Pierre Commelin La
Terre, mère universelle de tous les
êtres, naquit immédiatement après le
Chaos.
Elle épousa Uranus ou le
Ciel, fut mère des
dieux
et des
géants, des biens et des maux, des vertus et des vices.
On lui fait aussi
épouser le Tartare et le
Pont, ou la
Mer,
qui lui firent produire les monstres que renferment tous les
éléments.
La
Terre est parfois prise pour la Nature. Elle avait plusieurs
noms,
Titée ou
Titéia,
Ops,
Tellus,
Vesta, et même
Cybèle.
L'homme, disait-on, était né
de la terre imbibée d'
eau et échauffée par
les rayons du
soleil ; ainsi, sa nature participe de tous les
éléments,
et, quand il meurt, sa
vénérable mère l'ensevelit
et le garde dans son sein. Dans la mythologie, il est souvent parlé
des
enfants de la
Terre : en général, lorsqu'on ne
connaissait pas l'origine soit d'un homme, soit d'un peuple célèbre,
on l'appelait "
fils de la Terre".
Parfois, la
Terre est représentée
par une figure de femme assise sur un rocher ; les modernes l'allégorisent
sous les traits d'une matrone
vénérable, assise sur
un globe, et qui, couronnée de tours, tient une corne d'abondance
remplie de
fruits. Quelquefois, elle est couronnée de
fleurs,
et près d'elle sont le buf qui laboure, le mouton qui
s'engraisse, et le
lion que l'on voit aussi près de
Cybèle.
Dans un tableau de Lebrun, elle est personnifiée par une
femme qui fait jaillir le lait de ses mamelles, en même temps
qu'elle se débarrasse de son manteau, d'où un essaim
d'
oiseaux se répand dans les airs.
Pierre Commelin, Mythologie grecque et romaine, pp. 7-8.