Benoît XIV, élu pape le 17 août 1740, succéda à
Clément XII. Il s'appelait Prosper Lambertini, et sortait d'une famille
illustre de
Bologne, où il naquit le 13 mars 1675.
Son éducation fut remarquable par ses rapides progrès dans toutes les sciences, qui le firent bientôt distinguer parmi tous les élèves de son âge. Les études les plus sérieuses suffisaient à peine à son ardeur pour le travail, et n'ôtaient rien à la prodigieuse vivacité de son
esprit.
Saint Thomas fut son auteur de prédilection pour la
théologie. Il s'appliqua également au droit
canonique et civil, devint clerc du fameux avocat Justiniani, et ne tarda pas à être fait lui-même avocat consistorial. On le nomma ensuite promoteur de la foi, ce qui lui donna lieu de s'appliquer aux procédures usitées pour la
béatification, et de faire, par la suite, un excellent ouvrage sur cette matière. Passionné pour les sciences, pour les recherches historiques, pour les monuments des arts, Lambertini se lia avec tous les hommes célèbres de son temps. Il avait la plus haute estime pour le père
Montfaucon, qu'il connut à Rome. Ce savant
bénédictin disait de Lambertini : « Tout jeune qu'il est, il a deux
âmes, l'une pour les sciences, l'autre pour la société. » Ses occupations sérieuses ne l'empêchaient pas d'orner sa mémoire de tout ce qu'il y avait de plus recherché dans la littérature : « On me gronde quelquefois, disait-il, de ce qu'il m'arrive d'avoir quelque léger entretien avec le Tasse, le Dante et l'Arioste ; mais j'ai souvent besoin de me les rappeler, pour avoir l'expression plus vive et la pensée
plus énergique. » On peut remarquer, dans sa lettre à Voltaire
(en réponse à la dédicace de la tragédie de
Mahomet), qu'il fait plusieurs citations de Virgile, dont il n'avait pas lu un mot depuis douze ans.
Clément XI le nomma
chanoine de St-Pierre, et ensuite
prélat. On le vit bientôt consultateur du
saint-office, associé
à la congrégation des
rites, et enfin Innocent XIII ajouta la place
de canoniste de la
pénitencerie. « On me suppose un homme à
trois têtes, écrivait-il à un de ses amis, à raison
des charges dont on m'accable ; il me faudrait une
âme pour chaque place,
et la mienne peut à peine me gouverner. » Bientôt il fut appelé
aux emplois du premier ordre.
Benoît XIII lui donna l'
évêché
d'
Ancône en 1727. Ce fut là qu'il développa des talents supérieurs
et de grandes vertus. Visites,
synodes, prières, instructions, il ne négligea
rien dans l'accomplissement de ses devoirs. Il fut l'ami de ses curés,
et ne leur donna pour successeurs que leurs meilleurs
vicaires. Sa conduite fut
la même à l'
archevêché de
Bologne, dont il fut revêtu
en 1732, et où ses
compatriotes le virent arriver avec transport. Obligé
de destituer un curé pour des motifs assez graves, il alla lui annoncer
lui-même cette affligante nouvelle, et lui donna un bénéfice
simple meilleur que sa cure. Il ne souffrait point les actes de fanatisme, et
s'y opposait même au risque de sa propre sûreté. Un étranger
ayant été arrêté pour avoir tourné en ridicule
quelques pratiques
religieuses, il le prit sous sa protection, et le fit évader
secrètement. Il protégeait la faiblesse opprimée avec toute
la fermeté de la puissance. Une jeune postulante éprouvait de la
part des
religieuses du convent une résistance, fondée sur des imputations
injurieuses à ses murs. Elle s'adressa à Lambertini, qui accueillit
ses plaintes, et écrivit du ton le plus sévère à la
communauté pour ramener ces
religieuses à des sentiments d'
indulgence
et de
charité plus dignes de leur état. Lambertini ne mettait pas
moins de
chaleur et de courage à défendre la vertu persécutée
; surtout quand il était pénétré lui-même du
sentiment de l'injustice. Un de ses grands
vicaires fut accusé auprès
de
Clément XII. Lambertini écrivit au pape que Sa Sainteté
était trompée, et que cet honnête ecclésiastique était
victime d'une indigne calomnie. Il terminait ainsi sa lettre : « Je prie
tous les
jours notre divin Sauveur, pour qu'il soit aussi content de son
vicaire
que je le suis du mien. » Ce trait un peu malin ne déplut point à
Clément XII, qui lui sut gré de sa franchise.
