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Dictionnaire >> GénéralDictionnaire M. Bescherelle
Substantif masculin Minéralogie
Combinaison de soufre et de mercure qui se trouve abondamment dans la nature, et qui constitue le seul minerai d'où l'on retire ce précieux métal. Les chimistes lui donnent le nom de
sulfure rouge de mercure, pour le distinguer
d'une autre combinaison analogue appelée
éthiops minéral
ou
sulfure noir de mercure. Le
cinabre étant très employé,
par rapport à la beauté de sa
couleur, pour la peinture, la coloration
de la
cire à cacheter, et autres objets d'art, il s'en fait une une grande
consommation.
Cinabre natif.
Cinabre hollandais. Pain de
cinabre.
Cinabre artificiel.
Pendant longtemps les Hollandais ont été en possession exclusive de la fabrication du
cinabre, mais aujourd'hui les fabriques françaises
rivalisent avec celles de la Hollande pour la beauté des produits. (Robiq.)
Les anciens connaissaient le
cinabre : les
dames romaines s'en servaient pour relever l'éclat de leurs lèvres, et les triomphateurs s'en barbouillaient le
corps à leur entrée dans Rome. (Dictionnaire de la Convention)
Le
cinabre broyé sous l'
eau et réduit en poudre impalpable,
est ce qu'on connaît dans le commerce et dans les arts sous le nom de
vermillon. (Robiq.)
Cinabre d'antimoine :
Sulfure de mercure obtenu par la
décomposition du muriate de mercure suroxydé au moyen de l'
antimoine.
M. Bescherelle, aîné, Dictionnaire national ou Dictionnaire universel de la langue française - Volume I (A-F) (1856), p. 654.
Dom Antoine-Joseph Pernéty Matière métallique, de laquelle on tire le mercure vulgaire.
Les anciens donnent aussi ce nom au sang de
dragon. Pline, livre 33, chap. 7, de son
Histoire Naturelle, l'appelle
Cinabre des Indes, pour le distinguer du métallique; et ajoute qu'il se forme du sang des
dragons qui se battent contre les éléphants, dont l'énorme poids les accable, quand l'éléphant tombe sur eux en mourant.
On trouve aussi le nom de
Cinabre dans plusieurs Auteurs, pour dire
Minium.
Plusieurs Chymistes ont mal-à-propos pris le
Cinabre vulgaire et naturel pour la matière de l'uvre des Philosophes ; on ne saurait en tirer que du mercure commun, ou
argent-vif vulgaire. Le
Cinabre des Sages est leur mercure sublimé, purifié, fixé au rouge, qu'ils appellent
soufre. C'est alors ce serviteur rouge dont parle
Trévisan.
Dom Antoine-Joseph Pernety, Dictionnaire mytho-hermétique, Edition de 1758 - Français modernisé par France-Spiritualités.