Bible
Prise de Jérusalem
(6) David avec ses gens marcha sur Jérusalem
contre les
Jébuséens qui habitaient le pays, et ceux-ci
dirent à David : « Tu n'entreras pas ici ! Les aveugles
et les
boiteux t'en écarteront » (c'est-à-dire :
David n'entrera pas ici).
(7) Mais David s'empara de la forteresse
de
Sion ; c'est la Cité de David.
(8) Ce jour-là,
David dit : « Quiconque frappera les
Jébuséens et
montera par le canal... » Quant aux
boiteux et aux aveugles, David
les hait en son
âme. (C'est pourquoi on dit : Aveugle et
boiteux
n'entreront pas au
Temple.)
(9) David s'installa dans la forteresse
et l'appela Cité de David. Puis David construisit un mur sur
son pourtour, depuis le Millo vers l'intérieur.
(10) David
allait grandissant et Yahvé,
Dieu Sabaot, était avec lui.
(11) Hiram, roi de
Tyr, envoya une ambassade à David,
avec du
bois de cèdre, des charpentiers et des tailleurs de pierres,
qui construisirent une maison pour David.
(12)Alors David sut que Yahvé
l'avait confirmé comme roi sur Israël et qu'il exaltait
sa
royauté à cause d'Israël son peuple.
2 Samuel,
5:8-12, La Bible de Jérusalem
- Desclée de Brouwer, p. 452.
David à Jérusalem, son palais et ses enfants
(1) Hiram, roi de
Tyr, envoya une ambassade
à David, avec du
bois de cèdre, des maçons et des
charpentiers, pour lui construire une maison.
(2) Alors David
sut que Yahvé l'avait confirmé comme roi d'Israël
et que sa
royauté était exaltée à cause
d'Israël son peuple.
1 Chroniques, 14:1-2, La
Bible de Jérusalem - Desclée de Brouwer, p.
596.
Derniers préparatifs - Huram de Tyr
(1:18) Salomon ordonna de bâtir une
Maison au nom de Yahvé et une autre pour y régner lui-même.
(2:1) Il enrôla 70.000 hommes pour
le transport, 80.000 pour extraire les pierres de la
montagne et 3.600
contremaîtres.
(2) Puis Salomon envoya ce message à Huram,
roi de
Tyr : « Agis comme tu l'as fait envers mon père
David en lui envoyant des cèdres pour se bâtir une maison
où il résiderait.
(3) Or, voici que je bâtis une
Maison au nom de Yahvé mon
Dieu pour reconnaître sa sainteté,
brûler devant lui de l'encens parfumé, avoir en permanence
des pains rangés, offrir des holocaustes le matin, le soir, aux
sabbats, aux
néoménies et aux solennités de Yahvé
notre
Dieu ; et cela pour toujours en Israël.
(4) La Maison que
je bâtis sera grande, car notre
Dieu est plus grand que tous les
dieux.
(5) Qui serait en mesure de lui bâtir une Maison quand
les cieux et les cieux ne le peuvent contenir ? Et moi, qui suis-je
pour lui bâtir une Maison, si ce n'est pour que les fumées
montent devant lui ?
(6) Envoie-moi maintenant un homme habile à
travailler l'or, l'
argent, le bronze, le fer, l'écarlate, le
cramoisi et la pourpre violette, et connaissant l'art de la gravure
; il travaillera avec les artisans qui sont près de moi dans
Juda et à Jérusalem, eux que mon père David a mis
à ma
disposition.
(7) Envoie-moi du Liban des troncs de cèdre,
de genévrier, et d'algumim, car je sais que tes serviteurs savent
abattre les
arbres du Liban. Mes serviteurs travailleront avec les tiens.
(8) Ils me prépareront du
bois en quantité, car la Maison
que je veux bâtir sera d'une grandeur étonnante.
(9) Je
livre pour les bûcherons qui abattront les
arbres 20.000
muids
de
froment, 20.000
muids d'orge, 20.000 mesures de vin et 20.000 mesures
d'
huile, ceci pour l'entretien de tes serviteurs. »
(10) Huram, roi de
Tyr, répondit
par une lettre qu'il envoya à Salomon : « C'est parce qu'il
aime son peuple que Yahvé t'en a fait le roi. »
(11)
Puis il ajouta : « Béni soit Yahvé le
Dieu d'Israël
! Il a fait les cieux et la terre, il a donné au roi David un
fils sage, sensé et intelligent, qui va bâtir une Maison
pour Yahvé et une autre pour y régner lui-même.
