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Signe de secours maçonnique

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Etienne François Bazot

      Le frère revêtu du troisième grade, qui se trouve dans un danger imminent, fait le signe de détresse, et dit : A:. M:. L:. E:. D:. L:. V:. Tout maître qui entend cet appel vole au secours du frère qui est en danger, et, pour le sauver, expose sa propre vie. Etienne François Bazot, Manuel du Franc-Maçon, Paris, 1817


Charles-François-Nicolas Quentin

      Le signe de secours sert aux maçons en péril à appeler leurs frères à leur aide. Nous ne doutons point qu'on ne puisse former un volumineux recueil de tous les faits qui honorent l'institution et qui en ont constaté l'utilité ; mais une pareille entreprise serait trop contraire à l'esprit de l'ordre qui agit dans le silence et le mystère. Combien de belles actions n'ont laissé aucune trace, même dans les archives des LL:. ! Que d'actes touchants et généreux sont restés dans l'oubli ! Que de procédés vraiment fraternels sont demeurés un secret entre le bienfaiteur et l'obligé ! Loin de moi l'idée de divulguer ce que les vrais MM:. ont tant de plaisir à taire ; loin de moi le projet de soulever le voile bienfaisant dont ils se sont mutuellement couverts et de trahir les secrets de la fraternité ! Mais il importe peut-être d'apprendre à nos jeunes FF:. que de tout temps la M:. a été honorable et utile, et qu'elle n'a jamais cessé d'être un lien destiné à réunir les hommes que les passions, les institutions, les événements ont continuellement séparés. Je me suis proposé d'en donner ici quelques preuves.
      A la bataille de Fontenoy, au moment où la colonne anglaise venait d'être entr'ouverte par l'artillerie, et que la cavalerie française y portait le désordre et la mort, on entendit crier à la trahison. Plusieurs officiers de la maison du roi qui s'étaient jetés avec toute l'ardeur produite par une longue résistance sur les Anglais, avaient tout d'un coup fait volte face, et, couvrant de leur corps un groupe d'officiers ennemis, les défendaient obstinément contre leurs compatriotes. Le roi et le dauphin qui étaient demeurés sur le champ de bataille s'étant approchés demandèrent la cause des cris qu'ils avaient entendus. "Ce sont des maçons français qui défendent des maçons anglais," leur répondit-on. Le roi ne voulut point que le fer rompit un nœud aussi tendre. Les maçons anglais furent sauvés.

      Ce fut à peu près vers ce temps qu'un Anglais, depuis peu arrivé à paris, dépouillé nuitamment par des voleurs, se trouva dans le plus grand embarras. Le G:. O:. lui offrit une somme considérable. Cet étranger n'était connu de personne, mais il était maçon.

      On sait qu'à la bataille d'Austerlitz, un officier français, renversé par les Russes et menacé de vingt baïonnettes, ayant fait le signe de détresse, fut arraché à la mort par un officier ennemi qui eut pour lui les procédés les plus généreux.

      Un de nos maréchaux, traversant un champ de bataille, remarqua le signe que lui faisait un blessé ennemi, et lui envoya de suite sa voiture et un chirurgien.

      L'auteur de cet article a été témoin du fait suivant : un vaisseau de la marine royale anglaise faisait voile vers les côtes de Bretagne, chargé de prisonniers français, que la paix de 1814 ramenait, après un long exil, dans leur pays. Parmi ces prisonniers était un maçon. A peine eut-il été reconnu pour tel par un officier de bord, qu'il fut tiré de l'étroit espace où étaient entassés les passagers. Cet Anglais le logea près de lui, le reçut à sa table, et le combla de soins et d'égards. Le même prisonnier, en mettant le pied sur le sol natal, fut accueilli avec non moins d'empressement par un maçon français ; et l'auteur de cet article, pénétré de respect pour une institution qui prescrivait ces devoirs réparateurs des maux que tant d'erreurs accumulent sur la triste humanité, fit le vœu de lui appartenir, et l'accomplit bientôt.

      Un At:. français a gardé la mémoire de ces deux frères, que des motifs d'intérêts avaient depuis longtemps séparés, et qui, se retrouvant en L:., abjurèrent un impie ressentiment, et renouvelèrent avec enthousiasme, sur l'autel de la fraternité, le serment de s'aimer toujours. Charles-François-Nicolas Quentin, Dictionnaire maçonnique, ou Recueil d'esquisses de toutes les parties de l'édifice connu sous le nom de Maçonnerie, pp. 143-146




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