Vous êtes ici : | b | Jamblique (Iamblikhos en grec / Iamblichus en latin)

Jamblique

(Iamblikhos en grec / Iamblichus en latin)
(v. 250, à Chalcis, en Coelésyrie - 330)
Philosophe grec néo-platonicien
© France-Spiritualités™




Biographie universelle ancienne et moderne

      Jamblique, célèbre philosophe platonicien, était natif de Chalcide, en Syrie, et florissait ven l'an 310, sous le règne de Constantin le Grand. Il fut disciple d'Anatole et ensuite de Porphyre, qu'il égala par la profondeur de la doctrine, mais non par l'élégance du style. Tels sont les détails qu'Eunape nous a conservés sur ce philosophe, qu'on peut regarder comme le dernier chef des néo-platoniciens du IIIème siècle, dont l'école a fait tourner tant de têtes, et n'a pas moins nui à la saine philosophie qu'au christianisme.
      « Leur système était bâti sur la doctrine de l'émanation, d'après laquelle tous les êtres doivent, après plusieurs degrés de purification, retourner à Dieu, dont ils émanent. Dans ce système, le sage peut, dès cette vie, parvenir à l'intuition de la divinité, but le plus sublime de la philosophie. Cette école admettait l'existence d'une classe de démons, ou esprits d'un ordre inférieur, médiateurs entre Dieu et l'homme. Pour entrer en communication avec eux, il fallait une grande pureté de mœurs et une sainteté qui dégageât l'homme de tout ce qu'il a de terrestre. Les âmes déchues habitent des corps qui leur servent de prison ; et si pendant leur vie elles n'ont pas travaillé à se dépouiller des vices, elles sont, après la mort du corps, réunies à d'autres corps plus vils, jusqu'à ce qu'elles soient entièrement épurées, ce qui se rapproche beaucoup de la métempsycose. Les néo-platoniciens admettaient aussi une espèce de trinité ; l'âme, suivant eux, émanait de intelligence, ou seconde essence divine (νουζ), qui émane elle-même de l'être infini et parfait. Pour s'opposer aux progrès du christianisme, qui commençait à ruiner toutes les religions établies, on crut nécessaire d'envelopper d'obscurités cette doctrine des émanations ; on affecta donc de regarder comme les auteurs de ce système Zoroastre en Perse, Orphée en Thrace, et Hermès en Egypte (1). »

     G. E. Hebenstreit a publié une savante dissertation, De Jamblichi philosophi Syri doctrina, christianæ religioni quam imitari studet, noxia. Leipsick, 1764, in-4°. Il nous reste, sous le nom de Jamblique, les ouvrages suivants, écrits en grec, et depuis longtemps traduits en latin : Protrepticus seu adhorfario ad philosophiam. La meilleure édition est celle qu'a publiée M. Théophile Kiessling, Leipsick, 1813, in-8°, grec-latin. De vita Pythagoræ, Amsterdam, 1707, in-4°, grec-latin, avec les corrections et les notes de Ludolphe Kuster, qui y a réuni la vie de Pythagore, par Malchus (ou plutôt par Porphyre), dont l'ouvrage de Jamblique est tiré en grande partie ; la version latine est de V. Obrecht. M. Kiessling en a aussi donné une bonne édition grec-latin, Leipsick, 1816, in-8°. In Nicomachi Geraseni arithmeticam introductionem et De fato liber, nunc primum editus græce, in latinum sermonem conversus, notis illustratus a Sam. Tennulio, Arnheim, 1688, in-4°. Cet ouvrage forme, dans les manuscrits, le quatrième livre de la vie de Pythagore : le second est intitulé Hypomnemata Pythagorica, et le troisième De communi mathematica scientia. On attribue aussi à Jamblique, quoiqu'ils ne portent pas son nom dans les manuscrits, les Theologoumena arithmeticæ, qui renferment différentes spéculations théologiques et philosophiques des anciens sur les nombres. De mysteriis Ægyptiorum. latin (traduit par Marsile Ficin), Venise, Alde, 1497, in-fol. ; avec quelques fragments de Proclus, ibid.,1516, in-fol. ; idem, avec une lettre de Porphyre, ad Anebonem Ægyptium, Oxford, 1678, in-fol. grec-latin, de la traduction de Th. Gale. Cet ouvrage est rempli d'idées théurgiques et extravagantes : de bons critiques le croient postérieur à Jamblique de Chalcide.


________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
(1)  Histoire abrégée de la Littérature grecque, par F. Schœll, tome Ier, p. 203.  (Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 20 - Pages 536-537)



Dictionnaire universel d'histoire et de géographie de Bouillet

      Jamblique, Iamblichus, philosophe néo-platonicien, né à la fin du IIIème siècle, à Chalcis en Cœlésyrie, mort en 333, était disciple de Porphyre, et enseignait à Alexandrie.

      Outre les trois hypostases divines admises par ses prédécesseurs (Voyez Plotin), il admit une foule de triades secondaires, naissant les unes des autres. Il renouvela aussi la théorie des nombres de Pythagore, en y rattachant sa propre doctrine. Ce qui le caractérise surtout, c'est qu'il professa une philosophie mystique à laquelle il mêlait la magie et la théurgie ; il enseigna les moyens de communiquer avec la divinité ou avec les démons, êtres intermédiaires entre Dieu et l'homme, prétendit faire lui-même des miracles, et fut l'un des plus dangereux ennemis du Christianisme.

      Il reste de lui une Exhortation à la philosophie (publiée en grec-latin, par Kiessling, Leipsick, 1813, in-8°) ; une Vie de Pythagore, pleine de fables (publiée par le même, Leipsick, 1816, in-8°, et à la suite du Diogène Laërce de la collection Didot), et un Livre sur les Mystères des Egyptiens, ouvrage rempli d'idées extravagantes et qui paraît plutôt appartenir à son école qu'à lui-même (publié, avec une Lettre apocryphe de Porphyre à l'Egyptien Anébon, par Th. Gale, grec-latin, Oxford, 1678, in-fol., et plus récemment par Parthey, Berlin, 1857, in-8°). Stobée nous a conservé quelques fragments de son Traité sur l'âme, d'un Commentaire sur le traité de l'âme d'Aristote et d'une Lettre sur le destin ; ces derniers écrits, pleins de sens et d'érudition, ont été traduits en français par M. E. Levêque, Paris, 1859 (dans le tome II de la traduction des Ennéades de Plotin de M. Bouillet).

      On peut consulter sur ce philosophe : Hebenstreit, De Jamblici doctrina christianæ religioni noxia, Leipzig, 1794, et Meiners, Judicium de libro qui de Mysteriis Ægiptorum inscribitur (dans les Mémoires de la Société de Goettingue).  Marie-Nicolas Bouillet, Dictionnaire universel d'histoire et de géographie, 20ème édition (1866), p. 947.




Site et boutique déposés auprès de Copyrightfrance.com - Toute reproduction interdite
© 2000-2024  LB
Tous droits réservés - Reproduction intégrale ou partielle interdite

Taille des
caractères

Interlignes

Cambria


Mot de passe oublié
Créer un compte