Dom Antoine-Joseph Pernéty L'
Alchymie reconnaît plusieurs
agents dans l'opération
de l'uvre, deux en puissance, et deux actuels, qui mettent en action ceux qui n'étaient d'abord
agents qu'en puissance.
Les deux
agents actuels sont le
feu céleste et le
feu central, qui préparent la matière à l'Artiste. Après la préparation de la pierre faite par l'Artiste, ces deux
agents se réduisent en un seul, qui est le
feu philosophique.
Les deux
agents en puissance sont le soufre et le
feu inné de la matière, qui pour devenir
agents actuels n'ont besoin que d'être excités par le
feu philosophique. Il y a encore un autre
agent sur lequel les Philosophes ont presque tous gardé le silence, et le rejettent même en apparence ; c'est le
feu élémentaire qu'ils ne nomment jamais, et dont ils ne parlent que par
énigmes, pour tromper et donner la torture à ceux qui veulent entreprendre le grand uvre. Après la connaissance de la matière, tout le secret gît dans l'administration et le régime de ce
feu.
Agent. L'
agent interne des Alchymistes est le
feu inné de la matière, qui étant excité par l'externe, digère, putréfie, et cuit cette matière beaucoup mieux que le
feu élémentaire ne saurait le faire. Cet
agent est le plus grand secret de l'Art ; et pour l'obtenir, il faut se comporter comme Thétis avec
Achille. Un des Ecrivains modernes sur cet Art (
Pontanus) dit, qu'il est minéral, égal, continuel, qu'il ne produit point de vapeurs, s'il n'est excité avec trop de violence ; qu'il participe du soufre, qu'il n'est point pris ou tiré de la matière, qu'il dissout et ramasse, qu'il
calcine,
congèle et coagule tout ; qu'il s'acquiert par industrie et par l'art, et qu'il coûte peu de frais, s'il en coûte quelques-uns.
Dom Antoine-Joseph Pernety, Dictionnaire mytho-hermétique, Edition de 1758 - Français modernisé par France-Spiritualités.