CHAPITRE IX DEUX MERVEILLEUX RITUELS
Les offrandes
La cérémonie comportait ensuite un hymne à Ra, au Logos, le Dieu Solaire, le remerciant de Sa réponse et Le glorifiant ; « Baignons-nous dans Sa Lumière », disait cet hymne, « et rendons-Lui l'hommage qui lui est dû ». Tel était le caractère général de l'invocation, mais les versets en étaient nombreux. Quand le chant avait pris fin, le Vén:. disait : « Apportez les offrandes », et les acolytes se rendant à son piédestal les en retiraient.
Les
enfants lui apportaient deux vases d'or ressemblant assez
à ceux employés pour célébrer la messe et leur correspondant
jusqu'à un certain point. Cette cérémonie étant bien
antérieure au christianisme, il n'est pas impossible que certains de ses
caractères aient été adoptés par la
religion nouvelle. C'est là, bien certainement, la forme égyptienne de l'
Eucharistie, car son but était identique. Les FF
:. se donnaient
corps,
âme et
esprit à
Dieu qui, en réponse, pénétrait en eux d'une manière spéciale ; alors ils servaient de canal aux bénédictions qu'Il prodiguait à la terre.
Le jeune garçon revenait du Plat
:. du Vén
:. tenant entre ses mains un plat d'or circulaire surmonté d'un couvercle et pouvant avoir douze pouces de diamètre. En fait, sa forme et sa grandeur rappelaient celles des légumiers qui paraissent aujourd'hui sur nos tables ; mais ce plat égyptien semblait être en or massif finement ciselé et évidemment très lourd. La jeune fille portait une coupe de même travail ; ce n'était pas absolument le calice chrétien, mais ressemblait plutôt à la coupe à deux anses du
moyen-âge. Ces vaisseaux étaient l'objet d'une vénération extrême, à cause de leur âge incalculable ; leur style d'ailleurs n'était guère
égyptien ; peut-être était-ce le style atlante. La jeune fille portait aussi un curieux
triangle d'or au centre duquel se trouvait gravé d'une façon réaliste un il humain. Au sommet du
triangle une légère concavité permettait à l'officiant de s'en
servir comme d'une cuillère ; nous l'expliquerons tout à l'heure. Ces deux vaisseaux ayant été posés sur l'
autel, devant le Vén
:., celui-ci étendait sur eux les mains, en disant :
« Ô Vous, Lumière Très-Haute, Toute
Puissante, très Sage et toujours resplendissante, d'où naîtront
éternellement toutes les lumières, nous Vous rendons ici la lumière
et la vie que Vous nous avez données. Notre vie est dans cette offrande que nous
déposons à Vos pieds, que nous répandons devant Vous. Comme elle vous apporte notre vie, puisse-t-elle de même nous apporter la Vôtre. Inondez de Votre vie notre offrande, afin qu'elle puisse Vous éveiller en nous. »
Tous étendaient les mains et entonnaient l'équivalent
égyptien de : « Ainsi soit-il ».
Le Vén
:. revêtait alors une admirable robe tissée d'or que son
acolyte avait été prendre au piédestal, frappait un c... et, se retournant lentement, les bras tendus vers les Colonnes, disait :
« FF
:. vous vous êtes donnés à
Notre Seigneur Osiris-Ra ; maintenant Osiris-Ra va Se donner à vous. »
Et tous entonnaient de nouveau : « Ainsi soit-il ».
Ensuite le Vén
:. découvrait les vaisseaux. Le plat contenait un gâteau aplati, de curieuse apparence, mesurant en surface environ six pouces
carrés et en épaisseur un demi-pouce, divisé en
carrés, comme un échiquier ; six lignes parallèles aux côtés coupaient le gâteau, mais seulement à mi-épaisseur, ce qui permettait de le rompre facilement en petits
carrés. Le trait entourant les neuf
carrés centraux était plus accentué. Le gâteau était fait de farine et le
goût en était légèrement sucré, mais le dessus était couvert d'une substance d'un blanc grisâtre, un peu comme la glaçure de certains gâteaux modernes. La coupe contenait un liquide incolore.