Biographie universelle ancienne et moderne Mérovée, deuxième fils du roi
Chilpéric Ier et de la princesse Andouaire, fut chargé, en l'an 576, par son père, de
s'emparer du
Poitou ; mais négligeant les ordres qu'il avait reçus, il s'arrêta dans la ville de
Tours sous le prétexte d'y célébrer
les fêtes de Pâques, et feignant ensuite d'aller voir sa mère, il se rendit à
Rouen, que
Brunehaut habitait depuis la mort de Sigebert. Epris des charmes de sa tante, il avait résolu de l'
épouser ; et il sut obliger Prétextat,
évêque de
Rouen, à bénir leur
mariage. Chilpéric, dont cette union contrariait tous les projets, accourt pour punir
Mérovée : celui-ci se réfugie avec son
épouse dans l'
église de St-Martin, bâtie sur les murailles de la ville. Chilpéric jura que si c'était la volonté de
Dieu qu'ils restassent unis, il ne tenterait point de les séparer. Ce serment ne l'engageait à rien ; cependant,
Mérovée s'en contenta et alla rejoindre son père à
Soissons.
Quelques mois après, les seigneurs austrasiens ayant pris les armes pour forcer Chilpéric à restituer au fils de
Brunehaut (Voyez
Childebert II) la portion de son héritage dont il s'était emparé, Chilpéric, persuadé que
Mérovée n'était point étranger à cette guerre, le fit arrêter, et, l'ayant obligé à recevoir les ordres sacrés, l'enferma dans le
monastère d'Anisole (aujourd'hui St-Calais,
diocèse du
). Le jeune prince parvint à s'échapper et se réfugia dans l'
église de St-Martin de
Tours, l'asile le plus saint qu'il y eût alors. Les
prêtres, craignant de s'attirer la colère de Chilpéric, n'admirent qu'avec répugnance le prince fugitif à partager les aumônes qu'ils distribuaient aux malheureux. En effet, dès que le roi connut l'asile de
Mérovée, il enjoignit à l'
évêque de l'en chasser ; mais Grégoire, qui occupait alors le siège de
Tours, osa lui répondre que lui, chrétien, ne commettrait pas une action qu'on n'avait pas à reprocher aux
Visigoths. Chilpéric leva aussitôt une armée pour pénétrer dans la Touraine ; et
Mérovée, ne voulant pas qu'on pût lui attrinuer la ruine de cette belle province, séloigna secrètement. Il tenta de se réunir à sa chère
Brunehaut, rentrée dans ses Etats ; mais les seigneurs d'
Austrasie lui ayant représenté qu'il attirerait sur ce royaume le fléau de la guerre, il n'y entra point et il erra quelques temps dans différentes provinces.
Il périt enfin, en l'an 577, assassiné par un émissaire de
Frédégonde, sa marâtre. Le bruit se répandit que
Mérovée, pour échapper à la vengeance
de son père, avait prié Gailen, son ami, de lui ôter la vie ; et
Frédégonde, afin d'accréditer ce bruit, ordonna la mort de Gailen, qui périt dans d'horribles supplices. Les restes du malheureux
Mérovée furent rapportés, en l'an 585, à
Paris, par
les soins de Gontran et inhumés dans l'
église St-Vincent, depuis
St-Germain des
Prés.
(Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 28 - Pages 71-72)
Dictionnaire M. Bescherelle Mérovée, fils de Chilpéric Ier, épousa
Brunehaut en 576. Poursuivi par Chilpéric, il fut forcé de se réfugier
dans un
église, d'où il ne sortit que pour être ordonné
prêtre, et peu après mis à mort.
M. Bescherelle, aîné, Dictionnaire national ou Dictionnaire universel de la langue française - Volume II (G-Z) (1856), p. 498.
Dictionnaire universel d'histoire et de géographie de Bouillet Mérovée, fils de Chilpéric Ier, fut séduit par les charmes de
Brunehaut, sa tante, alors captive à
Rouen, et l'épousa malgré son père (576). Poursuivi par Chilpéric, à l'instigation de
Frédégonde, il se réfugia dans une
église ; mais il tomba peu après entre les mains de son père, qui l'enferma dans un
monastère. Après avoir tenté vainement de se réunir à
Brunehaut en
Austrasie, il se fit tuer pour ne pas tomber entre les mains de
Frédégonde, en 577.
Marie-Nicolas Bouillet, Dictionnaire universel d'histoire et de géographie, 20ème édition (1866), p. 1239.