Dictionnaire M. Bescherelle
Substantif masculinbr>
Phénomène dont la marée est la cause principale, et qui se remarque dans plusieurs rivières et particulièrement en France dans la Seine et la Dordogne. Ce phénomène présente le spectacle d'une masse d'
eau en forme de monticule, remontant le courant avec
force et impétuosité. On l'observe surtout quand les
eaux de la Dordogne sont très basses, en août et en septembre. Alors on voit près du Bec d'
Ambès, point où la Dordogne se joint à la Garonne, une lame d'
eau haute de huit à dix pieds, ordinairement de la grandeur d'une tonne, rouler sur la côte, la parcourir dans toutes ses sinuosités, rapidement, mais avec un bruit assez fort. Quelquefois le
mascaret remonte la rivière jusqu'à environ huit
lieues de son confluent, et s'éteint en espèce de
brouillard. Suivant d'anciens auteurs, le
mascaret causait autrefois des ravages partout où il passait ; aujourd'hui c'est un phénomène plus curieux que redoutable. On l'appelle
pororoca sur le
fleuve de l'Amazone en Amérique,
rat d'eau sur quelques autres
fleuves,
bogatz sur le Nil,
barre sur la Seine.
Mascaret :
On suppose que ce mot vient de
Saint-Macaire, nom de l'endroit jusqu'où
les
eaux de la Dordogne sont repoussées, à 36 km de son embouchure.
M. Bescherelle, aîné, Dictionnaire national ou Dictionnaire universel de la langue française - Volume II (G-Z) (1856), p. 458.