Les plus hautes destinées attendaient Lambertini après
la mort de ce
pontife. Il les avait prévues, et ne faisait pas difficulté
d'en convenir, lorsque l'occasion s'en présentait. Etant jeune avocat,
il fit un voyage d'agrément à Gênes avec quelques-uns de ses
confrères, qui voulurent retourner à Rome par mer. « Prenez
cette route, vous autres, leur dit-il, qui n'avez rien à risquer ; mais
moi qui dois être pape, il ne me convient pas de mettre à la merci
des flots César et sa fortune. » Le chapeau de
cardinal que Lambertini
avait reçu de
Benoît XIII, en 1728, lui donnait entrée au
conclave de 1740, où les intrigues du
cardinal de
Tencin surtout retardaient
l'élection au delà du terme accoutumé. Les
cardinaux, excédés
de fatigue, divisés par des
factions à peu près égales,
ne savaient à quel choix s'arrêter, lorsque Lambertini s'avisa de
leur dire avec son enjouement ordinaire : « Si vous voulez un saint, nommez
Gotti ; un politique, Aldovrandi ; un bonhomme, prenez-moi. » Ces mots,
comme jetés au hasard, furent une illumination soudaine pour tout le conclave
; les projets de
Tencin furent déjoués, et Lambertini fut élu.
Il prit le nom de
Benoît XIV ; mais on le désigne souvent sous celui
de sa famille, qui a commencé sa célébrité. On connaît
un souverain aux ministres, aux amis dont il s'environne. Les choix de Benoît
XIV honorèrent tout son discernement. Il fit son principal ministre le
cardinal Valenti, dont la perte lui causa ensuite les plus vifs regrets : c'était
un homme du plus grand mérite, ainsi que les
cardinaux Passionei et Quirini,
que
Benoît XIV admit également dans son intimité. On sait
aussi qu'il faisait un cas particulier de l'auteur de l'
Anti-Lucrèce.
L'Etat de l'
Eglise et la position de la cour de Rome n'avaient
pas échappé à la pénétration et à la
prudence de Lambertini. Depuis la réforme, les foudres du
Vatican ne faisaient
plus trembler les souverains sur leurs trônes. Les
pontifes avaient abdiqué
de fait leurs prétentions à la suprématie temporelle. A ces
grandes discussions avaient succédé des contestations quelquefois
ridicules, des controverses polémiques sur des points de
théologie
indifférents dans leur
essence aux articles essentiels de la foi. La cour
de Rome y avait pris parti, plutôt par condescendance que par intérêt
personnel. Le foyer de ces disputes était principalement en France, où
deux partis acharnés s'étaient divisés pendant le XVIIème
siècle sur la doctrine de Molina et de Jansénius, et se déchiraient
dans le XVIIIème sur les articles de la trop fameuse
bulle Unigenitus.
Le formulaire de cette
bulle n'en avait pas moins compromis l'autorité
des
pontifes romains, en revêtant de leur sanction des excès qui
se commettaient en leur nom. Les quatre articles de l'assemblée du clergé
de 1682 dormaient dans un oubli apparent, et subsistaient toujours comme principe
héréditaire dans le cur des Français. Benoît
XIV était digne de se mesurer avec toutes ces difficultés, qu'il
avait su prévoir. Il ne lui convenait pas de briser avec éclat les
constitutions de ses prédécesseurs, dont la plupart avaient laissé
d'honorables souvenirs. Il savait que les institutions humaines, celles même
qui ont paru les plus utiles s'altèrent à la longue, et finissent
par n'être plus en
harmonie avec les murs, les opinions, ni avec les
lois des
générations nouvelles ; que la main du temps opère
en silence ces grands changement, et sauve les Etats de ces secousses violentes,
qui les ébranlent jusque dans leurs bases. Enfin, à l'époque
où vivait
Benoît XIV, une main habile traçait cette maxime
mémorable dans un ouvrage qui a immortalisé son auteur : «
Il faut quelquefois bien des siècles pour préparer les changements
; les événements mûrissent, et voilà les révolutions.
