Biographie universelle ancienne et moderne Suintila, vingt-troisième roi des
Visigoths d'Espagne, donna des preuves de sa valeur, avant de parvenir au trône, en soumettant les
Asturiens révoltés. Devenu roi, en 622, par l'élection des grands, il s'occupa de réformer les lois et de protéger le peuple contre l'oppression des
ducs et des comtes. Il prit les armes, dans la première année de son règne, pour s'opposer aux irruptions des Gascons, qui désolaient la Biscaye et la Navarre, et, à la tête d'une armée nombreuse, il les défit sur les bords de l'Ebre. Les Gascons durent à son humanité la sûreté de leur retraite, le vainqueur n'ayant exigé d'eux que la restitution du butin et d'une forteresse qu'on croit être Fontarabie.
Ce prince acheva de chasser de l'empire d'Orient les Romains qui s'étaient maintenus dans la province d'Algarve et qui y conservaient encore deux généraux. Il vainquit l'un par ses armes et parvint à gagner l'autre par ses libéralités. Mais son caractère parut changer tout à coup. Il foula ses sujets, qu'il avait gouvernés jusque-là avec douceur. Les grands se soulevèrent et appelèrent à leur secours Sisenand, gouverneur de la Gaule gothique.
Suintila marcha contre lui et déjà les deux armées étaient en présence lorsque ses propres soldats, gagnés par son rival, s'écrièrent qu'il fallait le
déposer. Sisenand fut proclamé roi, et
Suintila n'eut que le temps de fuir et de se cacher dans une retraite où il mourut quelque temps après.
(Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 40 - Page 421)
Dictionnaire universel d'histoire et de géographie de Bouillet Suintila, roi des Visigoths d'Espagne de 621 à 631, réforma les lois, protégea le peuple contre la pression des grands, battit les
Vascons, qui désolaient ses Etats, et acheva de chasser les Grecs de l'Espagne (624). Mais il mécontenta la nation en associant au trône son fils
Ricimer,
encore en bas âge, et fut détrôné par Sisenand, gouverneur de la
Septimanie (631). Il mourut quatre ans après.
Marie-Nicolas Bouillet, Dictionnaire universel d'histoire et de géographie, 20ème édition (1866), p. 1818.