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Dictionnaire >> GénéralPierre Commelin Le
Destin, ou
Destinée,
est une divinité aveugle, inexorable, issue de la Nuit et
du
Chaos. Toutes les autres divinités lui étaient
soumises. Les cieux, la terre, la mer et les Enfers étaient
sous son empire : rien ne pouvait changer ce qu'il avait résolu
; en un mot, le
Destin était lui-même cette
fatalité
suivant laquelle tout arrivait dans le monde. Le plus puissant des
dieux, Jupiter, ne peut fléchir le
Destin en faveur ni des
dieux, ni des hommes.
Les lois du
Destin étaient écrites
de toute éternité dans un lieu où les
dieux
pouvaient les consulter. Ses ministres étaient les trois
Parques : elles étaient chargées d'exécuter
ses ordres.
On le représente ayant sous ses pieds
le globe de la terre, et tenant dans ses mains l'urne qui renferme le sort des
mortels. On lui donne aussi une
couronne surmontée d'étoiles et
un sceptre,
symbole de sa souveraine puissance. Pour faire entendre qu'il ne variait
pas, les anciens le figuraient par une roue que fixe une chaîne. Au haut
de la roue est une grosse pierre, et au bas deux cornes d'abondance avec des pointes
de javelot.
Dans
Homère, la destinée d'
Achille
et d'
Hector est pesée dans la balance de Jupiter, et comme
celle du dernier l'emporte, sa mort est arrêtée, et
Apollon lui retire l'appui qu'il lui avait accordé jusqu'alors.
Ce sont les aveugles arrêts du
Destin
qui ont rendu coupables tant de mortels, malgré leur désir
de rester vertueux : dans Eschyle, par exemple,
Agamemnon, Clytemnestre,
Jocaste, dipe,
Etéocle,
Polynice, etc., ne peuvent
se soustraire à leur destinée.
Les oracles seuls pouvaient entrevoir et révéler
ici-bas ce qui était écrit au livre du
Destin.
Pierre Commelin, Mythologie grecque et romaine, pp. 5-6.