France-Spiritualités : Vous êtes l'auteur d'un livre qui connaît un très grand succès, au Québec comme en France, Le grand dictionnaire des malaises et des maladies, aux Editions Quintessence. Pouvez-vous nous parler un peu des réactions des gens ?
Jacques Martel : J'ai toujours eu des réactions très positives par rapport à ce livre, qui est sorti le 1er avril 1998 au Québec. Je mentionne ce détail parce que des services de presse avaient été envoyés à des stations de radio quelques
jours auparavant, et quelqu'un avait déclaré : « On a reçu un livre, c'est un poisson d'avril : ça s'appelle
Le grand dictionnaire des malaises et des maladies », parce qu'il considérait que c'était des foutaises. Quelques
jours après, j'ai été invité sur cette émission de radio. Alors, quand je suis arrivé, j'ai dit à l'animatrice : « Voilà, c'est moi le poisson d'avril ! » Elle est passée tout de suite à quelque chose d'autre. On publie quelque chose pour aider les gens, et on nous ridiculise ! Non !
Mais les commentaires que me font les lecteurs m'apportent beaucoup de joie dans mon
cœur, car je peux voir jusqu'à quel point cet ouvrage peut aider les gens dans leur vie. Il leur fournit des pistes d'investigation par rapport à leurs émotions, à ce qui se passe dans leur vie, surtout quand ils sont confrontés à la maladie. Chez nous, pour citer un exemple actuel, Saku Koivu, le capitaine finlandais du Canadien de
Montréal [Note France-Spiritualités : une équipe de hockey sur glace] est atteint d'un
cancer au niveau du ventre alors qu'il n'a que 26 ans. Et j'entendais le médecin, en septembre dernier, en conférence de presse, dire que c'était injuste, que l'on ne comprenait pas pourquoi il était frappé du
cancer à cet âge, que la cause était inconnue. Toujours est-il que la maladie est là. Et
justement, il y a plusieurs personnes, dans la région de
, qui développent une approche psychosomatique de la maladie, au niveau des conflits émotionnels et biologiques, de la Biologie Totale
[Note France-Spiritualités : Concept mis au point par Claude Sabbah, diplômé en médecine des Universités de et de Paris, praticien en P.N.L., psychothérapeute, consultant-conseil, formateur etconférencier (http://biologie-totale.org/)], et cela est très intéressant.
Les commentaires sur
Le grand dictionnaire des malaises et des maladies sont très positifs. Le but, au départ était d'ailleurs que les gens se retrouvent dans ce livre. Souvent, en effet, à la fin des années 80, je rencontrais des gens qui me disaient : «
Moi, je me
retrouve dans tel livre », «
Moi, je me retrouve dans tel autre », et j'en suis donc venu à me demander s'il ne serait pas possible de faire un livre dans lequel tout le monde puisse se retrouver. J'ai donc commencé la rédaction de cet ouvrage en
janvier 1991, environ, et je l'ai terminé en avril 98 sept ans de travail et des milliers d'heures investies pour aboutir à ce que vous voyez là. Même les personnes qui entraient ces données sur ordinateur étaient autorisées à
ajouter des notes personnelles s'il leur venait des intuitions particulières. L'auteur officiel, c'est donc
Jacques Martel, mais d'autres personnes y ont ainsi participé. Cela
illustre bien le fait qu'il n'y a pas que l'auteur qui puisse être inspiré.
Et les gens s'y retrouvent globalement, le but n'étant pas qu'ils croient tout ce qui est écrit dedans, mais qu'ils prennent uniquement ce qui
fait leur affaire. Une fois, une femme m'a appelé parce qu'elle était en réaction suite à une conférence que j'avais donnée. Elle m'a dit : «
Vous savez, M. Martel, ce que vous avez écrit dans votre livre, je crois qu'il n'y en a que 30% de vrai. » J'ai dit : «
Madame, c'est merveilleux ! Vous savez qu'une simple phrase peut transformer le destin de quelqu'un ! Vous, vous me dites que vous croyez dans mon livre à 30% ! Je suis enchanté ! Vous prenez ce qui fait votre affaire, et c'est très bien ainsi ! » Mais ce livre est un peu différent des autres, dans la mesure où je sais qu'il véhicule une certaine énergie, avec laquelle les gens sont mis en contact lorsqu'ils lisent les lignes qui y sont écrites. Le fait de lire ces lignes dans un autre livre n'aurait sans doute pas la même répercussion.
France-Spiritualités : C'est peut-être une question indiscrète, mais pourriez-vous parler de votre relation à l'invisible ?
