qu'il faille ajouter une matière nouvelle à celle qui est déjà dans le vase, mais seulement qu'il faut continuer à cuire. Et quand ils disent nous n'ôtons rien, ni nous n'ajoutons rien à la pierre, il faut les entendre à la lettre ; mais quand ils disent ensuite, nous en ôtons seulement le superflu, et nous lui ajoutons ce qui lui manque, c'est-à-dire que nous lui donnons la perfection qu'elle n'avait pas, au moyen des opérations du magistère.
Air. Est aussi un nom que les Chymistes Hermétiques donnent à leur mercure subtilisé, et sublimé en fleurs blanches, ou terre très tenue, qu'ils appellent aussi l'Oiseau d'Hermès, l'Aigle, etc.
Alexandre dit dans la Tourbe, ou Code de vérité, quand vous aurez tiré l'eau de l'air, l'air du feu, et le feu de la terre, vous aurez fait tout l'œuvre. Aristote le Chymiste dit aussi : il faut changer l'air en eau, convertir cette eau en feu, de ce feu extraire l'air ; car c'est du feu chymique fixé, et de notre eau que l'on fait l'air, qu'il faut convertir en feu, duquel, en continuant l'opération, on fait la terre, et de cette terre le feu. Et ainsi nous convertissons les éléments l'un en l'autre, car en convertissant les éléments on trouve ce qu'on cherche. L'air des Philosophes n'est donc qu'une eau coagulée par le feu, et réduite en poudre ou fleurs blanches très subtiles.
Airain d'Hermès. Terme de Chymie, dont se servent les Philosophes Hermétiques pour signifier le corps imparfait dont ils doivent se servir pour l'8uvre de la pierre. Ils lui donnent également ce nom, avant qu'il soit purifié de ses hétérogénéités, comme pendant la putréfaction et la décoction continuée qu'il lui faut pour le rendre soufre
incombustible. Ils le nomment aussi Laiton, Orpiment, Lion vert,
Arsenic, et de divers autres noms qu'on peut voir au terme Matière, et dans les articles qui les concernent.
Airain noir. Matière des Philosophes pendant la putréfaction, ou leur laiton qu'il faut blanchir.
Airain blanc. C'est le laiton blanchi, ou la pierre au blanc.
Airain incombustible. Magistère au rouge parfait, parce qu'alors il ne craint plus les atteintes du feu.
Airazat. Quelques Chymistes ont donné ce nom au Saturne, mais il faut l'entendre de celui des Philosophes.
Aitmad. C'est l'antimoine vulgaire suivant les Chymistes, l'antimoine Saturnal, ou Philosophique, quand on le prend Hermétiquement. Voyez le livre Artéphius
à ce sujet.
Aizoi. Johnson donne ce nom à la joubarbe, dans son traité de Lue Hungaricâ, p. 100.
Akem. Paracelse a employé ce terme pour signifier du beurre cuit. Johnson.
Akibrit. Voyez Alkibric.
Akilibat ou Alotin. C'est la térébenthine, suivant Planiscampi.
Alabari ou Airazat. Plomb des Philosophes, qu'ils ont aussi appelé Cœur de Saturne. C'est proprement la matière de l'Art, qui se tire de la race de Saturne.
Alacab. Sel armoniac Philosophique, que les Chymistes vulgaires interprètent du sel armoniac commun.
Alacap. Voyez Aigle des Philosophes.
Alceani. Terme de science Hermétique. C'est le changement de la forme superficielle des métaux, comme la déalbation de Vénus, qui est une fausse teinture de laine ou argent, etc. Planiscampi.
Alafar. C'est le vase Philosophique, et non le vase de verre qui renferme la matière de l'œuvre.
Alafarangi. Action de laver et d'épurer le plomb brûlé. Planiscampi.
Alafor, ou le Sel alkali.
Alahabar ou Alooc. Même chose qu'Alabari.
Alartar. C'est l'æsustum, ou cuivre brûlé.
Alasalet. Quelques Chymistes ont donné ce nom au sel armoniac.
Alastrob. Voyez Alabari.
Alatans. Nom que quelques-uns ont donné à la litharge. Johnson.
Alaurat. C'est le nitre des Philosophes, et non le salpêtre vulgaire, sur lequel tant de Chymistes se sont exercés en pure perte.
Alazer. Soufre vif, ou Ambrosien. Il est rougeâtre, transparent, et ressemble beaucoup à l'orpiment fixé. Quelques Chymistes peu versés dans le véritable sens des Auteurs Hermétiques, particulièrement de Geber, ont pris ce soufre pour celui des Philosophes, qui n'est autre que leur matière parvenue à la couleur de ce soufre Ambrosien, au moyen de la cuisson
Philosophique.
Albait ou Alfura. Un des noms de la céruse.
Albanum. Sel d'urine.
Albaras. Arsenic.
Albar Æris. Terre feuillée des Philosophes, ou leur laiton blanchi, leur Lune, leur Diane nue ; enfin leur matière parvenue au blanc.
Alberick. Cuivre décapé et blanchi par quelques opérations chymiques. On y réussit avec l'arsenic, mais le cuivre reste cassant, et
comme régulifié.
Albestos. Matière onctueuse, et bitumineuse, combustible, et de couleur de fer. On la trouve dans l'Arcadie, et Johnson dit qu'on ne peut l'éteindre quand elle est allumée. Je croirais que cet Auteur se trompe, et qu'il a pris le sens contraire de celui qu'il fallait, parce que la pierre amiante, qui est de deux espèces, se nomme Albestes et Albeston. L'une et l'autre sont incombustibles. Les anciens se servaient de la scissile, qui ressemble à l'alun de plume, pour faire une toile dans laquelle ils brûlaient les corps des morts, pour en conserver les cendres. On trouve ces deux sortes d'amiantes sur les montagnes des Pyrénées. Il y croît aussi une plante, si nous en croyons Pomet, qui mise dans l'eau pour y être rouille comme le chanvre, et ensuite travaillée de même, produit une toile incombustible.
Albetud. Les Chymistes ont quelquefois donné ce nom au galbanum.
Albification. Voyez Blanchir.
Albimec. C'est l'orpiment.
Albor. Urine.
Alborach. Matière des Philosophes parvenue à la blancheur.
Alborca. Voyez Mercure Philosophique.
Albos. Creuset.
Albotar. Céruse.
Albotim, Albotai, Albotra. Même chose que Albotar, ou céruse.
Albusao. C'est le soufre des Sages; quelques Chymistes ont donné ce nom au soufre commun.
Alcabrick. Voyez Alkibric.
Alcady. Vitriol ou attrament blanc, ou sel blanc des Sages.
Alcafiel. Antimoine Philosophique ou matière Saturnienne propre à l'uvre des Sages.
Alcalhal. Vinaigre en terme de Chymie vulgaire ; mais ce vinaigre n'est pas celui des Philosophes, qui n'est autre chose que leur eau pontique, ou leur mercure dissolvant.
Alcaligatam. Composition chymique faite avec de la mumie et de l'esprit alkali ; si l'on y ajoute du mercure doux, c'est, dit Planiscampi, un admirable remède pour la goutte, et surtout si elle procède d'un reste de maladie vénérienne.
Alcamor. Voyez Alahabar.
Alcani. Voyez Acazdir.
Alcanna ou Alcona. Espèce de canne ou arbrisseau creux et noueux dont les Arabes se servaient autrefois pour faire des piques. On l'emploie aujourd'hui dans la médecine, au lieu de gayac. Johnson.
Alcaol. Signifie quelquefois du lait aigri, et d'autre fois du mercure. Johnson. Cet auteur aurait dû dire qu'en termes de Philosophie Hermétique, lait aigri et mercure des Sages ne font qu'une même chose.
Alcebris Vif. C'est, en Chymie, le soufre vif ou naturel; mais dans l'art Hermétique c'est la pierre ignée, la matière parvenue au rouge dans la première opération des Philosophes.
Alcée. Voyez Hercule.
Alceste. Fille de Pélias et femme d'Admète, offrit sa vie pour sauver celle de son mari. Hercule descendit aux Enfers ; après y avoir lié
le Cerbère, il ramena Alceste dans le séjour des vivants, et la rendit
à son époux. Voyez le livre 5, ch. 21, des Fables Egyptiennes et Grecques dévoilées.
Alchabric. Voyez Alkibric.
Alchaest. Voyez Alkaest.
Alcharit ou Zaibach. C'est le mercure, mais celui des Philosophes.
Alchazanon. Boue qui tombe des meules à aiguiser. On en fait un mastic excellent. Johnson.
Alchieram. Nom que quelques Chymistes ont donné à la tête morte, qui reste au fond de la cucurbite après la distillation. Rullandus.
Alchitram. Le même qu'Alchieram. On trouve ce nom dans quelques Chymistes, pour signifier l'huile de genièvre, la poix liquide, et Rullandus le donne à l'arsenic préparé.
Alchitura. C'est la poix liquide.
Alchonor. Voyez Alahabar.
Alchymie. Presque tous les Auteurs varient sur la définition de cette science, parce qu'il y en a de deux sortes, l'une vraie et l'autre fausse. La première se définit, selon Denis Zachaire, une partie de la Philosophie naturelle, qui apprend à faire les métaux sur la terre, en imitant les
opérations de la Nature sous terre, d'aussi près qu'il est possible. Paracelse dit que l'Alchymie est une science qui montre à transmuer les genres des métaux l'un en l'autre.
Mais la vraie définition qu'on peut tirer de tout ce que les
bons Auteurs disent de la vraie Alchymie, est telle : l'Alchymie est une science et l'art de faire une poudre fermentative, qui transmue les métaux imparfaits en or et qui sert de remède universel à tous les maux naturels des hommes, des animaux et des plantes.
La fausse Alchymie ne peut mieux se définir, que l'art de se rendre misérable tant du côté de la fortune que de la santé.
La vraie consiste à perfectionner les métaux, et
à entretenir la santé. La fausse à détruire l'un et l'autre.
La première emploie les agents de la Nature, et imite ses
opérations. La seconde travaille sur des principes erronés, et emploie pour agent le tyran et le destructeur de la Nature.
La première, d'une matière vile et en petite
quantité, fait une chose très précieuse. La seconde, d'une matière très précieuse, de l'or même, fait une matière très vile, de la fumée et de la cendre.
Le résultat de la vraie est la guérison prompte
de toutes les maladies qui affligent l'humanité. Le résultat de la fausse sont ces mêmes maux, qui surviennent communément aux souffleurs.
L'Alchymie est tombée dans le mépris, depuis que
grand nombre de mauvais Artistes en ont imposé ; aux gens trop crédules et ignorants, par leurs supercheries. L'or est l'objet de l'ambition des hommes; les dangers auxquels l'on est obligé de s'exposer sur mer et sur terre, pour se procurer
ce précieux métal, ne rebutent que peu de gens. Un homme se présente; il sait, dit-il, le moyen de faire croître dans votre propre maison la minière de tous les trésors, sans d'autres risques que celui d'une
partie de ceux que vous possédez. Sur son verbiage, dont on ne connaît pas le faux, parce qu'on ignore le procédé de la Nature, on se laisse gagner, on
sème son or, et l'on ne recueille que de la fumée ; on se ruine, on finit enfin par détester l'imposteur, et douter de la vérité de
l'existence de l'Alchymie, parce qu'on n'est pas parvenu au but qu'elle se propose en prenant un chemin opposé à celui qui y conduit.