» (
Esprit des Lois, livre 58, chap.
10.) Telle était la grande pensée de
Montesquieu ; tel fut le système
de conduite de Lambertini. Ces deux hommes
illustres s'étaient devinés,
et le souverain mettait en pratique ce que le philosophe mettait en lumière
pour le maintien et le bonheur de l'ordre social.
Benoît XIV, dès ses premières années,
avait annoncé ce plan de sagesse et de modération. Dans une discussion
avec le père
Montfaucon, sur les droits des papes, il lui avait dit avec
sa franchise et sa gaieté ordinaires : « Moins de
libertés
de l'
Eglise gallicane de votre part, moins de prétentions ultramontaines
de la nôtre, et nous mettrons les choses au niveau qu'elles doivent avoir.
» Cet
esprit pacifique et conciliateur lui suggérait toujours des
mesures sages et adroites dans les circonstances les plus délicates. il
fut consulté par la cour de France, et invité à s'expliquer
sur ces refus de sacrements qui tourmentaient jusque sur leur
lit de mort, et,
presque toujours d'après des délations obscures, qui servaient souvent
des haines et des vengeances privées, sous le voile imposteur d'un zèle
religieux.
Benoît XIV, par sa lettre encyclique de 1756, décida qu'on
ne pouvait refuser les secours spirituels qu'à ceux qui seraient
notoirement
convaincus d'être réfractaires ou désobéissants à
la
bulle Unigenitus. On trouve ces expressions rapportées dans la
Vie de Benoît XIV, par Cinque et
Fabrino, Rome, 1787, in-fol. : « In ea autem epistola decrevit constitutionem
Unigenitus tantum obsequium et tantam venerationem ubique sibi vindicare,
ut nemo fidelium possit absque salutis æternæ descrimine eidem ullo
modo refragari : quare sacro-sanctum Christi corpus iis morituris esse denegandum,
qui publici ac noti sint adversus constitutionem contumaces, non autem iis qui
incertis tantum rumoribus hujusmodi labe infecti conjiciebantur. » Louis
XV remercia le pape dans les termes les plus affectueux, et fit enregistrer au
parlement une déclaration absolument conforme à la pensée
de
Benoît XIV. En forçant les accusateurs à se montrer au
grand
jour, et à s'appuyer sur des preuves évidentes, on éteignit
peu à peu les persécutions, et la constitution elle-même tomba
bientôt dans l'oubli.
Un seul événement politique, en contact avec
les anciennes prétentions de la cour de Rome, signala le
pontificat de
Benoît XIV ; ce fut la guerre entreprise par la France et la Prusse coalisées,
pour exclure la nouvelle maison d'Autriche de la dignité impériale.
Trois siècles plut tôt, le pape eût pris une part active à
cette querelle, et les censures de l'
Eglise eussent été prodiguées
pour soutenir le candidat favorisé par elle. La majortié des électeurs
s'étant déclarée pour le
duc de Bavière, Benoît
XIV lui envoya seulement un nonce pour le complimenter ; mais la contestation
une fois remise au sort des armes, le pape garda la plus stricte neutralité
; il se contenta, comme Moïse sur le mont Oreb, de tenir ses mains élevées
au
ciel, et de prier pour le parti le plus juste. Les troupes autrichiennes, espagnoles,
napolitaines, s'établirent indistinctement dans les Etats ecclésiastiques.
Les officiers qui passaient dans Rome se faisaient un devoir de respecter le trône
de la
religion et l'asile de la paix. Les armées de Charles et de Lobkowitz
se battaient aux portes de la ville, sans que le sommeil des Romains en fût
troublé. Lorsque la tranquillité fut rétablie, le pape obtint
de justes indemnités pour le séjour des troupes dans ses domaines,
et les puissances de l'
Europe, en s'acquittant de leurs obligations, s'empressèrent
de fortifier leur alliance respective de ce lien sacré de la
concorde universelle.