(12) J'envoie aussitôt un homme habile et intelligent,
Huram-Abi,
(13) fils d'une Danite, et de père
tyrien.
Il sait travailler l'or, l'
argent, le bronze, le fer, la pierre, le
bois, l'écarlate, la pourpre violette, le byssus, le cramoisi,
graver n'importe quoi et concevoir des projets. C'est lui qu'on fera
travailler avec tes artisans et ceux de Monseigneur David, ton père.
(14) Que soient alors envoyés à ses serviteurs
le
froment, l'orge, l'
huile et le vin dont a parlé Monseigneur.
(15) Quant à nous, nous abattrons
au Liban tout le
bois dont tu auras besoin, nous l'amènerons
à Joppé en radeaux par mer, et c'est toi qui le feras
monter à Jérusalem. »
2 Chroniques, 1:18-2:1-15,
La Bible de Jérusalem - Desclée
de Brouwer, pp. 617-618.
Les travaux
(11) Huram
fit les vases à
cendres, les pelles, les bols à aspersion. Il acheva tout l'ouvrage
dont l'avait chargé le roi Salomon pour le Temple de Dieu : (12) deux colonnes ; les tores des chapiteaux
qui étaient au sommet des colonnes ; les deux treillis pour couvrir
les deux tores des chapiteaux qui étaient au sommet des colonnes
; (13) les quatre grenades pour chaque treillis étaient
en deux rangées ; (14) les dix bases et les dix bassins sur
les bases ; (15) la Mer unique et les douze bufs
sous la Mer ; (16) les vases à cendres, les pelles, les
fourchettes, et tous leurs accessoires que fit en bronze poli Huram-Abi
pour le roi Salomon, pour le Temple de Yahvé. (17) C'est dans
le district du Jourdain que le roi les coula en pleine terre, entre
Sukkot et Çeréda. (18) Salomon fit tous ces objets en
grand nombre, car on ne calculait pas le poids du bronze. (19) Salomon fit tous les objets destinés
au Temple de Dieu : l'autel d'or et les tables sur lesquelles étaient
les pains d'oblation ; (20) les chandeliers et leurs lampes qui devaient,
selon la règle, briller devant le Debir, en or fin ; (21) les
fleurons, les lampes et les mouchettes, en or (et c'était de
l'or pur) ; (22) les couteaux, les coupes d'aspersion, les coupes et
les encensoirs, en or fin ; l'entrée du temple, les portes intérieures
(pour le Saint des Saints) et les portes du temple (pour le Hékal),
en or. (5:1) Alors fut achevé tout le travail que
fit Salomon pour le Temple de Yahvé ; et Salomon apporta ce que
son père David avait consacré, l'argent, l'or et tous
les vases, qu'il mit dans le trésor du Temple de Dieu.
2 Chroniques, 4:11-22 - 5:1, La Bible de Jérusalem
- Desclée de Brouwer, p. 620.
Les préparatifs de la construction du Temple
(15) Le roi de Tyr, Hiram,
envoya ses serviteurs en ambassade au près de Salomon, car il
avait appris qu'on l'avait sacré roi à la place de son
père et Hiram avait toujours été l'ami de David.
(16) Et Salomon envoya ce message à Hiram : (17)
« Tu sais bien que mon père David n'a pu construire un
Temple pour le Nom de Yahvé, son Dieu, à cause de la guerre
que les ennemis lui ont faite de tous côtés, jusqu'à
ce que Yahvé les eût mis sous la plante de ses pieds. (18)
Maintenant, Yahvé mon Dieu m'a donné la tranquillité
alentour : je n'ai ni adversaire ni contrariété du sort.
(19) Je pense donc à construire un Temple au nom de Yahvé
mon Dieu, selon ce que Yahvé a dit à mon père David
: « Ton fils que je mettrai à ta place sur ton trône,
c'est lui qui construira le Temple pour mon Nom. » (20)
Maintenant, ordonne que l'on me coupe des arbres du Liban ; mes serviteurs
seront avec tes serviteurs et je te payerai la location de tes serviteurs
selon tout ce que tu me fixeras. Tu sais en effet qu'il n'y a personne
chez nous qui soit habile à abattre les arbres comme les Sidoniens.