Il est peu d'Artistes vrais Alchymistes; il en est beaucoup qui
travaillent selon les principes de la Chymie vulgaire. Ces derniers puisent dans leur art des sophistications sans nombre ; c'est lui qui fournit tous ces imposteurs, qui, après s'être ruinés, cherchent à ruiner les autres. C'est lui
que l'on devrait mépriser par ces raisons, si l'on n'en avait de plus fortes de l'estimer, par le grand nombre de ses découvertes utiles à la société.
Les vrais Alchymistes ne font point trophée de leur science;
ils ne cherchent pas à escroquer l'argent d'autrui, parce que, comme disait Morien au Roi Calid, celui qui possède tout, n'a besoin de rien. Ils font part de leurs biens à ceux qui en manquent. Ils ne vendent point leur secret ; s'ils en
communiquent la connaissance à quelques amis, ce n'est encore qu'à ceux qu'ils croient dignes de le posséder et d'en faire usage selon le bon plaisir de Dieu. Ils connaissent la Nature et ses opérations, et se servent de ces connaissances, pour parvenir, comme dit saint Paul, à celle du Créateur. Qu'on lise les ouvrages d'Hermès Trismégiste, leur chef, ceux de Geber,
de Morien, de saint Raymond Lulle, du Cosmopolite, de d'Espagnet, et de tant d'autres Philosophes Alchymistes. Il n'en est pas un seul qui ne prêche sans cesse l'amour de Dieu et du prochain, qui ne déclame contre les faux Alchymistes, et qui ne publie hautement que les procédés de la vraie Chymie ou Alchymie sont les mêmes que ceux que la Nature emploie, quoique abrégés par le secours de l'Art ; mais absolument différent de ceux qui sont en usage dans la
Chymie vulgaire. Qu'on ne se flatte donc pas d'y parvenir par son moyen ; et qu'elle serve de pierre de touche à ceux qui seraient exposés à être
trompés par des charlatans et des imposteurs.
Le type ou modèle de l'art Alchimique ou Hermétique, n'est autre que la Nature elle-même. L'Art plus puissant que la Nature, par les mêmes voies qu'elle lui marque, dégage, en certains cas, plus
parfaitement les vertus naturelles des corps des prisons où elles étaient renfermées ; il amplifie leur sphère d'activité, et rassemble les principes qui les vivifient.
Les opérations de la Nature ne diffèrent qu'en
termes seulement des opérations de l'Alchymie, qui sont au nombre de sept ; savoir : calcination, putréfaction, solution, distillation, sublimation, conjonction, coagulation ou fixation. Mais ces termes doivent s'entendre philosophiquement, c'est-à-dire conformément au procédé de la Nature, qu'il faut bien connaître avant de vouloir l'imiter.
Le feu qui sert le plus dans les opérations alchimiques,
n'est pas le feu vulgaire de nos cuisines, connu sous le nom de feu eacute;lémentaire. C'est un feu céleste répandu partout, qui est la principale cause de la pierre, tant vantée des Philosophes, dont ils disent qu'il est le père. Et ce feu n'agirait cependant pas, s'il n'était excité par un feu céleste volatil, qui se tire par la distillation philosophique d'une terre connue des Philosophes, qu'ils appellent la mère de leur pierre. Becher a pris la défense et démontré l'existence de l'Alchymie, dans son Supplément de sa Physique.
Alcimad. Voyez Atimad.
Alcimède, femme d'Eson et mère
de Jason. Voyez les Fables
Egyptiennes et
Grecques dévoilées,
livre 2, chap. 1.
Alcmène, femme d'Amphytrion, fut
trompée par Jupiter, sous la forme de son époux,
et avec le secours de Mercure, sous
la figure de Sosie ; il en naquit Hercule. Les Alchymistes disent
qu'Alcmène représente l'eau métallique
qui est
mariée avec l'or des Philosophes, sous le nom d'Amphytrion ;
Jupiter qui est le symbole du soufre, se joint à cette eau
par l'adresse du Chymiste, ou Sosie ; et de cette union naît
Hercule, ou le mercure Philosophique. Voyez les Fables
Egyptiennes et Grecques dévoilées,
livre 5, chap. I et suivants.
Alcob. C'est l'æsustum.
Quelques-uns
l'interprètent du sel armoniac ; mais il doit s'entendre du
mercure des Philosophes.
Alcofol. Voyez Atimad. On dit
aussi Alcosol.
Alcohol. C'est l'antimoine.
Alcol. Quelques Chymistes ont donné ce
nom au vinaigre.
Alcolisme. Action de triturer, broyer, corroder,
réduire en poudre.
Alcone. Oripeau, laiton, en fait de Chymie; mais en
termes Hermétiques, c'est le laiton des Philosophes, qu'il
faut blanchir.
Alcool. Glaceati Corneoli.
Poudre de cristal, très subtile et impalpable.
Alcool est le nom
que les Chymistes donnent à toutes les
substances pures, extraites par distillations, ou autrement, des corps
des animaux, végétaux ou minéraux.
C'est ce que d'autres appellent Esprits.
Paracelse donne aussi ce nom aux
poudres très subtiles,
telles que la fleur de farine, quand elles sont sans
mélange. Mais ce terme ne s'applique guère
aujourd'hui par les Chymistes qu'à l'esprit de vin
rectifié.
Alcool Minéral. Substance très
pénétrante, et la plus subtile partie des
éléments, très fixe, et
extrêmement digérée par un feu astral
et invisible. Cette substance se trouve dans tous les mixtes ; mais
l'Art l'extrait d'un seul pour la faire entrer dans la composition de
la pierre philosophale, et de l'élixir universel, qui sert
de médecine à toutes les maladies des trois
règnes.
Alcoolisation. Réduction d'un corps en
ses plus petites
parties ; c'est la même chose, selon les Philosophes
Spagyriques, que calcination philosophique ; car ils se servent
indifféremment de l'un et de l'autre de ces termes pour
exprimer la même chose. Il ne faut cependant pas confondre
l'alcoolisation avec la calcination des Chymistes
vulgaires ; car dans
la science Hermétique, on ne se sert de ce dernier terme que
par similitude.
Alcophil Noir, Alcophil nigra. C'est un des noms que
les Alchymistes
ont donné à l'antimoine. On dit aussi Alcophit.
Alcore. C'est le talc.
Alcubrit ou Alcubrith. Voyez Alkibric.
Alcur. Soufre.
Alebion. Frère de Libys, tué
par Hercule. Voyez les Fables
Egyptiennes et Grecques dévoilées,
livre 5, chap. 12.
Alec. C'est le sel.
Alech. Même chose que vitriol.
Alecharit. Mercure commun et non vulgaire, mais
celui des Philosophes.
Alechil. Nom que quelques Chymistes ont
donné au
trépied sur lequel on pose quelque vase, pendant les
opérations chymiques.
Alecto. L'une des Furies, qui avec ses deux sœurs,
Tysiphone et
Mégère, filles de l'Achéron et de la
Nuit, selon
quelques-uns, filles de Jupiter, selon d'autres, furent
constituées pour tourmenter les ombres dans le royaume de
Pluton. Elles représentent l'action de l'eau mercurielle,
appelée Dragon, sur la partie fixe de la matière,
pendant la putréfaction et la volatilisation. Voyez le livre
3 des Fables
Egyptiennes et Grecques dévoilées,
chap. 6.
Alectorie. Lapis Alectorius.
Espèce de pierre brillante et
presque transparente comme du cristal, de la grosseur d'une
fève. On la trouve dans le ventricule des vieux chapons et
des vieux coqs, si l'on en doit croire Albert. Les anciens disaient que
l'alectorie rendait l'homme qui la portait courageux,
très fort, et lui procurait beaucoup de richesses. C'est
pour cela, disaient ils, que Milon Crotoniate sortait toujours
victorieux du combat. Ils la regardaient aussi comme un philtre, et lui
donnaient la propriété de modérer la
soif. Johnson.
Alefantes. C'est le Flos solis.
Alembaci. Plomb brûlé ou
calciné.
Alembic. Les Philosophes Hermétiques
donnent quelquefois ce
nom à leur mercure, parce que c'est par son moyen qu'ils
font leurs prétendues distillations, sublimations, etc.
Alembroth. Nom que les Philosophes Spagyriques ont
donné
quelquefois au sel de leur mercure, qu'ils appellent aussi le sel des
Philosophes, et la clef de l'Art.
Alembroth est
encore le nom que quelques Chymistes ont donné
au sel de tartre, qu'ils ont aussi appelé le
Magistère des Magistères. Johnson.
Rulland.
Alemzadar. Sel armoniac.
Alernet. Orpiment.
Ales. Tout sel composé du
mélange de plusieurs autres sels.
Aleth. Jupiter des Philosophes, et
l'étain des Chymistes.
Aleusanti. Voyez Alosanti.
Alexanthi. Fleurs d'airain.
Alexir. Toute médecine chymique.
Alezaram. Lavure de plomb, ou Saturne des
Philosophes nettoyé et blanchi.
Alfacio. Voyez Atimad.
Alfacta ou Alfata. C'est le même que
distillation.
Alfadidam. Scories, écume de fer, non
celle qui reste dans
la fournaise, mais celles qu'on appelle aussi pailles de fer,
qui
tombent auprès de l'enclume, quand on y bat le fer au
marteau.
Alfatida. Cuivre brûlé. Il
signifie aussi limaille de cuivre.
Alfidus. Le même que Céruse.
Alfol. Sel armoniac, en fait de Chymie vulgaire ; et
l'aigle des
Philosophes, quand il s'agit de science Hermétique.
Alfur. Safran commun pour les Chymistes, et safran
des Sages, ou la
matière des Philosophes parvenue, par la digestion,
à la couleur de safran.
Alfura ou Albait. La céruse ; ou la
matière de l'œuvre parvenue au blanc.
Alfusa. C'est la tuthie.
Algali. Nitre. En termes de science
Hermétique, c'est la première matière
de l'œuvre.
Algamet. Charbon.
Algatia. Civette.
Algeroth. Poudre du mercure de vie.
Algibich. Voyez Alkibric.
Alhenot. Voyez Alahabar.
Alhofol. Antimoine.
Alhohonec. Voyez Adehem.
Alhohonoc. Voyez Alahabar.
Alias. Même chose que Vase.
Aliba. Une des colonnes qu'Hercule planta aux
confins de la Mauritanie. Voyez les Fables
Egyptiennes et Grecques dévoilées,
livre 5, chap. 12.
Aligule. Toute confection chymique.
Aliment de la Pierre. C'est le feu.
Alinzadir et Alinziadir. C'est le sel armoniac.
Aliocab. Sel armoniac.
Alistites. Sel armoniac.
Alix. Sel commun préparé.
Alkaest. Liqueur qui, selon Paracelse et Van
Helmont, dissout tous les corps visibles, et les réduit
à leur
première matière. Il diffère de ce que
les vrais Chymistes appellent leur Mercure. Cette
dissolution est
naturelle, douce, sans corrosion ; elle conserve la semence des corps,
la dispose à la génération ; au lieu
que les dissolutions des Chymistes ordinaires se font par des eaux
fortes, qui participent, dans leurs effets, du feu
élémentaire qui détruit et tue, au
lieu de vivifier. C'est pourquoi les Philosophes Hermétiques
disent : Les Chymistes détruisent, nous édifions
;
ils brûlent par le feu, nous par l'eau ; ils tuent, nous
ressuscitons. Ils lavent par l'eau, nous par le feu, etc. Paracelse en
décrit la préparation dans son livre 2. de Nat. rerum.
