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Jean-Théophile Désaguliers

(12 mars 1683, à La Rochelle - 29 février 1744, à Londres)
Pasteur anglican - Troisième Grand-Maître de la Grande-Loge de Londres
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Jean-Théophile Désaguliers dans son temps
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Biographie universelle ancienne et moderne

      Jean-Théophile Désaguliers, célèbre physicien, naquit à La Rochelle en 1683. Son père, ministre protestant du seigneur d'Aitré, ayant été obligé de se retirer en Angleterre par suite de la révocation de l'édit de Nantes, y fut chargé de l'éducation de la jeunesse dans l'école d'Islington, près de Londres. Cette circonstance favorisa le désir qu'il avait d'instruire lui-même un fils doué des plus heureuses dispositions. Il lui apprit les langues grecque et latine, et il eut bientôt la satisfaction de se voir aider dans ses fonctions par un enfant qui avait à peine seize ans.

      Le jeune Désaguliers ayant perdu son père quitta l'école d'Islington, et alla étudier en philosophie dans l'université d'Oxford. Keill y donnait alors des leçons de physique expérimentale. Désaguliers devint son disciple, et se livra avec tant d'ardeur à l'étude de cette science qu'il mérita de remplacer son maître lorsqu'il quitta Oxford en 1710. On le chargea d'ouvrir, au collège de Hart-Hall, un cours de physique, qu'il continua pendant trois ans. Newton fut l'oracle qu'il consulta pour ses leçons. Sa réputation croissante porta son nom à Londres, où l'on désira lui voir répéter ses expériences. Il s'y rendit, moins pour répondre à l'empressement du public, que pour acquérir de nouvelles connaissances, et dans la vue de se consacrer à l'état ecclésiastique. Il entra dans les ordres, prêcha à Hamptoncourt en 1716 devant le roi, et fut ordonné prêtre en 1717. Il obtint ensuite deux cures, et fut chapelain du duc de Chandos, puis du prince de Galles.

      La société royale de Londres lui avait ouvert ses portes en le dispensant de payer son entrée, de signer les obligations ordinaires, et de fournir aux contributions hebdomadaires. Newton, qui jouissait déjà d'une grande réputation, reconnut ses talents, et le chargea de répéter quelques-unes de ces expériences capitales sur lesquelles reposait sa nouvelle doctrine. Désaguliers n'épargna rien pour justifier une si honorable marque de confiance. Il inventa et construisit de nouveaux instruments, perfectionna ceux qui étaient connus, et fit un cours de physique expérimentale newtonienne, où l'on vit accourir les savants et les hommes d'Etat dont la Grande-Bretagne s'honorait alors. Il eut la gloire de compter parmi ses auditeurs le roi George Ier et le prince de Galles, qui voulut apprendre de lui la philosophie newtonienne. Désaguliers voyagea ensuite en Hollande, et donna à Rotterdam et à La Haye des leçons qui furent très suivies. A son retour en Angleterre la société royale lui confia la place de démonstrateur que le célèbre Robert Hook avait remplie pendant plusieurs années. Le public se porta de nouveau en foule à son école, d'où l'on vit sortir plusieurs hommes de mérite, parmi lesquels on distingue 's Gravesande.

      Désaguliers publia le recueil de ses leçons de physique expérimentale (System of experimental Philosophy, Londres, 1719), en 2 vol. in-4°. Le premier traité de la mécanique rationnelle et de ses applications aux arts ; dans le second, l'auteur s'est occupé spécialement des machines hydrauliques. Ces deux volumes ont été traduits en français par le P. Pézenas. Désaguliers remporta en 1742 le prix proposé par l'Académie de Bordeaux sur l'électricité. Sa dissertation fut imprimée, et ensuite traduite en italien. Il a inséré dans les Transactions philosophiques plusieurs Mémoires intéressants : pour défendre l'optique de Newton contre les objections de Rizetti ; pour soutenir l'ancienne opinion de la mesure de la force des corps en mouvement ; pour déterminer la figure de la terre en sphéroïde aplati ; ce dernier, fait pour défendre Newton contre les objections de Mairan, est remarquable par la force des arguments et la solidité des expériences que l'auteur établit. Désaguliers a encore publié un opuscule sur une nouvelle manière de construire les cheminées, Londres, 1715, in-8° ; il a donné plusieurs traductions anglaises : 3 vol. du Cours de mathématiques d'Ozanam ; La Mécanique du feu, de Gauger ; Le Mouvement des eaux, par Mariette ; les Dissertations latines sur la médecine, par le docteur Pitcairn ; l'Astronomie< de Grégory ; l'Introduction à la philosophie newtonienne, par 's Gravesande ; enfin on lui attribue : The newtonian Philosophy the best Model of Governement, an allegorical Poem, Londres, in-4°, ou Poème présentant la philosophie de Newton comme le meilleur modèle de gouvernement. Déaguliers n'a pu être l'auteur de cette production ; il n'était ni poète ni enthousiaste, et à quelque degré qu'il exaltât la gloire de celui qu'il appelait philosophe incomparable, son imagination ne s'enflamma jamais au point d'en faire le héros d'une rêverie. Tout les ouvrages de Désaguliers prouvent que ses sentiments pour Newton étaient de l'estime, de l'admiration, et non un enthousiasme presque dégénéré en fanatisme, comme le suppose le poème. On rapporte, sans que cela soit prouvé, que la raison de Désaguliers s'altéra totalement dans la dernière année de sa vie, et que ses accès de folie lui causèrent la mort.

      Il mourut en 1743.  (Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 10 - Pages 451-452)


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