Jacques Martel : Je dirais que je suis en contact avec un courant d'énergie ou un maître intérieur appelons ça comme on veut , une
conscience à laquelle je me branche constamment, qui est ma raison de vivre et aussi ma protection, car le travail que je fais n'est pas toujours évident. Faire vivre des émotions aux gens, leur apporter un mieux-être, tout en veillant à ne pas les déboussoler, n'est en effet pas chose facile. C'est la raison pour laquelle, depuis dix ans, je suis beaucoup à l'écoute de ce que l'on
me dit de faire, à savoir : «
Ne va pas plus loin avec cette personne, pas tout de suite », ou «
Oui, maintenant », etc. Parfois, dans mes
ateliers, je vais très loin avec une personne, et celle-ci vit des émotions fortes et je suis obligé de l'entourer de mes bras jusqu'à ce qu'elle s'apaise. Parfois je ne sais même pas pourquoi je le fais je suis simplement à l'écoute de cela.
Cette relation à l'invisible est ce qui guide mon cheminement. Si l'on me dit du
jour au lendemain que tout est terminé dans cette forme de travail, que je dois aller vers autre chose et c'est ce que l'on semble
m'indiquer depuis environ six mois-un an alors, je verrai ce qui doit
se passer. Est-ce que je dois donner encore des
ateliers de croissance personnelle ? Je reste à l'écoute et je fais confiance.
Les Maîtres sont très importants pour moi. Il y a des Maîtres que j'ai connus il y a longtemps, dans mes vies passées, qui
sont encore présents dans ma vie actuelle. Et c'est à cette force-là que je me sens branché et ave laquelle je travaille. Et quand j'ai une grande décision à prendre, c'est comme si je convoquais ces Maîtres pour savoir quoi faire.
Un
jour, en 87-88, j'avais prévu de faire une série d'émissions télévisées avec Claudia
Rainville en tant qu'animateur ; cela faisait déjà deux ans que j'animais des émissions sur la station et les gens les regardaient régulièrement. Claudia et moi avions donc prévu de faire une série
d'émissions régulières, et moi, j'avais ressenti combien ces émissions feraient fureur ; c'était pour moi une certitude. Un
jour, Claudia est venue me voir et m'a dit : «
Jacques, tu sais, j'ai senti que ce n'était pas avec toi que je devrais faire cette émission, mais plutôt avec telle personne, à cause de son amour pour moi ; ça va transparaître à l'écran. » Je suis arrivé chez moi, j'étais bouleversé, non pas parce que je n'allais pas faire cette
série d'émissions à ce moment-là, on pouvait me voir jusqu'à douze demi-heures par semaine sur le câble mais parce que j'avais tellement eu la certitude de la faire ! Je me disais : «
Si je ne peux même plus me fier à ma voix intérieure, à quoi est-ce que je vais bien pouvoir me fier dans le futur ! » C'est comme si tout mon univers était remis en cause. J'arrive chez moi, je m'étends sur le
lit, et convoque ces Maîtres-là. Et là, je les imagine qui me regardent dans les yeux. Je leur dis : «
Dites-moi au moins que je me trompe ; ça sera une bonne réponse ! Dites-moi ce qui se passe. » A ce moment-là, un phénomène un peu curieux est arrivé ; c'était comme si un nuage planait au-dessus de la pièce, et de ce nuage est sortie une voix qui m'a dit : «
Garde le silence dans l'amour. » Moi, je n'étais pas d'accord avec cela, car j'avais l'expérience requise pour faire cette série télévisée et c'était moi qui avais proposé le projet, etc. «
Garde le silence dans l'amour. » «
Elle est bonne celle-là », me suis-je dit. La réponse n'était pas très, très logique, mais je me suis dit : «
Bon, je vais écouter. » Deux
jours après, les choses ont changé. Claudia m'a appelé pour me dire : «
Jacques, j'ai changé
d'idée. Il s'est passé telle et telle chose. Est-ce que tu serais d'accord pour qu'on fasse quand même l'émission ensemble ? » J'ai dit :
«
Oui, bien sûr. Ca me ferait plaisir. » Et cette série de treize émissions a
eu un très, très grand succès, et a
permis d'apporter beaucoup de compréhension. Cette
série s'appelait "
Se guérir
soi-même", et c'était sur la
métaphysique des maladies et des malaises. Nous prenions un
thème chaque semaine. Et cette série s'est
promenée dans la province pendant plusieurs semaines, et a
pu
toucher des milliers et des milliers de personnes. Ma perception
avait donc été bonne, mais je n'avais pas compris
pas ce qui sétait passait.