Martin Rullandus dit que l'Alkaest
est un mercure
préparé, non du tartre, comme quelques uns l'ont
cru, trompés par un endroit de Van Helmont, où il
dit en parlant de l'Alkaest : Si vous ne
pouvez parvenir à
découvrir ce secret du feu, apprenez au moins à
rendre le sel de tartre volatil, pour faire vos dissolutions par son
moyen. Van Helmont, de
Febribus.
Michel Toxite dit aussi que l'Alkaest
est un mercure
préparé pour les maladies du foie.
Plusieurs Chymistes ont
prétendu que l'Alkaest ne
différait point du grand et du petit circulé de
Paracelse, fait avec l'esprit de sel commun ; d'autres ont cru l'avoir
trouvé dans l'étymologie du nom même
Alkali est, comme si l'on disait c'est du sel alkali
; mais comme les
sels alkalis des cendres, de la soude, du tartre, etc., ne produisaient
pas l'effet de l'alkaest, on imagina d'alkaliser le
nitre en le fixant.
Glauber en fit son sel, auquel il
donna le nom de sel admirable. Mais
ni les uns ni les autres n'ont réussi. Un Auteur, dont je ne
me rappelle pas le nom, dit que c'est une liqueur très
commune chez les Arabes. Paracelse ni Van Helmont n'ont
expliqué assez clairement ce qu'ils entendaient par cette
liqueur dissolvante, pour qu'on puisse la deviner par la lecture de
leurs ouvrages. Il diffère du dissolvant des Philosophes, en
ce que celui-ci s'unit inséparablement à ce qu'il
dissout, et l'autre s'en sépare sans diminution.
Alkal. Cendres gravelées ou
clavelées.
Alkalac. Sel fixe.
Alkalap. Etain, Jupiter.
Alkalat. Fleur de sel, sel sublimé.
Alkalid. Voyez Allor.
Alkalie. Vase des Philosophes.
Alkant. Mercure des Sages.
Alkara. Cucurbite.
Alkasor. Pierre au rouge, ou le soufre.
Alkaut. Mercure, ou argent vif.
Alkautum. Nom que quelques Chymistes ont
donné à l'arsenic ; d'autres au cuivre
brûlé ou æs-ustum. Johnson.
Alkibert. Voyez Alkibric.
Alkibic, Alkibric. Soufre des Sages, ou la
matière philosophique parvenue à la couleur de
pourpre dans la
première préparation. Alors c'est leur soufre
vif, leur or, leur Apollon, leur minière de feu
céleste, leur Prométhée, leur Osiris,
etc.
Alkin. Cendres gravelées, ou cendres des
Philosophes, qu'il
ne faut pas mépriser, dit Morien, parce qu'elles contiennent
le diadème de leur Roi, leur Bacchus, leur Esculape, etc.
Alkir. C'est la fumée et les charbons.
Alkoel. Johnson dit que c'est une espèce
de plomb très fin, tiré des mines où
l'on trouve le lapis lazuli ; quelques-uns ont
appelé ce
plomb Antimoine.
Alkooliser. Voyez Alcoolisation.
Alkosor. Camphre.
Alky-Plomb. Voyez Altey-Plomb.
Allabor, Alcamor, Alchonor, Allarinoch, Alracas.
Tous ces noms signifient la même chose qu'Alahabar.
Allor. Æs-ustum en grenailles.
Allutel. Voyez Aludel.
Almacauda. Litharge.
Almagra. Les Chymistes ordinaires donnent ce nom au
bol, au cuivre, au
laiton ; mais les Philosophes Chymistes ne l'entendent que de la
matière de leur pierre. Ô bon Roi ! Vous devez
savoir
parfaitement avant toutes choses, que la fumée rouge, et la
fumée blanche, et le lion vert, et almagra,
et l'immondice
de la mort, et le limpide, et le sang, et l'eudica, et la terre
fétide, sont des choses dans lesquelles consiste tout le
magistère. Morien. Almagra
est le laiton que j'ai
nommé ci-dessus la terre rouge. Idem.
C'est-à-dire le soufre Philosophique.
Almakist. Litharge.
Almarago. Corail.
Almarcat. Litharge, ou scories de l'or.
Almargaz. Plomb réduit en litharge dans
la coupelle.
Almargen et Almargol. Corail.
Almarkasite. Voyez Mercure.
Almartack. Litharge calcinée.
Almarzida. Litharge d'argent.
Almat. Céruse, ou rouille de plomb.
Almatkasite. Argent vif.
Alme ou Alma. Eau philosophique.
Almechafide. Cuivre, airain.
Almène. Sel gemme.
Almetai. Scories de fer.
Almiba. Etain, Jupiter.
Almisa. C'est le musc, si nous en croyons Planiscampi.
Almisadir ou Almizadir. Vert-de-gris, rouille de
cuivre. Paracelse semble l'entendre dans ce sens-là, quand
il
s'écrit avec un Z, au lieu d'un S. Mais les Philosophes
appellent leur sel armoniac, Almisadir, Almisadit,
et quelquefois Almisadu.
Almisarub. Terre philosophique, qu'il faut cultiver
pour y semer le
grain d'or qui doit produire au centuple, et davantage. Voyez Terre
Feuillée.
Alnec ou Allenec. Etain, Jupiter.
Alo. Sel commun pour la Chymie et sel des
métaux pour le sens Hermétique.
Alocaf. Sel armoniac.
Alofil. Bande de linge, qu'on emploie pour sceller
les vases. Johnson.
Alomba. Voyez Alahabar, Acazdir.
Alombari. Plomb brulé. Planiscampi.
Alooc. Voyez Alahabar.
Alos. Sel en général.
Alosanthi. Fleurs de sel.
Aloset. Mercure des Philosophes.
Alotin. Voyez Akilibat.
Alous. Fils du Soleil et d'Antiope. Voyez les Fables Egyptiennes et
Grecques dévoilées,
livre 3, chap. 14, § 6.
Alrachas. Voyez Alahabar.
Alsech. Alun.
Alselat. Cuivre brûlé,
æs-ustum.
Alsufir. Couleur rouge qui survient au
magistère des
Sages à la fin des opérations. Calid. chap. 1.
des Secrets de
l'Alchymie.
Altafor. Camphre.
Altambus. Pierre rouge, ou pierre du sang humain ;
c'est l'élixir Philosophique.
Altara. Cucurbite.
Altey-Plomb. Sel de Saturne, ou matière
douce, extraite du Plomb, au moyen du vinaigre. Johnson.
Voyez Ame de Saturne.
Althanaca. Orpiment.
Altimar. Æs-ustum, cuivre
calciné.
Altimion. Scories de plomb.
Altingat. Vert-de-gris, rouille de cuivre.
Altinuraum. Vitriol, attrament.
Altit. Assa fœtida.
Altofet. Antimoine.
Aluach ou Aluhec. Jupiter, étain.
Aludel ou Alutel. Vase requis pour le grand œuvre.
Geber le décrit ainsi dans la 4ème partie du
livre I de sa
Somme de la
perfection. L'Aludel
doit être fait d'un verre
épais également partout ; toute autre
matière ne vaut rien pour cet effet, à moins
qu'elle ne soit d'une substance qui ait beaucoup d'affinité
avec le verre, telle que celle des cailloux. Car le verre seul est
propre par sa consistance et en substance inaltérable
à retenir les esprits ténus et subtils des
mixtes, qui s'évaporeraient par les pores des autres
matières. Les métaux mêmes ne valent
rien pour cela, parce que l'affinité qu'ils ont avec les
esprits minéraux et métalliques en feraient une
réunion, au lieu de les laisser sublimer.
Mais Geber, comme les autres
Philosophes, n'entend pas toujours le vase
de verre, par le terme Aludel ; souvent, et le plus
communément, ils désignent sous ce nom le vase
philosophique, qu'il ne faut pas confondre avec le vase dans lequel on
renferme la matière. C'est pourquoi quand ils disent de
sceller hermétiquement l'Aludel, cela
veut dire, qu'il faut
fixer le mercure des Sages. Voyez Vase.
Les Chymistes vulgaires ont
interprété Aludel
par
fourneau, cucurbite ; lorsque les Adeptes en parlent en semblant
indiquer un fourneau, il faut l'entendre de leur fourneau secret, qui
quelquefois se prend pour la matière de laquelle ils
extraient leur mercure ; d'autres fois, de leur soufre
animé,
vif, ou pierre ignée, qui entretient et conserve le feu
interne et agissant de l'œuvre. Aludel se prend
encore pour le mercure
même animé.
Aludit. Mercure des Sages.
Aluech. Jupiter, étain purifié.
Alumboti. Plomb calciné.
Alumonodig. Sel armoniac.
Alun. Nom que les Philosophes ont donné
quelquefois
à leur sel, qui n'est pas l'alun vulgaire, mais un sel
principe de l'alun, des autres sels, des minéraux et des
métaux.
Alun Alafuri. Sel alkali.
Alun de Alap. Sel de Grèce. Planiscampi.
Alun Alkali. C'est le nitre fixé.
Alun Alkori. Nitre simple.
Alun Marin. Esprit humide de l'air, qui vivifie tous
les
êtres sublunaires, par la chaleur qui l'accompagne.
Alun Syrach, Alun Alkokar, Alun Alfurin. Alun
calciné.
Alunibur. Argent, Lune des Philosophes, leur pierre
au blanc parfait.
Alunsel. Quelques Chymistes appellent ainsi les
gouttes qui tombent du
chapiteau de l'alambic dans le récipient. Rullandus.
Alusar. Manne.
Alusen. Toute matière soufrée.
Alusir. Nom que quelques Adeptes ont
donné à la
pierre fixée au rouge de couleur de pourpre.
Alzafar. Cuivre brûlé.
Alzegi. Attramens.
Alzemafor. Cinabre.
Alzernad. Magistère au rouge.
Alzilat. Poids de trois grains. Johnson.
Amalgamer. Faire la réunion du mercure
philosophique avec le
soufre ou l'or des Sages ; non pas à la manière
des Chymistes vulgaires, en broyant dans un mortier ou autrement, une
matière solide avec un corps liquide, mais en conduisant le
feu des Philosophes, suivant le régime prescrit ;
c'est-à-dire, en perfectionnant l'œuvre par la cuisson ou
digestion continuée, au feu égal, sulfureux,
environné et qui ne brûle pas. Voyez
Artéphius,
sur le régime du Feu.
Amalgra ou Almagra. Soufre des Philosophes, ou
pierre au rouge.
Amar. Vinaigre des Sages, et leur dissolvant. Les
Chymistes vulgaires
ont quelquefois donné ce nom au vinaigre commun.
Amalthée. Chèvre qui fournit
le lait dont les
Nymphes nourrirent Jupiter. Ce Dieu la transporta au ciel, et fit
présent à ses nourrices d'une des cornes de cette
chèvre, à laquelle il donna la
propriété de procurer à ces Nymphes
tout ce qu'elles désireraient ; elle en prit le nom de Corne
d'abondance. Voyez-en l'explication chymique, livre 3, chap. 4, et
ailleurs, des Fables
Egyptiennes et Grecques dévoilées.