» (21) Lorsque Hiram entendit les paroles de Salomon, il
éprouva une grande joie et dit : « Béni soit aujourd'hui
Yahvé qui a donné à David un fils sage qui commande
à ce grand peuple ! » (22) Et Hiram manda ceci à
Salomon : « J'ai reçu ton message. Pour moi, je satisferai
tout ton désir en bois de cèdre et et en bois de genévrier.
(23) Mes serviteurs les descendront du Liban à la mer,
je les ferai remorquer jusqu'à l'endroit que tu me manderas,
je les délierai là et toi, tu les prendras. De ton côté,
tu assureras selon mon désir l'approvisionnement de ma maison.
» (24) Hiram procura à Salomon des bois de cèdre
et des bois de genévrier autant qu'il en voulut, (25)
et Salomon donna à Hiram 20.000 muids de froment comme nourriture
de sa maison, et 20.000 mesures d'huile vierge. Voilà ce que
Salomon donnait à Hiram chaque année. (26) Yahvé
accorda la sagesse à Salomon, comme il le lui avait promis ;
la bonne entente régna entre Hiram et Salomon et tous les deux
conclurent un accord. (27) Le roi Salomon leva des hommes de corvée
dans tout Israël ; il y eut 30.000 hommes de corvée. (28) Il les envoya au Liban, 10.000 par mois, à tour de rôle
: ils étaient un mois au Liban et deux mois à la maison
; Adoram était chef de la corvée. (29) Salomon eut aussi
70.000 porteurs et 80.000 carriers dans la montagne, (30) sans compter
les officiers des préfets qui dirigeaient ses travaux ; ceux-ci
étaient 3.300 et commandaient au peuple mployé aux travaux.
(31) Le roi ordonna d'extraire de grands blocs, des pierres de choix,
pour établir les fondations du temple, des pierres de taille.
(32) Les ouvriers de Salomon et ceux de Hiram et les Giblites taillèrent
et mirent en place le bois et la pierre pour la construction du Temple.
1 Rois, 5:15-32, La Bible de Jérusalem
- Desclée de Brouwer, p. 495.
Marché avec Hiram
(10) Au bout de vingt années pendant
lesquelles Salomon construisit les deux édifices, le
Temple de
Yahvé et le palais royal
(11) (
Hiram, roi de
Tyr, lui
avait fourni du
bois de cèdre et de genévrier, et de l'or,
tant qu'il en avait voulu), alors le roi Salomon donna à
Hiram
vingt villes dans le pays de Galilée.
(12) Hiram vint
de
Tyr pour voir les villes que Salomon lui avait données, et
elles ne lui plurent pas ;
(13) il dit : « Qu'est-ce que
ces villes que tu m'as données, mon
frère ? », et,
jusqu'à ce
jour, on les appelle « le pays de Kabul »
(14) Hiram envoya au roi cent vingt talents d'or.
1 Rois,
9:10-14, La Bible de Jérusalem
- Desclée de Brouwer, p. 504.
Salomon armateur
(26) Le roi Salomon arma une
flotte à Eçyon-Gébèr, qui est près
d'Elar, sur le bord de la mer Rouge, au pays d'Edom. (27) Hiram envoya
sur les vaisseaux ses serviteurs, des matelots qui connaissaient la
mer, avec les serviteurs de Salomon. (28) Ils allèrent à
Ophir et en rapportèrent 420 talents d'or, qu'ils remirent au
roi Salomon. 1 Rois, 9:26-28, La Bible
de Jérusalem - Desclée de Brouwer, p. 506.
Visite de la reine de Saba
(11) De même, la flotte
d'Hiram, qui apporta l'or d'Ophir, en rapporta du bois d'almuggim en
grande quantité et des pierres précieuses. (12)
Le roi fit avec le bois d'almuggim des supports pour le Temple de Yahvé
et pour le palais royal, des lyres et des harpes pour les musiciens
; il ne vint plus de ce bois d'almuggim et on n'en a plus vu jusqu'à
maintenant. 1 Rois, 10:11-12, La Bible
de Jérusalem - Desclée de Brouwer, p. 506.