Benoît XIV chercha à la maintenir par tous les moyens que les occasions
pouvaient lui suggérer.
Son attachement France fut inaltérable.
Il chercha également à obliger Marie-Thérèse, qui
croyait, mais à tort, avoir à s'en plaindre, pour avoir marqué
quelque prédilection à l'électeur de Bavière. Il accorda
à cette princesse la suppression du
patriarchat d'
Aquilée, malgré
l'opposition des Vénitiens ; il lui permit de tolérer le culte des
protestants dans ses Etats. « C'est un très grand bien, écrivait-il
à cette princesse, de chercher à rapprocher les
protestants du
saint-siège.
On ne les convertira jamais que par la persuasion et la douceur. »
Frédéric, possesseur de la Silésie,
devait pourvoir à des
évêchés catholiques faisant partie
de ses conquêtes. Il présentait, pour succéder au célèbre
cardinal de Zinzindorf dans l'
évêché de Breslau, un sujet
dont
Benoît XIV ne voulait pas, à cause de son inhabileté.
Le roi insista, le pape déféra à sa volonté, et la
suite prouva à Frédéric que Lambertini avait raison. L'
impératrice
de Russie le nommait
le sage par excellence. Les souverains de la Sardaigne
et du Portugal lui étaient particulièrement attachés. On
l'estimait même à Constantinople. « Le bon Turc, écrivait-il
à un de ses amis, m'a fait dire les choses du monde les plus agréables
par le
marquis Maïo, etc. » En recevant le roi de Naples qui venait
lui
rendre hommage, il lui dit : « Comme chef de la
religion, je vous vois
à mes pieds ; comme particulier, je suis aux vôtres. » La
margrave
de Bareuth, sur du roi de Prusse, princesse du mérite le plus distingué, vint à Rome visiter
Benoît XIV ; les étrangers de tous les pays, de toutes les sectes, se pressaient autour de lui. « Ce pape, écrivait-il au
cardinal de
Tencin, ce pape que leur
patriarche Luther regardait comme la bête à dix cornes, ce pape ne leur paraît plus si redoutable ; ... ils ne voyent plus en lui l'
antechrist, etc. »
Benoît XIV aimait trop les sciences et les lettres
pour ne pas en faire l'objet particulier de ses soins. (Voyez
Muratori
et
Noris) Il fonda des académies à Rome ; il envoya des gratifications à celle de
Bologne ; il fit mesurer un degré du
méridien (Voyez
Boscovich) ; relever l'
obélisque du champ de
Mars ; bâtir l'
église St-Marcellin, dont il traça lui-même le plan ; exécuter en mosaïque les beaux tableaux de St-Pierre ; traduire en italien les bons livres anglais et français ; enfin, on avait commené à imprimer, par son ordre, une notice des manuscrits presque innombrables qui enrichissaient la bibliothèque du
Vatican, et dont il avait augmenté lui-même
le nombre jusqu'à 3300.
Benoît XIV protégeait les savants et les récompensait. L'abbé Galiani, savant naturaliste, dit, en lui présentant une collection de laves :
Dic ut lapides isti panes fiant.
Le pape entendit fort bien le sens de ces paroles, et les expliqua au gré
de l'écrivain, en lui accordant une pension.
Son administration intérieure
ne fait pas moins d'honneur à sa sagesse ; il sévit contre les usuriers
et les
faux nobes ; il favorisa la
liberté du commerce ; il diminua le
nombre des fêtes. La piété de
Benoît XIV était
sincère, mais éclairée et tolérante. Il s'appliqua
à conserver le dogme et les bonnes murs, dont il donnait lui-même
le plus louable exemple. Il réforma les
jésuites au Portugal. Il
confirma la
bulle de
Clément XI contre les cérémonies chinoises.
Benoît XIV mourut le 03 mai 1758, après une
maladie assez douloureuse, pendant laquelle il ne perdit pas un seul instant la
sérénité de son
âme, ni la vivacité de son
esprit.