Amazones. Les histoires anciennes sont pleines des
actions de ces
femmes guerrières, ainsi nommées. On compte au
nombre des travaux d'Hercule la victoire qu'il fut obligé de
remporter sur elles, pour pouvoir enlever à Hyppolite leur
Reine, un baudrier orné de diamants et de rubis
qu'Euristhée avait demandé à Hercule.
Après que celui-ci eut pris cette Reine, il la donna
à Thésée qui l'avait
accompagné, et porta le baudrier à
Euristhée.
Les Philosophes hermétiques
expliquent ce travail d'Hercule
dans le même sens que ses autres travaux. C'est une
allégorie, disent-ils, de la perfection du grand œuvre de la
pierre, et de la médecine parfaite au blanc et au rouge,
représentée par ce baudrier, orné de
rubis et de diamants; parce qu'il n'y a rien au monde de si
précieux que cette médecine universelle. Voyez
les Fables
Egyptiennes et Grecques dévoilées,
livre
5.
Ambroisie. Nourriture des Dieux ; c'est le mercure
des Philosophes
Hermétiques, principe de tous les métaux.
Ame. Magistère parfait au rouge ; parce
qu'alors il est proprement le
ferment qui anime la pierre pour en faire l'élixir.
Les Chymistes donnent aussi ce nom au soufre moyen, parce que, de
même que l'âme conserve le corps par une chaleur et
un humide radical qui empêchent la dissolution des parties,
de même le soufre moyen, comme un baume, agglutine les
parties, en conserve l'union et la cohésion.
Ame de Saturne. Anima Saturni,
ou Althea plumbi. Terme de Chymie.
Douceur très suave du plomb, extraite avec le vinaigre, puis
précipitée avez l'eau commune. Planiscampi.
Ame du Vitriol. Soufre vitriolique que l'on extrait
de la
façon suivante: ayez des terrines vernissées,
tenant environ quatre pintes chacune ; mettez-y trois bonnes pintes
d'eau de pluie filtrée, et trois poignées de
vitriol commun en poudre; remuez bien le tout, et laissez dissoudre le
vitriol, après avoir mis les vases à l'air ou au
soleil ; il se formera sur la superficie de l'eau une pellicule de
couleur d'arc-en-ciel, que vous enlèverez adroitement avec
une cuiller de verre ou d'ivoire, et la mettrez dans un vase ou
creuset, qui puisse résister au feu. Après avoir
enlevé cette première, vous agiterez l'eau, et
quand elle sera reposée, il se formera une seconde
pellicule, que vous enlèverez comme la première.
Vous continuerez l'opération jusqu'à ce qu'il ne
s'en forme plus. Cette Ame de Vitriol mise
à un feu violent,
devient rouge comme du sang, et ne s'y consume pas. Lorsque les vases
sont à l'air, il faut les garantir de la pluie et de la
poussière. Cette poudre rouge, mêlée en
petite quantité avec du cuivre décapé
et liquéfié, y fait un effet surprenant, de
même qu'avec les autres métaux. Minsych.
Ame Sensible. C'est le sel armoniac, suivant Manget.
Amélite. Les Egyptiens donnaient ce nom
à la femme
imaginaire de Zoroastre, et n'entendaient par là que
l'humidité de l'air subtil, extrêmement
raréfié, servant de véhicule au feu
céleste signifié par Zoroastre, qui, faute de cet
air pur et délié, ne pourrait se manifester
sensiblement. Leur union indivisible, qui fait la vie de tous les
êtres de la Nature, a été de tous les
temps le digne objet de l'attention et du culte des anciens Philosophes
Naturalistes, ainsi que l'Histoire nous l'apprend en traitant des
religions les plus accréditées. L'on feint
qu'Abramane ou Denis, Prince des ténèbres, est
opposé à Zoroastre, auquel ce premier
déclare une guerre ambitieuse, dont
l'événement ne peut être
qu'à la gloire de Zoroastre, c'est-à-dire
à celle de la lumière, puisque les
ténèbres ne sont qu'une privation de
lumière, et qu'une privation n'a point d'existence.
Amender. On trouve ce terme dans presque tous les
Auteurs Chymiques,
pour signifier perfectionner. La nature s'amende en nature ; nature
amende nature : ils entendent par ces termes, que la nature se sert
toujours dans ses opérations de choses homogènes
pour perfectionner ses ouvrages, et que les parties de
matière qui composent les individus d'un règne,
sont plus propres à perfectionner les individus de ce
même règne, que celles qui seraient prises d'un
autre. Ainsi un métal n'est pas propre à
perfectionner un végétal, et un
végétal le serait encore moins à
l'égard du minéral. Mais comme la nature tend
toujours à la perfection des êtres, et qu'elle
emploie les voies les plus simples et par degrés, le
règne minéral ayant été en
quelque façon créé le premier, a pu
servir de base au règne végétal; et le
règne animal, comme le plus parfait, a
été formé des deux autres, se nourrit
et s'entretient d'eux, sans cependant qu'ils puissent se servir
mutuellement de semence; parce que chaque règne a la sienne
spécifiée et déterminée. Il
faut donc prendre celle du minéral pour faire l'œuvre des
Philosophes, et non celles des deux autres règnes.
Amène. Sel marin ou commun.
Amentum. Alun.
Améthée. Nom d'un des chevaux
qui
tiraient le char de Pluton. Voyez Abaster.
Amianthe. Pierre incombustible. Voyez Albestos. Les
Philosophes ont donné le nom d'Amianthe à leur
pierre, parce qu'elle résiste aux atteintes du feu le plus
violent.
Amisadir. Voyez Almisadir.
Amisader et Amisadir. Sel armoniac philosophique.
Amithaon. Fils de Créthée, et
oncle de Jason. Voyez les Fables
Egyptiennes et Grecques dévoilées,
livre 2, chap. I.
Ammon. Le même que Jupiter, Dieu des
Egyptiens. Voyez le livre I des Fables
Egyptiennes et Grecques dévoilées,
sect. 3, chap. 8.
Ammon fut adoré en Lybie sous la figure d'un
bélier, soit parce que Jupiter, en se sauvant avec les
autres Dieux en Egypte, pour se soustraire à la poursuite
des Géants, prit la forme de cet animal; soit, comme le
disent d'autres, que Jupiter sous la figure d'un bélier, ait
fait sourdre une fontaine, pour désaltérer
l'armée de Bacchus.
Amnis Alkalisatus. Quelques Chymistes Spagyriques
ont ainsi nommé les sources d'eau, qui en passant et se
filtrant à travers les terres calcaires, se sont
imprégnées de sels alkalis.
Amogabriel. Cinabre.
Amphion. Fils de Jupiter et d'Antiope. Il
bâtit la ville de Thèbes, et les pierres
s'arrangeaient d'elles-mêmes au son de sa lyre; Mercure avait
été son maître de musique. Voyez les
Fables Egyptiennes
et Grecques dévoilées
dévoilées, livre 3,
chap. 14, par. 6.
Amphytrion. Epoux d'Alcmene, selon la Fable. Voyez
ce qu'il signifie selon Explication des Alchymistes dans l'art. Alcmene
Amycus, Roi de Bebrycie, fils de Neptune et de la
Nymphe Melie, défiait les étrangers aux palets ;
Pollux, un des Argonautes, accepta le défi, et tua Amycus. Fables Egyptiennes et
Grecques dévoilées,
livre I, chap. I.
An. Soufre des Philosophes, ainsi nommé
parce qu'étant en même temps leur Apollon, leur
Soleil, il dirige ensuite les opérations de la pierre
pendant le cours des quatre saisons de l'année
philosophique, requises pour la perfection de l'œuvre. C'est pourquoi
ils l'ont aussi appelle le Père de la pierre.
Anacab. Sel armoniac des Sages.
Anachron. Voyez Anathron.
Anathron. Espèce de sel qui
croît sur les pierres, et qui diffère du
salpêtre. Quand on le fait cuire, il devient une
espèce d'alun acide. Si l'on pousse le feu, il prend la
forme et la transparence du verre, et laisse une écume, que
les Anciens regardaient faussement comme un fiel de verre. Ils
l'appelaient Fæx vitri. Planiscampi.
Rulland le nomme Sagimen vitri Baurac.
Anaton. Signifie quelquefois l'écume ou
sel de verre; mais
ordinairement on le prend pour le sel nitre.
Anatosier. Sel armoniac.
Anatris. Mercure.
Anatrum. Verre coloré de
différentes couleurs. On
l'appelle plus communément Terre sarrasine
ou Smaltum.
Anatum. Coque d'œuf.
Ancée. Fils de Neptune et
d'Astipalée, fut un des
Argonautes ; il succéda à Typhis dans la conduite
du navire Argo. Fables
Egyptiennes et
Grecques dévoilées,
livre 2, chap. I.
Anchise. Père d'Enée, qui le
sauva sur ses
épaules de l'embrasement de la ville de Troie,
après que les Grecs s'en fussent rendus les
maîtres. Fables
Egyptiennes et Grecques dévoilées,
Descente d'Enée aux Enfers.
Anchre. C'est la chaux, ainsi nommée
à cause de la propriété qu'elle a de
fixer les choses volatiles.
Ancinar. Borax.
Ancosa. Laque.
Andéna. Chalybs Orientalis,
est un acier qu'on nous
apporte de l'Orient. Il se liquéfie au feu, comme les autres
métaux, et peut être jeté en moules.
Rulland.
Androgine ou Hermaphrodite. Nom que les Chymistes
Hermétiques ont donné à la
matière purifiée de leur pierre, après
la conjonction. C'est proprement leur mercure, qu'ils appellent
mâle et femelle, Rebis, et de tant
d'autres noms, qu'on peut
voir dans l'article Matière.
Ils l'ont nommé ainsi,
parce qu'ils disent que leur
matière se suffit à elle même pour
engendrer, et mettre au monde l'enfant royal, plus parfait que ses
parents. Que leur matière est une ; c'est leur azoth
duquel
ils répètent souvent que l'azoth et le feu
suffisent à l'Artiste ; que néanmoins elle
conçoit, elle engendre, elle nourrit, elle manifeste enfin
ce Phénix tant désiré, sans addition
d'autre matière étrangère. Il faut
cependant savoir que leur matière est composée de
deux et même de trois, sel, soufre et mercure; mais que tout
n'est autre que le fixe et le volatil qui étant joints et
réunis dans les opérations, ne sont plus qu'une
matière qu'ils appellent alors Androgyne,
Rebis, etc.
Andromède. Fille de Cephée et
de Cassiopée, fut
exposée à un monstre marin, et
délivrée par Persée qui
l'épousa. La Fable feint que tout cela se passa en Ethiopie,
parce que les Philosophes emploient l'allégorie des dragons
qui combattent entre eux, ou qui sont vaincus par des Héros,
pour exprimer le combat du fixe et du volatil dans le temps que la
dissolution de la matière la rend noire comme de la poix
fondue. Voyez les Fables
Egyptiennes et
Grecques dévoilées,
livre 3, chap. 14, par. 3.
Andurac. Orpiment rouge.
Aneric. Soufre.
Anerit. Soufre vif.
Anfaka. Présure, matière fixe
des Sages.
Anficarto-Esprit. Esprit de sel.
