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Maximien Hercule

(Marcus Aurelius Valerius Maximinus Herculius)
(v. 250, près de Sirmium, en Pannonie - 310, à Marseille)
Empereur romain de 286 à 305, et de 306 à 310
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L'empereur Maximien Hercule dans son temps
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Biographie universelle ancienne et moderne

      Maximien, surnommé Hercule (Marcus-Aurelius-Valerius-Maximinus), empereur romain, reçut la pourpre, en 286, des mains de Dioclétien, qui voulait se donner dans cet ancien compagnon d'armes un collègue dont l'expérience et la valeur pussent maintenir l'intégrité de l'Empire. Fils d'un paysan des environs de Sirmium, Maximien s'était endurci aux travaux guerriers, sous les règnes d'Aurélien et de Probus. Sans culture, grossier dans ses mœurs et ses manières, il n'estimait, après la bravoure, que les arts qui servent le faste ; ses panégyristes le félicitaient de reproduire les vertus des héros de l'ancienne Rome, sans avoir même entendu prononcer leurs noms. Il avait plutôt l'habitude que le génie des opérations militaires ; et le sentiment de son infériorité lui faisait rapporter aux sages conseils de son bienfaiteur les succès qui lui étaient le plus personnels. Dioclétien retirait encore de son ascendant sur Maximien un avantage précieux à sa politique : il abandonnait à la violence de son collègue tous les actes de rigueur et de vengeance ; et les peuples bénissaient sa modération, sans apercevoir la main qui donnait l'impulsion au naturel féroce de Maximien. Le gouvernement de celui-ci était comparé à l'âge de fer, et l'on retrouvait l'âge d'or dans l'administration paternelle de Dioclétien. La vanité des deux empereurs leur avait fait ajouter à leurs noms les titres de Jovius et d'Herculius ; et les flatteurs disaient que pendant que l'un des maîtres du monde maintenait l'harmonie dans toutes ses parties par la puissance de ses regards, l'autre terrassait d'un bras invincible les monstres et les tyrans.
      Les premiers ennemis qu'eut à combattre Maximien furent les Bagaudes (1), paysans de la Gaule, qui venaient de faire un sanglant effort pour échapper à la dureté de esclavage. Ælianus et Amandus, chefs de la révolte, cédèrent à la discipline des légions, et payèrent de leur vie la témérité qu'ils avaient eue de se revêtir de la pourpre. Une autre insurrection contre laquelle fut impuissante la valeur de Maximien, détacha la Bretagne de l'empire. Carausius qui commandait la flotte romaine à Gessoriacum (Boulogne-sur-Mer), gagna ses soldats, et se rendit indépendant, en l'an 287, dans l'île qu'il était chargé de défendre contre les incursions des barbares. Maximien fit d'inutiles préparatifs pour le réduire ; la rébellion ne put être étouffée que par Constance Chlore, l'un des deux Césars que Dioclétien sentit la nécessité d'admettre encore en partage de son autorité, et auquel il avait donné la main de Théodora, belle-fille de Maximien. Par suite de ce partage, ce dernier eut à gouverner l'Italie, la Numidie, la Rhétie et la haute Pannonie.

      Deux nouveaux usurpateurs s'étaient levés en Afrique en 296 ; Dioclétien marcha contre Achillée en Egypte, et Maximien chassa de leurs montagnes les barbares de la Mauritanie, et les contraignit de se soumettre. Ces deux princes célébrèrent leurs victoires (20 novembre 303) par une entrée triomphale à Rome, dont ils s'éloignèrent bientôt pour toujours. Le premier établit son séjour à Nicomédie ; le second, à Milan, qu'il embellit à grands frais. L'abdication de Dioclétien, en 305, entraîna celle de Maximien, qui, cédant à regret à l'influence de son collègue, se retira au fond de la Lucanie.

      La proclamation subite de son fils Maxence par les gardes prétoriennes de Rome lui rouvrit, en 306, la carrière de l'ambition ; il conduisit toutes les opérations qui consolidèrent l'autorité de ce fils, et se fit prier par lui et le sénat de reprendre la pourpre. Son caractère altier arma enfin Maxence contre lui : chassé de Rome par les soldats, il se retira en Illyrie, sollicita vainement Dioclétien de reprendre les rênes de l'empire, donna de l'ombrage à Galère, et n'eut plus d'autre retraite que la cour de Constantin, auquel il avait uni Fausta, sa fille. Son génie turbulent lui fit entreprendre la ruine de son gendre pour ressaisir le pouvoir. Pendant que Constantin était occupé sur les bords du Rhin contre les Francs, Maximien répandit le bruit de sa mort, corrompit les troupes qui restaient dans la Gaule, et se fit proclamer empereur. Mais, épouvanté bientôt de la marche rapide de Constantin, il se renferma dans , où ses soldats le livrèrent pour acheter leur pardon. Il obtint de choisir le genre de sa mort, et il s'étrangla de ses propres mains en 310. Il avait provoqué sa fin tragique par des tentatives réitérées contre les jours de Constantin. Gibbon a essayé d'élever des doutes sur les détails que donnent à cet égard les historiens chrétiens. Il est certain que Maximien fut l'un des plus grands persécuteurs de leur culte (Voyez Maurice).


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(1)  Le nom général de Bagaudes fut employé en Gaule, dit Gibbon, jusque dans le Vème siècle pour désigner les rebelles. Ducange le fait dériver du mot celtique Bagad, assemblée tumultueuse. Les retranchements qu'ils avaient élevés dans l'endroit qu'on appelle aujourd'hui St-Maur-des-Fossés, à deux lieues de Paris, sur les bords de la Marne, portaient encore au VIIIème siècle le nom de Castrum Bagaudarum.  (Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 27 - Pages 372-373)



Dictionnaire universel d'histoire et de géographie de Bouillet

       Marie-Nicolas Bouillet, Dictionnaire universel d'histoire et de géographie, 20ème édition (1866), p. 1213.




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