Charles-François-Nicolas Quentin Roi de Tyr. Personnages de plusieurs
grades. Architecte du temple de Salomon. Héros de
la légende maçonnique. C'est l'Osiris de la nouvelle
initiation ; son Isis est la veuve, la loge, emblème de
la terre ; son fils, son Horus, est le fils de la veuve, le maçon,
l'homme qui habite la loge terrestre. Charles-François-Nicolas
Quentin, Dictionnaire maçonnique, ou Recueil
d'esquisses de toutes les parties de l'édifice connu sous le
nom de Maçonnerie, p. 70.
Jacques Martines de Pasqually Chapitre 180 - Nouvelle
ordination de Jacob et sa vision de l'échelle. Jacob, pénétré de douleur,
rappelait en son
esprit toute l'horreur de sa conduite, il se souvint
que lorsqu'il avait projeté d'usurper les droits de son
frère
Esaü, il avait donné un baiser à son père
Isaac, afin de mieux surprendre sa bonne foi. Enfin, il repassa toutes
ses
prévarications contre le Créateur, contre lui-même
et contre les lois de la nature, et ce souvenir le rendit si inconsolable
qu'il ne crut jamais pouvoir trouver grâce devant l'Eternel, ni
être compris au nombre des mortels qui auraient part à
la
miséricorde divine. C'était surtout les paroles de
l'
ange qui l'avaient le plus affecté, ainsi que le résultat
inattendu qu'il avait eu de sa prmière opération démoniaque.
Cependant, malgré son abattement et la tristesse de ses réflexions,
Jacob forma un vrai désir de se remettre en grâce avec
le Créateur et ne cessa de lui demander sa réconciliation
parfaite. Une vision naturelle qui s'offrit à lui sous une forme
humaine lui certifia que ses vux étaient exaucés.
Celui qui lui apparaissait était le même
esprit qui l'avait
marqué au tendon de la jambe droite. Il enseigna à Jacob
les moyens de se procurer ce qu'il désirait du Créateur.
Pour cet effet, l'
esprit le bénit véritablement et l'ordonna
de nouveau. Par ce moyen, Jacob fut remis en puissance spirituelle divine
pour opérer, quarante ans après son ordination, les différents
cultes divins, ce qu'il fit effectivement au bout de ce temps de quarante
années sur le sommet de la même
montagne de Mor-ia où
il avait été la première fois. Il se rendit sur
cette
montagne vers la sixième heure, à son ordinaire,
et, ayant tout préparé pour son opération, il fit
sa prière depuis la sixième heure jusque vers la moitié
de la nuit. Alors, il fit les invocations nécessaires pour arrêter
définitivement les effets de la justice dont le Créateur
l'avait fait menacer par son
ange. Il réussit selon son désir
et quatre
anges vinrent l'instruire de ce qu'il avait encore à
opérer pour obtenir du Créateur son entière réconciliation,
qu'il obtint en effet, ainsi que je vais vous le dire. Le huitième
jour après cette dernière opération, Jacob se mit
en chemin pour retourner sur le sommet de la
montagne et, y étant
arrivé vers la fin du neuvième
jour, au
soleil couché,
il se prépara à son ordinaire pour accomplir sa dernière
opération de réconciliation. A la moitié de la
nuit du neuvième
jour et tombant sur le commencement du dixième,
Jacob reçut la certitude de sa réconciliation parfaite,
mais le
fruit de son opération le travailla si fortement qu'il
ne put plus se tenir debout. Il se coucha alors sur le côté
gauche et, ayant appuyé sa tête sur une pierre ordinaire,
il considéra dans cette posture tout ce qui lui provenait de
son travail spirituel divin. Il vit sept
esprits qui montaient et descendaient
sur lui. Dans le nombre de ces
esprits, il reconnut celui qui l'avait
blessé et dont les menaces l'avaient si fort épouvanté.