Anfir-Fils. Mercure philosophique.
Anfuka. Matière coagulée. En
termes de science
Hermétique, c'est le soufre fixe et incombustible des
Philosophes, qui fixe le mercure, et en fait l'élixir propre
à fixer en or les métaux imparfaits.
Anges. Les Philosophes Chymiques donnent quelquefois
ce nom
à la matière volatile de leur pierre. Ils disent
alors que leur corps est spiritualisé ; et qu'on ne
réussira jamais dans le grand œuvre, si on ne corporifie les
esprits, et ne spiritualise les corps. Cette opération est
la sublimation philosophique ; et l'on doit savoir que le fixe ne se
sublime jamais, s'il n'est aidé du volatil.
Angle. La chose à trois angles.
Terme de
science
Hermétique. Les Philosophes disent que leur
matière, ou le mercure philosophal, est une chose qui a
trois angles en sa substance, quatre en sa vertu, deux en sa
matière, et une en sa racine. Ces trois angles sont le sel,
soufre et mercure ; les quatre sont les éléments
;
les deux, le fixe et le volatil ; et une, c'est la matière
éloignée, ou le chaos d'où tout a
été fait.
Aniada. Terme de Philosophie Spagyrique, qui veut
dire les forces et
les vertus des astres, dont, disent-ils, nous recevons les influences
célestes par l'imagination et la fantaisie. Dans le sens
moral, ce sont les grâces que nous recevons par les
Sacrements. Rulland.
Aniadin. Signifie longue vie, selon les Philosophes
Chymiques. Planiscampi.
Aniadum. Selon le sens moral des Philosophes
Hermétiques,
veut dire les grâces que le Saint-Esprit infuse en nous. Ou,
selon Rulland, c'est l'homme même
spirituel,
régénéré en nous,
après qu'on a dépouillé l'homme
terrestre ou le vieil Adam.
Animal. Les Philosophes Hermétiques ont
donné ce
nom à leur matière, après qu'elle a
passé par la putréfaction. Son nom naturel est
Animal ; et quand elle a ce nom, elle sent bon, et
il ne demeure ni
obscurité, ni mauvaise odeur en elle. Morien.
Animal est aussi
un des noms que les Philosophes
Hermétiques
ont donné à la matière
préparée de la pierre. Prenez, avec la
bénédiction de Jésus-Christ, l'animal
avec tout son sang. On l'appelle Animal, parce
qu'elle croît
dans la sublimation, et qu'elle a une âme de couleur
sanguine, à savoir l'esprit invisible de vitriol. Joan.
de
Rupe Scissa.
Animation, en termes de science
Hermétique. Donner au
mercure un esprit métallique, qui le vivifie, pour ainsi
dire, et le rend propre à produire le soufre philosophique.
Le Philalèthe et Bernard Trévisan ont beaucoup
parlé de cette animation. Le
Trévisan l'appelle
alors, Mercure double. Quelques Chymistes ont
entendu les paroles du
Philalèthe comme s'il parlait du mercure vulgaire,
mêlé avec l'or aussi vulgaire ; mais il faut
l'expliquer du mercure et de l'or vif des Philosophes.
Animer. Donner au mercure philosophique une
âme
métallique. Voyez Animation.
Anneau du souverain Lien. Termes de Philosophie
Chymique, qui
signifient les différentes liaisons des quatre
éléments qui semblent faire une chaîne
dont le mercure philosophal est le produit, et comme l'anneau qui les
unit.
Anneau d'Or couvert d'argent. C'est la pierre au
blanc, qui dans son
extérieur est blanche, et cache l'or, ou la rougeur dans son
intérieur. Quelques-uns l'ont dit du nitre.
Année. Les Philosophes ont un calcul
différent du
calendrier vulgaire, quand il s'agit de compter leurs
années, leurs mois, leurs semaines et leurs jours. Ils
comparent le temps qu'il faut pour parfaire l'œuvre à
l'année commune, parce qu'ils partagent leurs
opérations en quatre temps, comme l'année commune
en quatre saisons. Ils ont adopté les mêmes
dénominations, et on les trouvera expliquées dans
leurs articles.
Philalèthe dit que les
Sages réduisent les
années en mois, les mois en semaines, et les semaines en
jours ; mais cette réduction n'est pas encore une
règle générale, suivant laquelle on
doit s'imaginer que les Philosophes travaillent, puisque l'Adepte, qui
fit la projection devant Helvétius le père, lui
dit que
l'œuvre pouvait se faire en quatre jours. On peut consulter
là-dessus le Vitulus
Aureus du même
Helvétius.
Philalèthe fait
même remarquer qu'il faut entendre
cette réduction de l'année, de la
médecine du troisième ordre, et même de
l'année philosophique. C'est dans le même sens
qu'il faut expliquer Pline, lorsqu'il dit, que l'année
philosophique est le mois commun ; il fallait ajouter philosophique.
D'autres disent que l'année
philosophique est de sept ans et
neuf mois. Au bout des trois premières années le
mercure ou vinaigre philosophique devient médecine ;
après cinq ans, le mercure ne l'est plus, c'est la terre
feuillée ; et sept ans expirés parfont le
magistère et la médecine universelle, auquel
temps il faut encore ajouter neuf mois pour l'élixir ou
poudre de projection.
On peut dire, en
général, que l'année
des Philosophes n'est pas déterminée par le
nombre des jours. Si l'agent ou le feu philosophique est bien
administré suivant les règles de l'art, l'œuvre
sera plus tôt finie. Mais quelque nombre de jours que l'on
emploie, l'année Hermétique sera toujours
complète, parce qu'elle aura eu ses quatre saisons. L'hiver
qui est le commencement de l'œuvre, dure jusqu'après la
putréfaction ; le printemps commence lorsque la
matière sortant de la putréfaction se volatilise,
et passe de la couleur noire à la blanche ;
l'été dure depuis que la couleur blanche se
change en couleur orangée jusqu'au rouge de rubis. Alors
c'est l'automne, temps où l'Artiste recueille les fruits de
ses travaux.
Ainsi, quand les Philosophes disent
qu'il faut trois ans pour parfaire
l'œuvre, ils ont raison dans leur sens ; mais il ne faut pas l'entendre
de trois années vulgaires : c'est des trois
opérations requises : la première, pour faire
leur
soufre ou minière du feu ; la seconde, pour la pierre ou
l'élixir ; la troisième, pour la multiplication :
et comme on peut répéter la multiplication
jusqu'à sept fois, quelques-uns ont dit qu'il fallait neuf
ans, d'autres douze. Ce qui ne doit s'entendre que de la
réitération de chaque opération ;
puisque Morien nous assure que la seconde est une
répétition de la première.
Philalèthe a nommé les trois premières
opérations, les médecines du premier, du second
et du troisième ordre de Géber. Voyez Temps.
Annora. Terme de Chymie, qui signifie en
général
de la chaux vive ; mais plus particulièrement de la chaux de
coquilles d'œufs.
Anodé. Urine.
Anontage. Pierre philosophale.
Anoxadic. Sel armoniac.
An-Père ou Père de l'Année.
C'est le
soufre des Philosophes,
ou leur Soleil, ainsi nommé de ce qu'il dirige le cours de
l'année Hermétique dans la seconde
opération et les suivantes.
Antaric, Antaris, Antarit, Sont trois termes qui ne
signifient que la
même chose ; c'est-à-dire le mercure des Sages.
Anthos. Fleur de Romarin. Rosmarinus.
Paracelse a transporté
cette signification aux métaux, et s'est servi de ce terme
pour signifier leur quintessence, ou l'élixir aurifique.
Voyez ses Archidoxes,
et son traité de
Natura rerum.
Anthée, fils de Neptune et de la Terre,
géant
d'une prodigieuse grandeur. Il faisait son séjour dans les
déserts de la Lybie, où il obligeait les passants
à lutter contre lui, et les étouffait. Hercule le
combattit, et vint à bout de l'étouffer entre ses
bras, après l'avoir soulevé et lui avoir fait
perdre terre. Voyez ce que l'on doit entendre
Hermétiquement, livre 5, chap. 15, des Fables Egyptiennes et
Grecques dévoilées.
Anticar. Borax.
Antimoine. Nom que les Philosophes ont
donné à la
matière sulfureuse mercurielle qui fait partie du
composé philosophique.
Tout le secret donc de ce vinaigre
antimonial, consiste en ce que par
son moyen nous sachions tirer du corps de la magnésie
l'argent vif qui ne brûle point. C'est là
l'antimoine et le sublimé mercuriel. Artéphius.
Les Chymistes se trompent quand ils
prennent l'antimoine vulgaire pour
la matière des Sages. La chose à laquelle les
Philosophes donnent le nom d'antimoine est leur eau
permanente, leur
eau céleste, en un mot, leur mercure ; parce que celui-ci
nettoie, purifie et lave l'or philosophique, comme l'antimoine commun
purifie l'or vulgaire.
Basile Valentin dit que l'antimoine
préparé
spagyriquement est un antidote contre tous les venins. Il l'appelle le
grand Arcane, la Pierre de feu, et avance qu'il a tant de vertus,
qu'aucun homme n'est capable de les découvrir toutes ; et
que
peu s'en faut qu'il n'ait toutes les propriétés
de la pierre Philosophale, tant pour la guérison des
maladies du corps humain, que pour la transmutation
métallique. Voyez son Triomphe
de l'antimoine.
Antimum. Miel du printemps.
Antiope. Fille de Nyctée, et femme de
Lycus, qui la
répudia et la chassa pour épouser
Dircé, parce qu'il apprit que Jupiter,
métamorphosé en Satyre, avait joui d'Antiope.
Amphion et Zéthus naquirent de ce commerce. Lorsqu'ils
furent devenus grands, ils vengèrent leur mère en
faisant périr Lycus et Dircé. Voyez les Fables Egyptiennes et
Grecques dévoilées,
livre 3, chap. 14, par. 6.
Antiope, que quelques-uns nomment
Hippolite, une des Amazones que
combattit Thésée. Voyez les Fables Egyptiennes et
Grecques dévoilées,
livre 5, chap. l3 et 22, et livre 6, ch. 3.
Anubis, Dieu des Egyptiens, était le
symbole de Mercure. On
l'adorait sous la figure d'un homme ayant une tête de chien,
et un caducée à la main droite. Voyez ce qu'on
entendait par Anubis, Fables
Egyptiennes et Grecques dévoilées,
livre I, chap. 8.
Anucar. Borax.
Aphebriock. Soufre philosophique.
Aphidegi. Céruse.
Aphrodisie. Les Adeptes donnent quelquefois ce nom
à leur
matière, au temps où la pierre est parvenue
à être ce qu'ils appellent Vénus, et
disent qu'elle a pour lors atteint l'âge de Vénus,
c'est-à-dire la couleur orangée.
Aphrodite. Voyez Vénus.
Aphronitum. Ecume de nitre. Il y a beaucoup de
relations et de rapports
entre l'écume du nitre et le nitre même, comme le
sel avec son écume. L'écume du nitre est la
même chose que la fleur des pierres et des murailles ; c'est
une matière légère, friable,
âcre. Il faut choisir celle qui tire sur la couleur de
pourpre. L'écume du nitre varie selon les
matières et les lieux où elle croît.
L'aphronitum diffère de la fleur des
pierres d'Asie en ce qu'il n'est
point brûlé; s'il était
résout au feu, il aurait les mêmes
propriétés et les mêmes vertus. Rulland.
