Dictionnaire M. Bescherelle
Mythologie grecque
L'un des plus braves guerriers qui
s'illustrèrent au siège de
Troie ; se battit en combat singulier contre
Hector et
Enée ; blessa la déesse
Vénus.
Diomède :
Roi de Thrace, nourrissait ses
chevaux de chair humaine.
Hercule le vainquit et le fit dévorer par ces mêmes
chevaux.
Champs de Diomède :
Partie de l'
Apulie où
Diomède vint se
fixer après le siège de
Troie. C'est dans les
champs de Diomède que se donna la bataille de
Cannes.
M. Bescherelle, aîné, Dictionnaire national ou Dictionnaire universel de la langue française - Volume I (A-F) (1856), p. 996.
Dom Antoine-Joseph Pernéty Roi de Thrace, selon la
Fable, était si cruel, qu'il faisait dévorer par ses
chevaux les étrangers qui venaient chez lui.
Hercule y fut, s'en saisit, et le fit manger lui-même par ses propres
chevaux. Les Philosophes
Hermétiques disent que
Diomède représente le mercure philosophique, dont les
esprits corrosifs, signifiés par les
chevaux, dissolvent et mettent, pour ainsi dire, à mort les métaux avec lesquels on amalgame ce mercure ; et qu'
Hercule, qui est le
symbole du soufre fixant et coagulant, donne le mercure philosophique à dévorer à ses
esprits dans l'uf philosophique.
Fabri. Mais il me semble qu'
Hercule serait plutôt le
symbole
de l'Artiste qui travaille sur ce mercure philosophique. Selon ce dernier sens, on peut expliquer les hôtes et les étrangers qui vont voir
Diomède, par cette troupe de mauvais Alchymistes qui travaillent sur le mercure, représenté par
Diomède, et qu'il fait dévorer par ses
chevaux, c'est-à-dire, par ses
esprits volatils qu'ils cherchent à
fixer, et qui se ruinent dans la poursuite de ce dessein, et se trouvent comme dévores. Il n'en est pas de même d'un vrai Philosophe représenté par
Hercule ; il dompte le mercure et le donne à dévorer à ses propres
chevaux, et en fait sortir un nouveau Roi, ou la pierre de projection, qui est le vrai or, et qui au lieu de tyranniser ses hôtes, les reçoit si bien, qu'il en fait des Rois semblables à lui. II y avait un autre
Diomède, fils de Tydée et de Déiphile, qui fut un des plus célèbres des Héros qui se trouvèrent dans l'armée des Grecs au prétendu siège de
Troye. Voyez les
Fables Egyptiennes et Grecques dévoilées, livre 5, chap. 11 et livre 6.
Dom Antoine-Joseph Pernety, Dictionnaire mytho-hermétique, Edition de 1758 - Français modernisé par France-Spiritualités.
Pierre Commelin Diomède, fils de Tydée, et petit-fils d'née, roi de Calydon, fut élevé à l'école du centaure
Chiron avec plusieurs héros de la Grèce. Il commanda les
Etoliens au siège de
Troie, et se distingua par tant de belles actions, qu'on le considéra comme le plus brave de l'armée, après
Achille et
Ajax, fils de Télamon.
Homère le représente comme le favori de Pallas-Minerve. Par le secours de cette déesse, il tue plusieurs rois de sa main, et il sort avec gloire de combats singuliers contre
Hector,
Enée et les autres princes Troyens. Avec
Ulysse il se saisit des
flèches de
Philoctète, à Lemnos, et les
chevaux de Rhésus, et enlève le
Palladium.
Il blesse
Mars et
Vénus même qui venait secourir son fils
Enée, et qui ne le sauva qu'en le couvrant d'un nuage. La déesse en conçut un tel dépit, que, pour s'en venger, elle
inspira à sa femme
Egialée une violente passion pour un autre.
Diomède, instruit de cet affront, n'échappa qu'avec peine aux embûches qu'elle lui tendit à son retour, en se réfugiant dans le temple de
Junon, et alla chercher un établissement en Italie. Là, le roi
Daunus lui ayant cédé une partie de ses Etats et donné sa fille en
mariage, il fonda la ville d'Arpi ou d'Argyripa.
Après sa mort, il fut honoré comme un
dieu et il eut un temple ou un
bois sacré sur les bords du Timave.
On dit que, durant sa traversée de Grèce en Italie, plusieurs de ses
compagnons, ayant injurié
Vénus dont la persécution les forçait de s'expatrier, furent tout à coup changés en
oiseaux, prirent leur essor et se mirent à voltiger autour du vaisseau. Pline ajoute que ces
oiseaux, nommés
oiseaux de Diomède, se ressouvenant de leur origine, caressaient les Grecs et fuyaient les étrangers.
Pierre Commelin, Mythologie grecque et romaine