Pépin, roi d'Italie, de 781 à 810, avait porté avant son
baptême le nom de Carloman. Il était le second fils de
Charlemagne et d'Hildegarde. Ce monarque, désirant assurer à ses
enfants les vastes Etats qu'il avait conquis, partagea de bonne heure entre eux ses
couronnes : il destinait la France à l'aîné, l'Italie au second, l'
Aquitaine au troisième, et Pépin devait à peine être âgé de cinq ans lorsque, après avoir été baptisé à Rome le 14 avril 781 par le pape Adrien, il fut sacré comme roi d'Italie. Il paraît qu'il fut élevé ensuite dans la province qu'il devait gouverner, et dès l'année 787, on le fit marcher à la tête de l'armée italienne que
Charlemagne appelait en Bavière. Il apprit en effet très jeune encore l'art de la guerre : comme dans la conduite générale de son royaume, il n'était qu'un lieutenant de son père, dont il exécutait les ordres ; l'
histoire n'a conservé de lui que les souvenirs de quelques-unes de ses expéditions.
En 793, il entreprit la conquête du
duché de
Bénévent, dont le prince lombard Grimoald défendit vaillamment
l'indépendance. Cette guerre dura autant que son règne, suspendue
seulement par une expédition de Pépin dans la Germanie, où il pénétra en 796 jusqu'au confluent de la Drave et du Danube, et par la prise de la Bavière, de l'Istrie et d'une partie de la Dalmatie, que
Charlemagne joignit à son partage en 806. Pépin, au centre des Etats duquel était placée la république de
Venise, voulut soumettre aussi cet Etat indépendant : il l'attaqua vainement en 810 ; il ravagea bien les îles les plus proches du rivages ; mais les Vénitiens lui opposèrent dans celle de Rialto une résistance invincible (Voyez
Participatio). Pépin était à peine de retour de cette expédition lorsqu'il tomba malade à Milan, où il mourut le 08
juillet 810.
Son corps fut enseveli dans la
basilique de St-Zénon, à Vérone. Pépin avait été marié ; mais on ignorait le nom de sa femme. Il laissa cinq filles et un fils, le malheureux
Bernard, que
Louis le Débonnaire fit périr d'une manière cruelle.
On conserve dans le
corps des lois lombardes 49 constitutions de Pépin comme roi d'Italie : elles ne sont point indignes d'être associées à celles de son père ; mais peut-être avaient-elles
été concertées avec lui. Pépin passait pour vaillant autant qu'ambitieux, et les deux fils aînés de
Charlemagne paraissaient devoir hériter de ses talents et de la grandeur de son caractère. Tous deux, déjà parvenus à la
force de l'âge, moururent avant leur père, et le faible Louis, recueillant leur héritage, plongea l'
Europe dans un funeste
anarchie pendant son règne honteux.
(Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 32 - Pages 442-443)