Dictionnaire M. Bescherelle
Substantif masculin Chimie
Chapiteau en terre, conique et sans fond, de manière qu'on puisse en emboîter plusieurs l'un dans l'autre.
Aludel : Chimie
Assemblage ou emboîtage de ces
chapiteaux. L'
aludel sert pour sublimer.
On ne fait maintenant usage des
aludels qu'aux mines d'Almaden, en Espagne, et d'Idria, en Carniole, pour extraire le mercure de son minerai. (Legoar)
M. Bescherelle, aîné, Dictionnaire national ou Dictionnaire universel de la langue française - Volume I (A-F) (1856), p. 144.
Dom Antoine-Joseph Pernéty Vase requis pour le grand uvre.
Geber le décrit ainsi dans la 4ème partie du livre I de sa
Somme de la
perfection. L'
Aludel doit être fait d'un verre épais également partout ; toute autre matière ne vaut rien pour cet effet, à moins qu'elle ne soit d'une substance qui ait beaucoup d'affinité
avec le verre, telle que celle des cailloux. Car le verre seul est propre par sa consistance et en substance inaltérable à retenir les
esprits ténus et subtils des mixtes, qui s'évaporeraient par les pores des autres matières. Les métaux mêmes ne valent rien pour cela, parce que l'affinité qu'ils ont avec les
esprits minéraux et métalliques en feraient une réunion, au lieu de les laisser sublimer.
Mais
Geber, comme les autres Philosophes, n'entend pas toujours le vase de verre, par le terme
Aludel ; souvent, et le plus communément, ils désignent sous ce nom le vase philosophique, qu'il ne faut pas confondre avec le vase dans lequel on renferme la matière. C'est pourquoi quand ils disent de
sceller
hermétiquement l'
Aludel, cela veut dire, qu'il faut
fixer le mercure des Sages. Voyez
Vase.
Les Chymistes vulgaires ont interprété
Aludel
par
fourneau,
cucurbite ; lorsque les
Adeptes en parlent en semblant indiquer un
fourneau, il faut l'entendre de leur
fourneau secret, qui quelquefois se prend pour la matière de laquelle ils extraient leur mercure ; d'autres fois, de leur soufre
animé, vif, ou pierre
ignée, qui entretient et conserve le
feu interne et agissant de l'uvre.
Aludel se prend encore pour le mercure même animé.
Dom Antoine-Joseph Pernety, Dictionnaire mytho-hermétique, Edition de 1758 - Français modernisé par France-Spiritualités.