Apis, chez les anciens Egyptiens, était
un b8uf noir partout
le corps, excepté une tache blanche en forme de croissant ou
approchant, que les Prêtres nourrissaient dans le temple de
Vulcain, auquel ils le sacrifiaient au bout de quelques
années, en le noyant, et lui donnaient ensuite le nom de
Sérapis. Ils faisaient après un grand deuil de sa
mort
jusqu'à ce qu'ils en eussent trouvé un semblable
pour lui être substitué. Ce bœuf, selon
l'explication des Philosophes Spagyriques, porte par sa couleur noire
et blanche, le vrai caractère de la matière de
leur œuvre, et le symbole d'Osiris et d'Isis. Ce que les Grecs ont
ensuite imité par la fable du Minotaure, les b&œufs
de
Geryon, les bœufs de Jason et les autres. Voyez les Fables Egyptiennes et
Grecques dévoilées,
livre I, section 3, chap. 1.
Apollon, Fils de Jupiter et de Latone, selon
Hérodote, fils
de Dionysius et d'Isis. Mais il importe peu de qui Apollon
soit
né, s'il faut rapporter cette fable comme une
allégorie du grand œuvre, suivant le sentiment des
Philosophes Hermétiques. Car, selon eux, il faut entendre la
même chose par Osiris et par Jupiter, par Latone, Isis et
Junon. Cependant il semble qu'il convient mieux de dire que Latone fut
sa nourrice et sa mère en en même temps. On prend
communément Apollon pour le soleil qui
nous
éclaire, et les Chymistes pour le soleil ou partie agente de
leur œuvre, comme ils prennent leur lune pour la femelle ou la partie
patiente. C'est pourquoi ils expliquent et appliquent aux
opérations de leur Art toutes les choses que la Fable nous a
apprises d'Apollon, et ses fils Orphée,
Hymenée
et Jalème qu'il eut de Calliope, Delphus qu'il eut
d'Acachallide,
Coronus de Chrisorte, Linus de Terpsichore, Esculape de Coronis. Voyez
les Fables
Egyptiennes et Grecques dévoilées,
livre 3, chap. 12.
Apollon est
regardé comme le maître des Muses,
l'inventeur de la Médecine, comme Devin, Oracle et
Poète, et comme Guerrier armé d'arc et de
flèches, puisque c'est lui qui tua le serpent Typhon, dit
Python par anagramme.
Apospermatismum Draconis. Mercure de Saturne.
Appareiller. Apprêter, disposer, mettre
une chose avec une autre. Voyez l'article suivant.
Apposition. Lorsque les Chymistes
Hermétiques disent qu'il
faut commencer par l'apposition du Mercure citrin pour passer de la
couleur blanche à la rouge, cette façon de parler
ne doit pas s'entendre d'une addition de mercure à la
matière qui est dans le vase, puisqu'ils ont soin d'avertir
qu'elle a en elle tout ce qui lui est nécessaire pour sa
perfection. Ces termes signifient seulement qu'il faut continuer la
cuisson, pour que la couleur citrine succède à la
blanche, puis l'orangée, et enfin la rouge, au moyen de la
digestion du mercure des Philosophes. Voyez Ajouter.
Aquala. Arsenic philosophique.
Aquaolves. Vinaigre distillé. Les
Chymistes emploient
quelquefois ce terme pour signifier l'eau-forte. Johnson.
Aquastre. Nom que Paracelse a donné
à ce que nous
appelons esprit, tant celui que nous entendons par âme,
que
l'esprit purement animal. Il l'appelle ainsi, parce qu'il est dit dans
l'Ecriture que l'esprit de Dieu était porté sur
les eaux.
Aquilena. C'est un nom que Paracelse a
donné à la
plante connue sous celui de consoude-royale, ou pied-d'alouette.
Aracab. Aigle des Philosophes.
Araceum. Lut pour sceller les vases. Planiscampi.
Arancon. Laiton, ou matière de l'œuvre en
putréfaction.
Araxos. Suie.
Arbres. Arbores. Paracelse a
donné ce nom aux tumeurs et aux
marques qui ternissent et défigurent la couleur vive et
naturelle de la peau ; et il ne les appelle ainsi que dans leur
commencement, et avant qu'elles soient tournées en
ulcères.
Arbre est aussi le
nom que les Philosophes ont donné à la
matière de la pierre philosophale, parce
qu'elle est végétative. Le grand arbre
des Philosophes,
c'est leur mercure, leur teinture, leur principe, et leur
racine ; quelquefois c'est l'ouvrage de la pierre. Un Auteur anonyme a
fait à ce sujet un traité intitulé : de
l'Arbre solaire, de Arbore solari.
On le trouve dans le 6ème tome du
Théâtre
Chymique. Le Cosmopolite, dans son Enigme
adressée aux Enfants de la vérité,
suppose qu'il fut transporté dans une Ile ornée
de tout ce que la nature peut produire de plus précieux,
entre autres de deux arbres, l'un solaire et l'autre lunaire,
c'est-à-dire, dont l'un produisait de l'or, et l'autre de
l'argent.
Arbre d'Argent. Magistère au blanc, ou la
matière après la putréfaction.
Arbre d'Or ou Solaire. C'est la pierre au rouge.
Arbre de Mer. C'est le corail, et les madrepores.
Arbre de Vie. Nom que les Philosophes
Hermétiques ont
donné quelquefois à leur mercure ; mais plus
communément à leur élixir, parce qu'il
est alors la médecine des trois règnes, ou leur
panacée universelle; qu'il ressuscite les morts,
c'est-à-dire les métaux imparfaits, qu'il
élève à la perfection de l'argent,
s'il est au
blanc, et à celle de l'or, s'il est au rouge. Ils l'ont
aussi
appelé Bois de vie.
Arcaltes. Paracelse nomme ainsi le fondement de la
terre, ou la colonne par laquelle il suppose allégoriquement
qu'elle est
soutenue. Il la nomme aussi Archaltes, et Rullandus Archates.
Arcane. (Médecine) Paracelse dit qu'on
entend par ce terme une substance incorporelle, immortelle, fort
au-dessus des connaissances des hommes et de leur intelligence. Mais il
n'entend
cette incorporéité que relativement, et par
comparaison avec nos corps ; et il ajoute que les arcanes
sont d'une
excellence fort au-dessus de la matière dont nos corps sont
composés; qu'ils diffèrent comme le blanc du noir
; et que la propriété essentielle de ces
arcanes est de changer, altérer,
restaurer et conserver nos corps. L'arcane est
proprement la substance qui renferme toute la vertu
des corps, dont elle est tirée. Le même Paracelse
distingue deux sortes d'arcanes ; l'un qu'il appelle
perpétuel, le second pour la
perpétuité. Il subdivise ensuite ces deux en
quatre, qui sont, la première matière, le mercure
de vie, la pierre des Philosophes, et la teinture.
Les propriétés
du premier arcane ou de la
première matière, sont de rajeunir l'homme qui en
fait usage, et de lui donner une nouvelle vie, comme celle qui arrive
aux végétaux, qui se dépouillent de
leurs feuilles tous les ans, et se renouvellent l'année
d'après.
La pierre des Philosophes agit sur nos
corps comme le feu sur la peau
de la salamandre ; elle en nettoie les taches, les purifie et les
renouvelle, en consumant toutes leurs impuretés, en y
introduisant de nouvelles forces, et un baume plein de vigueur, qui
fortifie la nature humaine.
Le mercure de vie fait à
peu près le
même effet ; en renouvelant la nature il fait tomber les
cheveux,
les ongles, la peau, et en fait revenir d'autres à la place.
La teinture montre ses effets
à la manière de
Rebis, qui transmue l'argent et les autres métaux en or,
Elle agit de même sur le corps humain, elle le teint, le
purge de tout ce qui peut le corrompre, et lui donne une
pureté et une excellence au-dessus de tout ce qu'on peut
imaginer. Elle fortifie les organes, et augmente tellement le principe
de vie, qu'elle en prolonge la durée fort au-delà
des bornes ordinaires. Idem.
Arcane se prend
aussi pour toutes sortes de teintures tant
métalliques, que végétales ou
animales. Paracelse l'a employé plusieurs fois dans ce sens
là.
Arcane, en termes
de science Hermétique, doit s'entendre de l'eau mercurielle
épaissie, ou mercure animé par
la réunion du soufre philosophique.
Archée de la Nature. Les Physiciens et
particulièrement les Philosophes Spagyriques appellent ainsi
l'agent universel, et particulier à chaque individu ; ce qui
met toute la Nature en mouvement, dispose les germes et les semences de
tous les êtres sublunaires à produire et
à multiplier leurs espèces.
Archemore, fils de Lycurgue, fut nourri par
Hypsiphile, et mourut tout jeune de la morsure d'un serpent. On
institua en son honneur les jeux
Néméens. Voyez les Fables
Egyptiennes et Grecques dévoilées,
livre 4, chap. 8.
Archilat. C'est la pesanteur ou le poids de trois
grains.
Arcos. Æs-ustum, cuivre
brûlé.
Arécie. Ile où
abordèrent les Argonautes dans leur voyage de la Colchide,
pour la conquête de la toison d'or. Voyez les Fables
Egyptiennes et Grecques dévoilées,
livre 2, chap. I.
Aremaros. Cinabre.
Arena. Matière de la pierre dissoute et
en putréfaction.
Arenamen, Arénarmei. Bol
Armène ou
d'Arménie.
Arès, en termes de science
Hermétique, signifie le dispensateur de la Nature,
caché dans les trois
principes, soufre, sel et mercure, dont ils disent que tout est
composé dans le monde. Ils ajoutent que ce dispensateur
donne la forme aux individus, et en diversifie les espèces,
de manière que l'un ne prenne point la matière
spécifique de l'autre. Arès
n'est point cependant
l'Archée de la Nature ou Iliaster dont voyez l'article; mais
après que celui-ci a tout disposé pour les
genres, Arès succède et
arrange les formes et les
espèces des individus.
Aréton. Laiton des Philosophes.
Aréthuse, fille de
Nérée et de
Doris, compagne de Diane, fut changée en une fontaine du
même nom.
Voyez les Fables
Egyptiennes et Grecques dévoilées,
livre 4, chap. 3.
Arfard. Arsenic philosophique.
Arfiora. Céruse. En termes de science
Hermétique,
c'est le Saturne des Sages, ou la matière parvenue au blanc,
après avoir passé par la putréfaction.
C'est ce que les Adeptes appellent aussi leur Diane nue, leur Lune, etc.
Argent. Lorsque les Philosophes disent : notre
Argent
ou notre Lune, ce n'est pas de l'argent vulgaire, dont on
fait les ustensiles, les
meubles et la monnaie, qu'ils parlent ; c'est de leur
matière
quand elle est parvenue au blanc parfait par le moyen de la cuisson.
Ce
terme s'entend aussi de leur eau mercurielle, qu'ils appellent aussi
Femelle, Béja, Sperme,
etc. Quelques-uns le nomment Or blanc, Or
cru.
Argent Communiquant. Les Philosophes ont
donné ce nom au sel
qui entre dans la composition de la pierre philosophale. Jean
de
Roquetaillade.
Argent de Mercure. Elixir au blanc, ainsi
nommé de ce qu'il
est composé du mercure philosophique.
