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Dom Antoine-Joseph Pernéty

      Le Jardin des Philosophes est le vase qui contient la matière du grand œuvre. Les couleurs sont les fleurs de ce Jardin, que le feu de la Nature, aidé du feu artificiel, fait naître et éclore. Le Dragon des Hespérides veille à la porte du Jardin des Sages, dont il garde l'entrée. D'Espagnet donne ainsi la description de ce Jardin.

      Lorsqu'on a trouvé le moyen d'ouvrir la porte du Jardin des Philosophes, on trouve dès l'entrée une fontaine d'eau très limpide qui sort de sept sources, et qui l'arrose tout entier. Il faut, y faire boire le Dragon par le nombre magique de trois fois sept, jusqu'à ce qu'il en soit tellement enivré, qu'il dépouille ses vêtements. Mais on n'en viendra jamais à bout si Vénus porte lumière, et Diane cornue ne nous sont propices et favorables. On doit chercher dans ce Jardin trois sortes de fleurs, qu'il faut nécessairement y trouver pour réussir. Tout auprès du seuil de la porte se voient des violettes printanières, qui arrosées par des petits ruisseaux, formés par des saignées faites au fleuve doré, font prendre à ces violettes une couleur brillante d'un saphir foncé. Le soleil vous servira de guide. Vous ne séparerez point ces fleurs de leurs racines, jusqu'à ce que vous en composiez votre pierre, parce qu'elles donnent plus de suc et de teinture, lorsqu'elles sont fraîchement cueillies : alors vous les cueillerez d'une main subtile et ingénieuse : ce que vous ferez très aisément, si votre mauvais destin ne s'y oppose ; lorsque vous en aurez cueilli une, la racine vous en produira bientôt d'autres, dorées comme la première. Vous trouverez ensuite de beaux lis, d'un blanc éclatant, et enfin l'immortelle amarrante d'une belle couleur de pourpre. Tout ce que nous venons de rapporter d'après d'Espagnet, doit s'entendre de la seconde opération, que presque tous les Philosophes appellent la première, parce qu'ils supposent qu'on a le mercure tout préparé. Cette préparation est cependant ce qu'il y a de plus difficile, puisqu'ils l'ont appelée les travaux d'Hercule. Mais peu d'entre eux en ont parlé, parce que tout leur secret gît presque dans cette opération ; la seconde, qui est la formation du soufre lunifique et solifique, est appelée un ouvrage de femmes et un jeu d'enfants.

      La fontaine que l'on trouve à l'entrée du Jardin, est le mercure des Sages, qui sort des sept sources, parce qu'il est le principe des sept métaux, et qu'il est formé par les sept planètes, quoique le Soleil seul soit appelé son père, et la Lune seule sa mère. Le Dragon qu'on y fait boire, est la putréfaction qui survient à la matière, qu'ils ont appelée Dragon, à cause de sa couleur noire et de sa puanteur. Ce Dragon quitte ses vêtements, lorsque la couleur grise succède à la noire. Vous ne réussirez point si Vénus et Diane ne vous sont favorables, c'est-à-dire, si, par le régime du feu, vous ne parvenez à blanchir la matière qu'il appelle dans cet état de blancheur, le règne de la Lune, auquel succède celui de Vénus, puis celui de Mars, enfin celui du Soleil. Vous ne séparerez point ces fleurs de leurs racines, etc. ; c'est-à-dire, qu'il ne faut rien ôter du vase ; alors vous les cueillerez d'une main subtile et ingénieuse ; non pas qu'il faille alors ôter quoique ce soit de l'œuf, ni même l'ouvrir ; mais faire succéder les couleurs les unes aux autres, au moyen du régime du feu. Par ce moyen on aura d'abord les violettes de couleur de saphir foncé, ensuite le lis, et enfin l'amarante, ou la couleur de pourpre, qui est l'indice de la perfection du soufre aurifique.  Dom Antoine-Joseph Pernety, Dictionnaire mytho-hermétique, Edition de 1758 - Français modernisé par France-Spiritualités.




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