Il reconnut aussi les quatre
anges qui étaient venus l'instruire
de ce qui lui restait à faire pour rentrer entièrement
en grâce devant le Créateur. Il aperçut encore la
gloire du Créateur, qui était l'endroit d'où sortaient
et où rentraient les sept
esprits. Ce fut alors que Jacob fut
convaincu de sa réconciliation divine. Aussi, dit Jacob : «
C'est ici le lieu de vision parfaite, car j'ai vu l'Eternel face à
face. C'est ici le centre de l'univers et de la terre qui est en face
du Créateur, et c'est ici encore où je marquerai la place
de la maison que l'on bâtira au Créateur. » Il marqua
en effet par trois pierres placées triangulairement le lieu fixe
où l'on construirait le temple du Seigneur, sur la
montagne de
Mor-ia, ce qui a été exécuté par Salomon,
Chiram et
Hiram, roi de
Tyr.
Martines de Pasqually, Traité
sur la Réintégration des êtres dans leur première
propriété, vertu et puissance spirituelle divine
Papus (Dr Gérard Encausse) Les symboles de la Science
Occulte, conservés jusqu'à nos
jours par la
Franc-Maçonnerie,
peuvent être divisés en deux classes :
Les uns, comme les tableaux des loges, les hiéroglyphes,
les
couleurs, les cérémonies ne sont plus compris pour
la plupart des affiliés que dans leur sens le plus grossier,
quand ils sont compris.
Les autres, renfermés dans quelques récits
comme ceux de la mort d'
Hiram ou de J.-B.
Molay, sont encore entendus
dans plusieurs de leurs significations.
C'est l'un de ces derniers
symboles, la
légende
d'
Hiram, que nous allons nous occuper.
L'origine de cette
légende est assez intéressante,
car elle marque l'origine réelle de la
Franc-Maçonnerie
moderne. La voici d'après Ragon :
« Cette même année (1646), une
société de Rose-Croix, formée d'après les
idées de la
nouvelle Atlantis de Bacon, s'assemble dans
la salle de réunion des
free-masons à Londres.
Ashmole et les autres
frères de la Rose-Croix, ayant reconnu
que le nombre des ouvriers de métier était surpassé
par celui des ouvriers de l'intelligence, parce que le premier allait
chaque
jour en s'affaiblissant, tandis que les derniers augmentaient
continuellement, pensèrent que le moment était venu de
renoncer aux formules de réception de ces ouvriers, qui ne consistaient
qu'en quelques cérémonies à peu près semblables
à celles usitées parmi tous les gens de métier,
lesquelles avaient, jusque-là servi d'abri aux
initiés
pour s'adjoindre des
adeptes.
Ils leur substituèrent, au moyen des traditions
orales dont ils se servaient pour leurs aspirants aux Sciences
Occultes,
un mode écrit d'
initiation calquée sur les anciens mystères
et sur ceux d'Egypte et de Grèce, et le premier grade initiatique
fut écrit tel à peu près que nous le connaissons.
Ce premier degré ayant reçu l'approbation des
initiés,
le grade de
compagnon fut rédigé en 1648 ; et celui de
maître peu de temps après ; mais la décapitation
de
Charles Ier en 1649 et le parti que prit Ashmole en faveur des
Stuarts
apportèrent de grandes modifications à ce troisième
et dernier grade devenu biblique, tout en lui laissant pour base ce
grand
hiéroglyphe de la nature symbolisé vers la fin de
décembre. »
(Ragon, Orthodoxie
maçonnique, p. 29).
Ceci semble, au premier abord, contredire certaines
de mes affirmations antérieures au sujet de l'origine de la doctrine
maçonnique (
Théosophes et francs-maçons
- N°5 du
Lotus) ; mais en réfléchissant
un peu, il est aisé d'y voir au contraire la confirmation de
mon dire.
Quelle est, en effet, la filière pour laquelle
cette nouvelle société de 1648 se rattache à l'antique
science
occulte d'une part, aux
templiers de l'autre ?
Lisez la biographie d'Ashmole et vous allez retrouver
dans cet homme admirable un égyptologue érudit et bien
mieux un hermétiste remarquable, un descendant de John Dee, l'alchimiste
de Londres, auteur de la
Monas Hieroglyphica.
Ashmole est un
initié des alchimistes, et
comme tel il maniera le
symbole de main de maître.
Voyez, d'autre part, cette mention des Rose-Croix,
les véritables, ceux-là qui précèdent à
la naissance de la
Franc-Maçonnerie, et vous reconnaîtrez
sans peine en eux ces mystérieux inconnus que les "frères"
devaient tant méconnaître plus tard.