Argent du Peuple. Quelques Chymistes ont
donné ce nom au sel. Johnson.
Argent-vif des Philosophes. Il faut faire attention
qu'argent-vif et
vif-argent n'est pas la même chose. Le
vif-argent est le
mercure vulgaire, et l'argent-vif est celui des Philosophes
Hermétiques. Ils s'expriment ainsi pour marquer l'action et
la vie de leur mercure, qui est la semence des métaux, au
lieu que le vulgaire est un métal déjà
fait. Ils lui ont donné le nom d'argent-vif,
parce qu'il est
volatil, blanc, clair, froid, humide, coulant, et susceptible de
coagulation, comme le vulgaire, dont il est la semence. Voyez Mercure
Philosophique.
Argent-vif. Ce terme signifie quelquefois, non le
mercure des Sages,
mais leur magistère au blanc, qui en est composé.
Les Philosophes lui ont donné ce nom par
équivoque, pour le distinguer de l'argent commun et
vulgaire, qu'ils appellent Argent mort.
Argent-vif exalté. Lune des Philosophes,
ainsi
nommée de ce que ce mercure est purifié et
poussé à un degré de perfection qu'il
n'avait pas avant d'être parvenu au blanc.
Argent-vif animé. Mercure des Sages
après son
union avec la pierre ignée, le soufre philosophique.
Argent-vif coagulé ou purifié.
C'est le magistère au blanc.
Argo. Nom que la Fable a donné au navire
que montait Jason, quant il fut à la conquête de
la toison d'or avec
Hercule, Hylas, Orphée, Etalide, Amphion, Augias,
Calaïs, Castor, Pollux, Céphée, Iphide,
Eson, Lyncée, Mopse, Méléagre,
Pelée, Télamon, Zeétis et plusieurs
autres.
Les Alchymistes expliquent cette
expédition comme une allégorie de la pierre
Philosophale, et particulièrement
parce que le navire était fabriqué des
chênes parlans de Dodone. Voyez Jason, Argonautes,
et le
traité des Fables
Egyptiennes et Grecques dévoilées,
livre 2, chap. 1.
Argonautes. Héros qui, selon la Fable,
accompagneront Jason
pour faire la conquête de la toison d'or. Quelque explication
morale ou physique qu'on ait voulu donner à cette Fables on
n'a pu réussir à en faire d'application plus
juste qu'en la regardant, avec les Alchymistes, comme une
allégorie du grand œuvre de la médecine
universelle, ou pierre philosophale. Tous les Chefs de cette
expédition ont vécu selon la Fable, dans des
temps si éloignés les uns des autres, qu'il n'est
pas possible de donner la moindre vraisemblance à leur
réunion. Aloysius.
Martianus, outre plusieurs autres, a
fait un volume entier sous le
titre de Aureum
vellus ou Toison
d'or, pour expliquer chimiquement
cette expédition. Il est peu d'Auteurs Alchimiques qui n'en
aient parlé. Et à dire la
vérité, l'étymologie du nom de Jason,
qui veut dire art de guérir, suffirait seule pour rendre
vraisemblable l'explication des Philosophes Hermétiques.
Voyez les Fables
Egyptiennes et
Grecques dévoilées,
livre 2, chap. 1.
Argus (Yeux d'). Les Chymistes
Hermétiques ont dit que les yeux d'Argus furent
transportés sur les plumes de la queue
du Pan, pour signifier les différentes couleurs qui
surviennent à la matière de la pierre pendant la
coction.
Ariadne. Fille de Minos et de Pasiphaé,
favorisa Thésée dans son entreprise contre le
Minotaure,
et lui donna un peloton de fil, au moyen duquel il sortit du
labyrinthe, après qu'il eut vaincu ce monstre.
Thésée l'enleva et l'épousa.
Arrivés dans l'île de Naxo,
Thésée y
laissa Ariadne, que Bacchus épousa dans la suite. Voyez les Fables Egyptiennes
et Grecques dévoilées,
livre 3, chap. 1, & livre 5, chap. 14, par. 2.
Ariès ou Bélier. Ces termes
sont mystérieux dans les
écrits des Philosophes Chymiques; ils disent que leur
matière se tire du ventre d'Ariès.
Quelques-uns prenant ces
termes à la lettre ont cru que cette matière
était de la fiente de Bélier ; mais les
Philosophes parlent du Bélier, signe du Zodiaque, et non du
Bélier animal.
Aridura ou Sècheresse, est un des noms
que Paracelse a donné à la maladie que nous
appelons Phtysie, et
les Anglais Consomption.
Arles Crudum. Petites gouttes d'eau qui tombent au
mois de juin, en forme de rosée, semblable à
celle du mois de Mai.
Rulland. D'autres, selon le même Auteur,
les appellent Hydatis, Stalagnei,
Stagen, Straax.
Arop. Voyez Adrop.
Aroph. Mandragore. Paracelse dit que l'Aroph
guérit la pierre des reins et la gravelle.
Arroser. Cuire, digérer la
matière philosophique.
Ce terme ne doit s'appliquer qu'au temps où la
matière se sublime en vapeurs et retombe sur la
matière en forme de gouttes de pluie et de rosée,
c'est-à-dire, après la putréfaction.
Arsag. Arsenic.
Arsaneck. Arsenic sublimé. On dit aussi
Arcanec, et
Artanech. Johnson.
Arsenic, en termes de Chymie Hermétique,
se prend
tantôt pour le mercure des Sages, tantôt pour la
matière dont il se tire, et tantôt pour la
matière en putréfaction. Quelques-uns ayant
trouvé dans les vers d'une des Sybilles, que le nom de la
matière d'où se tire le mercure philosophal,
était composé de neuf lettres, dont quatre sont
voyelles, les autres consonnes, qu'une des syllabes est
composée de trois lettres, les autres de deux, ont cru avoir
trouvé cette matière dans Arsenicum,
d'autant
plus que les Philosophes disent que leur matière est un
poison des plus dangereux ; mais la matière de la pierre est
celle-là même dont l'arsenic et
les autres mixtes
ont été formés, et le mercure des
Sages ne se tire pas de l'arsenic ; puisque l'arsenic
se vend chez les
Apothicaires et les Droguistes, et la minière du mercure se
trouve partout, dans les bois, sur les montagnes, sur les
vallées, sur l'eau, sur terre, et par tous pays.
Philalèthe et plusieurs
autres Philosophes ont aussi
donné le nom d'Arsenic à leur
matière
en putréfaction, parce qu'alors elle est un poison
très subtil et très violent. Quelquefois ils
entendent par Arsenic leur principe volatil, qui
fait l'office de
femelle. C'est leur Mercure, leur Lune, leur Vénus, leur
Saturnie végétale, leur Lion vert, etc. Ce nom
d'Arsenic lui vient de ce qu'il blanchit leur or,
comme l'arsenic
vulgaire blanchit le cuivre.
Art Sacerdotal était, chez les Egyptiens,
celui que nous
appelons actuellement la Philosophie Hermétique. Voyez
l'Introduction du livre I des Hiéroglyphes
Egyptiens.
Alkandi cité par Kirker.
Cet art consistait dans la
connaissance parfaite des
procédés de la Nature dans la production des
mixtes, et ne s'enseignait que par des hiéroglyphes et des
termes mystérieux, dont on ne donnait la
véritable explication qu'à ceux qu'une
épreuve très longue faisait juger dignes
d'être initiés dans un si grand
mystère. Les Prêtres étaient
obligés de garder le secret sous peine de mort à
ceux qui le violeraient. Il ne se communiquait que dans le Sanctuaire.
Saint Justin, quæst. ad Ortod.
Pythagore consentit à
souffrir la circoncision pour y
être initié. Saint Clément.
Alex. l. 1.
Strom.
Arueris. Dieu d'Egypte. Sa mère vint au
monde enceinte de lui. Voyez les Fables
Egyptiennes et Grecques dévoilées,
livre I.
Aruncula Grande. C'est la matière de la
pierre des Sages.
Asabon. Savon. En fait de science
Hermétique, c'est l'azoth
des Philosophes, avec lequel ils blanchissent leur laiton.
Asabum. Etain, Jupiter des Sages.
Asagen. Sang de dragon.
Asagi. Vitriol, ou attrament rouge.
Asamar. Vert-de-gris.
Asmon. Sel armoniac. Voyez Almisadir.
Ascalaphe, fils du fleuve Acheron et
d'Orphnée, Nymphe des
Enfers, fut changé en hibou, pour avoir accusé
Proserpine d'avoir mangé trois grains de grenade.
Homère dit
Ascalaphe fils de Mars et d'Astioché.
Voyez l'explication de
cette fiction dans le livre 4, chap. 3 des Fables
Egyptiennes et Grecques dévoilées.
Asclépios. Voyez Esculape.
Asdenegi. Pierre hématite.
Aseb ou Asep. Alun.
Ased. Lion des Philosophes.
Asenec. Soleil ou or des Sages.
Asfor. Alun.
Asinat. Nom arabe donné à l'antimoine. Basile Valentin, dans son Char triomphal de ce minéral.
Asingar. Vert-de-gris.
Asmaga. Alliage des métaux.
Asmarcech. Litharge.
Asmum. Poids pour peser ; tels sont, la livre, l'once, le gros, etc.
Asope, fils de l'Océan et de Thétis, fut père d'Egine, enlevée par Jupiter transformé en feu. Asope poursuivant Jupiter fut métamorphosé en fleuve par ce Dieu. Voyez les Fables Egyptiennes et Grecques dévoilées, livre 3, chap. 14, par. 6.
Asoper. Quelques Chymistes ont ainsi appelé la suie.
Asrob. Matière des Philosophes en putréfaction, leur Tête de Corbeau, leur Saturne.
Assa-Foetida. Les Philosophes Hermétiques ont donné ce nom à leur mercure, dit Riplée, parce qu'il en a l'odeur, lorsqu'il est nouvellement extrait de sa minière. Cette odeur, dit Raymond Lulle, est des plus fortes ; mais par la circulation elle se change en une quintessence d'une odeur la plus suave, et devient une médecine contre la lèpre et les autres maladies.
Assageai. Sang de dragon. Planiscampi.
Assation. Action de digérer, cuire, sublimer, volatiliser, fixer la matière de l'uvre.
Astioché. Mère d'Ascalaphe et d'Ialménus, qu'elle mit au
monde dans la maison d'Actor. Voyez les Fables
Egyptiennes et Grecques dévoilées, livre 4, chap. 3. Astioché fut aussi mère de Tlépolème, qu'elle avait eu d'Hercule.
Astre, en termes de Chymie, est la substance ignée, fixe, principe de la multiplication, extension et génération de tout. Cette substance tend toujours d'elle-même à la génération ; mais elle n'agit qu'autant qu'elle est excitée par la chaleur céleste, qui se trouve partout.
Astrum. Terme dont les Philosophes chymiques se servent pour signifier une plus grande vertu, puissance, propriété, acquise par la préparation qu'on a donnée à une chose. Comme astrum du soufre, ou astrum sulphuris, signifie le soufre réduit en huile, dont les vertus surpassent de beaucoup celles du soufre en nature.
Astrum salis ou du sel, c'est le sel réduit en eau ou en huile.
Astrum mercurii ou du mercure, c'est du mercure sublimé. On donne ce nom aux
alcools, aux quintessences des choses.
