Louis II, fils de Ladislas VI ou VII, roi de Hongrie et de Bohême, né le 1er mai 1506, n'avait que 10 ans, lorsqu'il succéda sur ce double trône à son père, qui avait eu la précaution de le faire couronner de son vivant. Incapable par son âge de tenir les rênes du gouvernement, il devint le jouet des grands, qui ne lui laissèrent que le titre de roi. Ses ministres encourageaient secrètement les
factions dont ils partageaient les intérêts ; et les peuples recouraient vainement à l'autorité du monarque, impuissant pour les protéger. L'empereur des Turcs, Soliman II, envoya une ambassade à Louis pour lui proposer la prorogation de la trêve conclue avec Ladislas par Selim, son prédécesseur. Les ambassadeurs furent reçus avec mépris, et traités ensuite, dit-on, d'une manière atroce. Le sultan, furieux, entre aussitôt dans la Hongrie à la tête d'une puissante armée, et vient mettre le siège devant Belgrade, qu'il enlève, le 20 août 1521, après six semaines de tranchée ouverte. La prise de cette place importante fut suivie de celle des principales villes de la Hongrie et de la Croatie.
La guerre continua les années suivantes avec une alternative de revers et de succès ; mais enfin Louis voulut livrer une bataille décisive le 29 août 1526, à Mohatz, dans la basse Hongrie. Il y fut défait complètement ; deux mois après, son
corps fut retrouvé dans un marais où il avait été englouti avec son
cheval. Ce jeune prince n'avait que vingt ans, et les qualités qu'il annonçait le firent regretter. Il avait épousé en 1521
Marie, soeur de Charles-Quint, dont il n'eut pas d'
enfants. Ferdinand d'Autriche et Jean Zapolski se disputèrent le
royaume de Hongrie, qui finit par rester à Ferdinand ; et c'est depuis cette époque qu'il fait partie des Etats héréditaires de la maison
d'Autriche.