Ne nous écartons cependant pas du sujet
qui nous intéresse et revenons à la
légende d'
Hiram,
dont nous connaissons le principal auteur,
Elie Ashmole.
Comment la
légende d'
Hiram se distingue-t-elle
d'un conte de
fée quelconque et pourquoi pouvons-nous la désigner
sous le nom d'
histoire symbolique ?
Une
histoire symbolique est une
histoire combinée
de telle sorte que l'évolution des personnages indique exactement
l'évolution de la Nature.
Des mythologues modernes ont eu beau
jeu à
montrer que toutes le shistoires qui se rapportent aux divinités
hindoues, égyptiennes, grecques, romaines et même au Christ
des chrétiens n'étaient que des peintures plus ou moins
parfaites de la marche di
Soleil. De là le nom de
mythes solaires
donné à tous ces récits.
Ceci est vrai à condition de ne pas y voir
exclusivement ce sens astronomique, et la méthode de la Science
Occulte, l'Analogie, va nous éclairer complètement à
ce sujet.
La
légende d'
Hiram étant une
histoire
symbolique, voyons la raison d'être de ce genre de
symbole, et
nous pourrons d'autant mieux comprendre les développements que
nous en tirerons dans la suite.
S'il est vrai qu'une même loi gouverne tous
les phénomènes de la Nature, exposer un de ces phénomènes,
c'est exposer tous les autres. Voilà les bases de l'analogie.
Tout ceci paraîtrait
fabuleux à plus
d'un Franc-Maçon, si je n'avais pris soin de citer l'opinion
d'un de leurs livres les plus sérieux : le
Thuileur général.
Entrons cependant dans quelques détails
au sujet de cette exposition de l'immortalité dans la
légende
d'
Hiram.
Quand l'architecte du
Temple est tué, les
meurtriers l'enfouissent en terre et marquent la place de son tombeau
par une branche d'
Acacia. C'est elle qui guidera bientôt les maîtres
dans leurs recherches. Que représente donc ce
symbole ?
L'
Acacia est l'analogue de l'Aubépine, de
la
Croix égyptienne et chrétienne et de la lettre hébraïque
Vau, qui veut dire Lien.
C'est le
symbole du Lien qui unit le Visible à
l'Invisible, notre vie à la suivante ; en un mot, c'est le gage
de l'immortalité.
Le
corps d'
Hiram est en putréfaction ; mais
sur lui s'élève la branche morte,
couleur de l'Espérance,
qui indique que tout n'est pas fini.
Admirons maintenant le génie des auteurs
de la
légende, qui mettent ce
symbole parlant dans la bouche
de tous les maîtres. Le franc-maçon a beau être athée,
ne plus croire dans les transformations spirituelles de son être,
il avoue lui-même quoique à son insu, son
ignorance et
prouve qu'il ne comprend rien aux
symboles quand il dit : L'
acacia m'est
connu (Formule de reconnaissance du grade de maître).
Vous connaissez l'immortalité, dites-vous
: alors pourquoi professer le matérialisme ?
Francs-Maçons qui vous moquez de la Science
Occulte,
Francs-Maçons qui vous moquez des théories spiritualistes,
revenez à la
Légende du Grand Architecte du
Temple mystique
; comprenez vos
symboles et vous verrez combien paraissent ridicules
vos formules positives proférées devant l'
Etoile Flamboyante
!
Vous devez être
ennemis de tous les sectarismes
; craignez de devenir vous-mêmes
sectaires.
Nous venons de passer en revue quelques-uns des
sens que peut révéler l'étude de cette admirable
légende d'
Hiram.
Ashmole a changé en une branche d'
Acacia
l'antique palme dont
Homère et Virgile ont doté les hommes
deux fois nés : corporellement par la naissance terrestre, spirituellement par l'
initiation psychique.
Mais que ce soit une branche d'
Acacia, d'Olivier,
de Myrthe ou d'une
Croix qui se dresse devant l'investigateur, il faut
voir partout le même
symbole de la reconnaissance psychique, dire
avec Ashmole et la Rose-Croix : L'immortalité m'est connue !
Papus, Ce que doit savoir un maître Maçon, La Légende d'Hiram.