Dictionnaire M. Bescherelle
Adjectif des deux genres
Qui appartient aux
Francs saliens.
Terres
saliques.
Loi salique.
Loi salique :
L'
étymologie de ce mot est fort incertaine. Les uns ont prétendu que cette loi avait été appelée ainsi de la rivière
Salia,
près de laquelle elle avait été faite. D'autres, qui l'attribuent à
Pharamond, tirent son nom de celui de
Salogast, conseiller de ce prince ;
suivant d'autres, elle aurait pris son nom de
sala, maison, établissement, à cause de la
disposition qu'elle contient au sujet des terres. Il en est qui veulent qu'on l'ait ainsi appelée, parce que la plupart de ses articles
commencent par ces mots latins,
si aliquis, si aliqua. Les plus sensés pensent que ce mot dérive de
Saliens, surnom des
Francs qui habitaient les bords de la
Saale, en Germanie.
Terres saliques :
Se dit des terres concédées aux
Francs lors de leur établissement dans les Gaules. Ces terres étaient données aux militaires de la nation lors
des conquêtes pour les posséder librement, sous la seule obligation du service militaire. Cette dernière charge en fit exclure les filles.
Loi salique :
Nom donné à un recueil de lois des anciens
Francs, par une desquelles on prétend que les filles des rois de France sont exclues de la
couronne. Ce recueil est le plus ancien monument législatif que nous connaissions. Il n'est pas possible de déterminer positivement en quel temps ni par qui il a été fait ; mais les
dispositions qu'il contient annoncent la plus haute antiquité ainsi que la plus grossière barbarie. D'où il est facile de
conjecturer que la
loi salique est l'ouvrage des
Francs, lors de la première conquête des Gaules.
Cette loi fut souvent modifiée par les ordonnances des rois, entre autres par
Charlemagne. C'est plutôt une ordonnance criminelle qu'un
corps de lois civiles. Elle contient des règlements contre les crimes, tandis qu'elle ne statue rien
sur l'état des personnes.
Loi salique :
Nom par lequel on entend généralement le prétendu article de la
loi salique qui exclut formellement les filles du trône. A la vérité les femmes ne furent jamais admises à la
royauté ; mais c'était d'après un usage passé en
force de loi chez les
Francs, et dont l'origine se perd dans la nuit des temps. Ce qui a donné lieu à cette opinion est sans doute la
disposition de la
loi salique par laquelle les hommes seuls pouvaient hériter des
terres saliques, au préjudice des femmes. Or, cette
disposition était également applicable à la
royauté, le roi n'étant dans l'origine après tout qu'un possesseur mieux partagé de
terres saliques. Et si le possesseur d'une terre
salique devait être un guerrier qui pût voler au combat dans l'occasion, à plus forte raison celui qui devait y conduire les autres devait ne pas être une femme.
Roi de la loi salique :
S'est dit par un
jeu de mots de Philippe de
Valois, qui le premier, en 1334, força ses sujets à prendre le sel dans les greniers de l'Etat. Cette dénomination lui fut donnée par le roi Edouard, que Philippe surnomma par représailles
le marchand de laine.
Maison salique :
Famille des
ducs de
Franconie, qui donna cinq souverains successifs à l'empire romain germanique dans l'espace d'un siècle environ. Cette maison remplaça la maison de Saxe par l'avènement de Conrad II en 1024. Elle eut pour dernier empereur Lothaire II, qui mourut en 1137, et après lequel régna Conrad III, de la maison de Souabe.
M. Bescherelle, aîné, Dictionnaire national ou Dictionnaire universel de la langue française - Volume II (G-Z) (1856), pp. 1256-1257.