Dictionnaire M. Bescherelle
Substantif masculin Philosophie
Opinion de ceux qui nient la réalité des choses et qui soutiennent que toutes nos connaissances sont sans objet. Cette opinion offre plusieurs nuances. L'
idéalisme considéré d'une manière générale, s'oppose au réalisme. Considéré comme niant la matière sans être la négation d'une substance spirituelle, il prend le nom de spiritualisme ; comme niant toute réalité extérieure, matérielle ou spirituelle, une seule exceptée,
Dieu : c'est l'
idéalisme mystique ou
religieux, l'
idéalisme de Berkeley, dont le spiritualisme de
Descartes et de Malebranche sont les antécédents ; comme niant toute autre réalité que celle du mot sans aucune exception, c'est l'
idéalisme subjectif, l'
idéalisme de Fichte ; comme résolvant tout être, toute véritable existence, toute connaissance, toute idée dans le non-moi, c'est l'
idéalisme abjectif. Si, sans vouloir distinguer entre le moi et le non-moi, on ne veut admettre que l'être absolu, et qu'on le réduise à l'idée, l'
idéalisme est alors absolu : c'est l'
idéalisme de Hegel ; enfin si l'
idéalisme n'est que l'
ignorance de la réalité externe seulement ou de la réalité externe et interne tout à la fois, il est critique, mais non sceptique, car il pose la réalité correspondante à l'idée en soutenant seulement qu'on n'en connait rien. Tel est l'
idéalisme de Kant.
M. Bescherelle, aîné, Dictionnaire national ou Dictionnaire universel de la langue française - Volume II (G-Z) (1856), p. 190.