Asub. Terme arabe que les Latins expriment par Alumen, et les
Français par Alun.
Asubedegi. Johnson explique ce terme de Paracelse par Caillou taillé pour couper les autres pierres, comme le diamant pour couper le verre.
Asugar. Vert-de-gris.
Atac. Nitre, ou salpêtre philosophique.
Atalante, fille de Schænée,
avait une agilité si grande à la course qu'on ne pouvait l'égaler; ce qui engagea son père à ne vouloir la donner en mariage qu'à celui qui l'atteindrait. Après que plusieurs l'eurent tentée inutilement,
Hyppomènes, par le conseil de Vénus, prit trois pommes d'or qu'il jetait après elle en la suivant ; pendant qu'elle s'amusait à les ramasser l'une après l'autres Hyppomènes avançait toujours chemin, et trouva par ce moyen celui de l'atteindre. Etant un jour lasse de la chasses elle donna un coup de poinçon dans un rocher, placé auprès d'un temple d'Esculape, et en fit sortir une fontaine, de l'eau de laquelle elle se désaltéra.
Atalante, disent les Philosophes Spagyriques, n'est autre que la matière volatile du grand œuvre qui ne peut être arrêtée que par la matière fixe signifiée par les pommes d'or, puisqu'il n'y a rien de plus fixe que la matière radicale de l'or. Quand on dit qu'elle fit sortir une fontaine du rocher, c'est que la pierre philosophale donne de l'eau, dont on fait de la terre, puis encore de l'eau, etc. On ajoute qu'Atalante coucha dans le temple de sa
mère avec Hyppomènes; c'est qu'on met dans le vase philosophique le fixe et le volatil, dont on fait comme le mariage, dont il est tant parlé dans les livres des Philosophes. Voyez les Fables Egyptiennes et Grecques dévoilées, livre 2, chap. 3.
Il y a une autre Atalante, fille de Jasius, qui se trouva à la chasse de Calydon ; elle fut changée en lionne. L'une et l'autre ne sont chimiquement que la même personne, et par conséquent la même chose.
Atébras. Vaisseau sublimatoire des Chymistes. Johnson.
Athamas, fils d'Eole, épousa Néphélé, de laquelle il eut Phrixus et Hellen, qui donnèrent occasion à l'expédition des Argonautes. Voyez livre 4, chap. 9 des Fables Egyptiennes et Grecques dévoilées.
Athanor. En termes de Chymie vulgaire, est un fourneau ayant la forme d'un carré, ou d'un carré long, auprès duquel est une tour, qui communique à un des côtés par un tuyau. On remplit de charbons
cette tour, on l'allume, et la chaleur se communique au fourneau par le tuyau. Je ne m'arrêterai pas à en faire une description plus détaillée, parce que chaque Chymiste la fait faire à sa guise. On lui a donné le nom d'Athanor par similitude au fourneau secret des Philosophes, qui conserve son feu continuellement et au même degré. Mais ce dernier n'est pas un fourneau de l'espèce de celui des Chymistes. Leur Athanor est leur matière animée par un feu philosophique, inné dans cette matière, mais qui y est engourdi, et ne peut se développer que par l'art. Voyez Fourneau, Feu.
Atimad ou Alcophil. Antimoine. On dit aussi Alcimad, Alfacio.
Atlas, fils de Jupiter et de Clymène, ou de la Nymphe Asie, fut averti par l'Oracle de se donner de garde d'un des fils de Jupiter. Persée en ayant été mal accueilli, lui présenta la tête de Méduse, qui le métamorphosa en la montagne qui porte le nom d'Atlas. Voyez les Fables Egyptiennes et Grecques dévoilées, livre 3, chap. 14, par. 3.
Attrament. Vitriol.
Attrament Fusible. Alcali.
Atrée, fils de Pélops et d'Hyppodamie, père d'Agamemnon et de Ménélas, fut ennemi juré de Thyeste son frères et faisant semblant de se réconcilier avec lui, il l'invita à un repas, où il lui présenta en mets deux de ses enfants, dont le Soleil eut tant d'horreur, qu'il retourna en arrière. Cette fable ne signifie autre chose chimiquement, que la réincrudation de l'or des Philosophes, qui par la dissolution retourne à sa première matière. Voyez le reste de cette fable expliquée dans le livre 3, chap. 14, par. 4 des Fables Egyptiennes et Grecques dévoilées.
.
Atrop. Voyez Adrop.
Attingat ou Atingar. Vert-de-gris.
Attingir. Cucurbite de terre. Johnson.
Attrempence d'Alphidius. Terme de philosophie chymique C'est le mercure
philosophal, dans lequel on dispose par la cuisson l'équilibre des quatre éléments, de manière qu'ils ne puissent plus se surmonter, et fassent par leur union un mixte incorruptible.
Atureb. Verre.
Averich. Soufre.
Augias, fils du Soleil et de Naupidame. Eurystée ordonna
à Hercule de nettoyer l'étable où Augias tenait ses bœufs, qui étaient en grand nombre. Augias promit pour récompense à Hercule, de lui donner la dixième partie de ses bestiaux. Hercule accepta l'offre, et nettoya l'étable en y faisant passer le fleuve Alphée. Augias refusa de tenir sa promesses et Hercule le tua pour s'en venger. Voyez les Fables
Egyptiennes et Grecques dévoilées, livre 5, chap. 8.
Avora. Chaux d'ufs.
Aurancum et Auraneum. Paracelse et plusieurs autres ont ainsi appelé les coques d'ufs.
Auraric. Mercure des Philosophes.
Autel. Quelques Adeptes ont donné ce nom à leur mercure, et à leur matière dans le vase pendant les opérations. Voyez-en un exemple, Fables Egyptiennes et Grecques dévoilées, livre 3, chap. 14, par. 3.
Automne. Temps où l'Artiste recueille les fruits de ses
travaux. Il est d'une complexion froide et sèche. Souvenez-vous donc bien qu'il faut dissoudre en hiver, cuire au printemps, coaguler en été, et cueillir les fruits en automne, c'est-à-dire, donner la teinture.
Auver. Eau douce. Paracelse, dans son traité de
la Nature des choses.
Ayborzat. Galbanum.
Aycafort. Voyez Alartar.
Aycophes et Aycupher. Cuivre brûlé.
Aymant ou Aimant. Matière au moyen de laquelle les Philosophes savent extraire leur eau mercurielle, qui ne mouille pas les mains, des rayons du soleil et de la lune. Sachez que l'arbre solaire tire son origine de cette eau, dit le Cosmopolite, qu'elle seule est capable de le dissoudre, et qu'elle s'extrait des rayons du soleil et de la lune par la force de notre aimant, que j'ai ci-devant nommé acier. Philalèthe s'en est servi dans le même sens. Voyez Aimant.
Azaa. Matière de la pierre des Sages.
Azamo. Chaleur Indienne. Termes dont se sont servis quelques Alchymistes pour déterminer un degré du feu propre à l'uvre philosophique. Voyez Feu Des Philosophes.
Azaphora. Cuivre brûlé, ou æs-ustum.
Azarnet. Voyez Adarnech.
Azec. Attrament, vitriol.
Azeci. Vitriol philosophique.
Azedegim. Pierre hématite.
Azeg. Vitriol.
Azegi. Attrament vitriolique.
Azel. Alun.
Azemasor. Cinabre, quelquefois le minium ; mais dans ce dernier cas, c'est le minium des Philosophes, ou la pierre parvenue au rouge.
Azet. Voyez Azoth.
Azimar, selon Rulland, veut dire du vert-de-gris ou fleur d'airain, ou même de l'æs-ustum ; et selon Planiscampi, il signifie du minium.
Azinaban. Terme dont les Philosophes Spagyriques ont usé pour signifier les fèces, ou l'impur qu'ils séparent de la matière pure des Sages.
Azoc. Mercure des Philosophes. Ce n'est pas le mercure vulgaire cru, tiré simplement de sa mine, mais un mercure extrait des corps dissous par l'argent-vif ; ce qui fait un mercure bien plus mûr. Bernard Trévisan, Epître à Thomas de Boulogne.
C'est avec ce mercure que les Philosophes lavent leur laiton ; c'est lui qui purifie le corps impur avec l'aide du feu; et par le moyen de cet azoc on parfait la médecine propre à guérir toutes les maladies des trois règnes de la Nature. Cet azoc doit se faire de l'élixir. Ibid.
Azoch. Voyez Azoth.
Azog. Voyez Azoth.
Azogen. Sang de dragon. C'est la pierre au rouge, parce qu'elle est formée du mercure des Philosophes, qu'ils appellent Dragon.
Azomar et Azimar. Cinabre, suivant quelques Chymistes ; et le minium, selon d'autres. Johnson.
Azomses. Mercure des Philosophes.
Azon. Mercure des Sages, purifié et travaillé.
Azonec. Sel armoniac, ou l'aigle philosophique. Voyez Mercure.
Azoth. Nom que les Philosophes Hermétiques ont donné plus communément à leur mercure. Ces choses sont en la miséricorde de Dieu, et nous avons seulement besoin dans notre œuvre de l'azoth et du feu. Basile Valentin. Le feu et l'azoth lavent et nettoient le laiton,
c'est-à-dire la terre noire et lui ôtent son obscurité. Clang. Bucc. Le feu et l'eau, qui est l'azoth lavent le laiton et le nettoient de sa noirceur. Arnauld de Villeneuve. Il faut faire deux parts du corps coagulé, dont l'une servira d'azoth pour laver et mondifier l'autre, qui s'appelle laiton, qu'il faut blanchir. Nicolas Flamel.
Quand les Philosophes disent que l'azoth et le feu suffisent pour l'uvre, c'est-à-dire que la matière préparée et bien purifiée, ou le mercure philosophal suffisent à l'Artiste pour le
commencement et la perfection de tout l'œuvre ; mais le mercure doit être tiré de sa minière par un artifice ingénieux. Bernard Trévisan dit (La Parole délaissée) que tout le monde voit cette minière altérée et changée en une matière blanche et sèche, en manière de pierre, de laquelle l'argent-vif et le soufre philosophiques sont extraits par une forte ignition. Les Philosophes ont donné beaucoup de noms à cet Azoth : Quintessence astrale Serf-fugitif, Esprit animé, Ethélia, Auraric, etc. Voyez Mercure et Matière.
Azoth, selon Planiscampi, signifie moyen d'union, de conservation, ou médecine universelle. Il fait aussi remarquer que le terme
Azoth doit être regardé comme le principe et la fin de tout corps, et qu'il renferme toutes les propriétés cabalistiques, comme il contient la
première et la dernière lettre des trois langues matrices, l'Aleph et le Thau des Hébreux, l'Alpha et l'Oméga des Grecs, l'A et le Z des Latins.
Azoth est aussi le nom que quelques Chymistes vulgaires ont donné à un précipité de mercure commun, ou vulgaire, fait (comme ils le disent) per se. On en trouve la manière dans la Chymie
Médicinale de M. Malouin, T. II. page 196. On a aussi nommé ce précipité de mercure, Azoth de Hestingius, et Or horizontal, parce que sa couleur est d'un rouge jaunâtre approchant de la couleur aurore.
Azub. Alun.
Azubo. Vase Hermétique.
Azuc. Corail rouge.
Azumen. Terme arabe employé par quelques Chymistes pour signifier poids.