Il avait chargé le
cardinal Archinto du gouvernement de l'Etat. Ses derniers
soins furent consacrés à consoler ceux qui pleuraient autour de
lui, et à remplir avec ferveur les devoirs de la
religion. La conversation
de Lambertini était brillante ; ses réparties étaient vives
et remplies de finesse, de grâce, de sel et de gaieté.
Son expression
était originale, et souvent animée par des images neuves, hardies
et piquantes. Caraccioli, qui a écrit une
Vie
de Benoît XIV (1784,
in-12), a rapporté, sur la foi
de quelques témoignages vagues et indirects, une foule de ces traits spirituels
et légers qui échappent dans l'abandon d'une aimable familiarité
; mais on sait que cet écrivain ne se piquait point d'exactitude ni de
discernement. Quelques personnes, un peu sévèrement, ont reproché
à
Benoît XIV certaines saillies qui semblaient lui faire perdre quelque
chose de sa diginité. Les idées que l'on se forme à cet égard
sont relatives aux murs, aux habitudes, au langage. La dignité d'un Français n'est pas celle d'un Allemand, ni d'un Italien. Ce qu'il y a de certain, c'est que jamais
Benoît XIV ne s'oublia au point de se compromettre en aucune
manière. « Il fallait que les murs de Lambertini fussent bien
pures, disait le
cardinal Spinelli, puisque la
liberté qu'il mit dans ses
propos ne jeta jamais le moindre nuage sur ses vertus. » On lui reprocherait
peut-être, avec plus de justice, un peu d'ambition qu'il ne cherchait pas
du moins à déguiser. Il avait une aversion décidée
pour les affaires de détail, qu'il abandonnait à ses ministres.
Les Romains disaient qu'il écrivait trop, et ne gouvernait pas assez.
Benoît XIV avait la taille médiocre, le
corps
replet, l'il enjoué, le sourire fin, et des yeux qui annonçaient
toue la vivacité de son
esprit. L'éloge de
Benoît XIV se trouve
partout ; l'un des plus célèbres est ce distique si connu de Voltaire,
qui lui avait dédié sa tragédie de
Mahomet :
Lambertinus hic est, Romæ decus et pater orbis ;
Qui mundum scriptis docuit, virtutibus ornat.
Mais le plus flatteur de tous, peut-être, est le monument que le fils du ministre Walpole lui fit ériger en Angleterre, et où on
lit, entre autres, ces mots déjà consacrés par les suffrages de la postérité : « Aimé des
catholiques, estimé des
protestants, humble, désintéressé ; monarque sans favori, pape sans
népotisme, et, malgré son
esprit et son savoir, docteur sans orgueil, censeur sans
vérité, etc. » Cet éloge est très beau, sans doute ; mais il n'y en a peut-être pas qu'on puisse moins accuser de flatterie.
L'édition la plus complète des uvres de
Benoît XIV est celle
de
Venise, en 16 volumes in-fol., précédée de la vie de l'auteur.
Elle est composée :
1° du traité
de
la Béatification et de la Canonisation, dont Baudeau a donné
une analyse en français ;
2° du
Sacrifice
de la Messe, écrit d'abord en italien, et traduit en latin
par l'abbé Giacomelli,
Bologne, 1740 ;
3° de
Festis in honorem Christi et beatæ Mariæ, traduit par
le même de l'italien en latin ;
4° institutiones ecclesiasticæ ;
5° de Synodo dicesuna ;
6° Bullarium, imprimé séparément à
Venise, 1760, 4 vol. in-fol. ;
7° Quæstionum canonicar. et moralium in materiis ad sacram congregationem spectantibus ab ipso propositarum et discussarum ;
8° Opera miscellanea. Outre les ouvrages compris dans cette grande collection, et qui tous avaient paru d'abord séparément, on a encore de
Benoît XIV une édition du
Martyrologium de Grégoire XIII, Rome, 1748, et quelques autres pièces. De toutes ces ouvrages, le plus remarquable est celui qui traite des
synodes. On y aperçoit le grand canoniste, et c'est le meilleur que l'on connaisse pour former des ecclésiastiques et diriger des
évêques.
(Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 3 - Pages 652-655)