Gondemar ou
Godomar, roi de
Bourgogne, second fils de
Gondebaud, succéda en 523 à Sigismond, son
frère, assassiné avec ses
enfants par
Clodomir, roi d'
Orléans. Il rallia ses troupes affaiblies par des défaites successives, chercha à captiver la bienveillance de ses
grands vassaux, et avec leur secours parvint à chasser les
Francs de son royaume. Il s'occupa ensuite des moyens de discipliner et d'aguerrir ses soldats, et mit son armée en état de repousser une nouvelle agression. Cependant,
Clodomir rentre en
Bourgogne et marche contre
Gondemar, qui l'attendait dans la plaine de Véseronce. Il s'y livra une bataille dont le succès fut longtemps indécis ; mais enfin,
Clodomir ayant été tué d'un coup de lance, les
Bourguignons lui coupèrent la tête et la placèrent au bout d'une pique pour l'exposer aux regards des
Francs ; spectacle, disent nos anciens auteurs, qui redoubla leur furie et contribua à les rendre victorieux ; mais qui, suivant Agathias, dont le récit nous paraît plus fidèle, ébranla leur courage et les détermina à accepter sur-le-champ les propositions que leur fit
Gondemar.
Après cette victoire mémorable (524), ce prince resta quelques années possesseur tranquille du royaume de
Bourgogne. Il regardait la paix comme le premier besoin des peuples, et il l'acheta de Théodoric, roi d'Italie, par la cession de quelques villes. La situation du royaume de
Bourgogne entre des Etats également puissants en retardait la ruine ; mais enfin les
Wisigoths ayant été défaits par les
Francs, le patrimoine de
Gondemar se trouva exposé à l'ambition des fils de Clovis. Ils se réunirent contre lui, l'attaquèrent près d'
Autun en 534, et, l'ayant fait prisonnier, l'enfermèrent dans un château fortifié où il demeura jusqu'à sa mort (541).
Ainsi finit le premier royaume de
Bourgogne, après avoir duré 122 ans. Les provinces dont il était
composé restèrent unies à la France pendant trois siècles ; mais elles en furent détachées sous les faibles successeurs de
Charlemagne : d'une partie se forma le royaume d'
Arles et de
Bourgogne (voyez
Boson), et de l'autre le royaume de la
Bourgogne Transjurane (voyez
Rodolphe Ier), qui prit le nom de comté de
Bourgogne vers le milieu du Xème siècle, après la mort de Rodolphe III, dernier roi.
(Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 17 - Page 138)