Ainsi, quand il se passe des choses
que je ne comprends pas ou qui ne se déroulent pas
exactement comme je l'avais prévu et qui sont importantes
pour moi, je convoque ce groupe de personnes. Il faut en effet
être vigilant avec soi-même, car on peut se monter
un bateau très facilement. Je dis bien
vigilant
et non pas
méfiant. Etre
méfiant, c'est s'attendre à quelque chose de
négatif de quelqu'un ou d'une situation, alors
qu'être vigilant, c'est être en alerte. Encore une
fois, c'est envers soi-même que l'on doit être le
plus vigilant car on peut facilement se dire que l'on a raison et se
créer toutes sortes d'
histoires. C'est pour cela qu'il est
important de faire affaire avec un guide spirituel de haut niveau,
l'Esprit-Saint ou
Dieu pour avoir une référence
et se sortir au besoin d'un état d'illusion dans lequel on
serait plongé.
C'est toujours dans cette
attitude-là que j'
anime mes
ateliers. Je suis comme un
capitaine de bateau : le seul maître à bord, mais
après
Dieu, ou cette Energie Divine – appelons-la comme on
le veut. Je n'ai donc pas besoin de dire aux gens à chaque
fois : je me branche ou je demande à être
éclairé. Je fais mon travail de façon
professionnelle.
France-Spiritualités : Pouvez-vous nous
parler de vos projets ?
Jacques Martel : Mes projets seraient d'écrire
d'autres livres. C'est quelque chose qui m'intéresse
beaucoup. Cet été, j'ai commencé mon
deuxième livre, mais l'été ne s'y est
pas prêté et je n'ai pu travailler dessus qu'une
seule semaine. Je vais voir dans les mois prochains si les
circonstances me permettent d'écrire d'autres ouvrages.
Je trouve que j'ai cette
capacité de rejoindre les gens, autant dans les
conférences que dans les
ateliers, de
toucher quelque chose
qu'ils vont comprendre. Je m'arrange toujours pour que ce qui est dit
ou écrit soit à la portée du plus
grand nombre de personnes possible. J'ai ainsi demandé
à ceux qui m'ont aidé à taper
Le
grand dictionnaire des malaises et des maladies
de faire en sorte que le texte soit compréhensible par une
personne n'ayant fait que cinq ou six ans d'études, parce
qu'il y a par exemple des gens de 70, 75 ou 80 ans, qui sont toujours
très alertes, mais qui n'ont pas pu faire beaucoup
d'études – ce qui ne veut pas dire bien sûr qu'ils
ne sont pas intelligents ! Chez nous, il faut savoir qu'en 1950, 80% de
la population était rurale, et les jeunes allaient aider
à travailler la terre, sur la ferme, très
tôt. Le langage utilisé est donc choisi de telle
manière qu'il puisse être compris facilement, sans
nuire à la profondeur, car l'on n'a pas besoin d'utiliser
des mots compliqués pour dire des choses profondes.
J'essaie toujours de me syntoniser sur
les gens pour me demander comment ils prendraient telle ou telle chose.
J'ai cette capacité de voir ce qui pourrait être
fait pour faciliter les choses aux gens. C'est pourquoi j'ai
insisté pour que les caractères typographiques du
livre soient clairs et lisibles, afin que l'information puisse
être enregistrée facilement par le mental.
France-Spiritualités : Dernière
question : auriez-vous quelque chose de particulier à dire
à ceux qui vont lire cette entrevue ?
Jacques Martel : De rester ouvert ! (rires) De rester ouvert
et de prendre seulement ce qui fait leur affaire dans ce que j'ai dit.
Quant à ce qui ne fait pas leur affaire, qu'ils le mettent
sur une tablette, mais pas à la poubelle, car ce n'est pas
un hasard s'ils lisent cette interview. Ca peut leur servir dans une
semaine, dans six mois, dans dix ans peut-être – ou
peut-être jamais. Mais qu'ils le mettent sur une tablette,
parce que j'ai des amis, au Québec, qui sont encore
très proches de moi et qui m'ont dit : «
Jacques,
on comprend maintenant ce que tu nous disais il y a six ans.
» Ils comprennent peut-être plus vite parce qu'ils
l'ont entendu ; ils font référence plus vite
à ce qui se passe. On ne sait jamais quand nos
expériences de vie personnelles vont nous mener à
un autre degré de réalité. On pourrait
parler d'expériences en dehors du temps et de l'espace. Pour
certains, ce serait de la
fabulation, et pour d'autres, ce serait :
«
Ah, on commence à toucher à
cet aspect-là. » Ca dépend de
notre véhicule à ce moment-là.
Quoi qu'il en soit, il faut rester
ouvert. Mais rester ouvert ne signifie pas qu'il faille prendre tout ce
qui passe. Rester ouvert, sélectif ; prendre seulement ce
qui fait notre affaire ; se dire merci pour l'information que l'on
recherchait, car lorsqu'on s'aide soi-même à
évoluer, on aide également notre entourage. Ca
part de nous en premier, mais plus on grandit, plus on
évolue, et plus les autres grandissent et
évoluent à notre contact.
France-Spiritualités : Jacques Martel, merci
beaucoup d'avoir répondu à ces questions.