Bellovèse fut le premier chef
gaulois qui franchit les Alpes. «
Son oncle Ambigatus, dit
Tite-Live, avait tout l'ascendant que peuvent donner à un souverain ses qualités personnelles et la prospérité de son pays. Sous son règne, la Gaule, naturellement fertile, accrut tellement sa population, qu'il devenait difficile de la gouverner. Désirant soulager ses Etats de cet excès de population, il annonça que ses neveux,
Bellovèse et Sigovèse, jeunes princes remplis de valeur, iraient chercher le pays qui leur serait indiqué par les augures, et qu'ils emmèneraient avec eux tous ceux qui voudraient aller s'établir dans de nouvelles contrées. Les augures désignèrent à Sigovèse la
forêt Hercynienne, et à
Bellovèse la route d'Italie. Celui-ci rassembla toute la surabondance de la
jeunesse ; et, à la tête d'une armée formidable, arriva dans le pays des Tricastins, où il trouva devant lui la barrière des Alpes, jusqu'alors insurmontable. Pendant qu'il s'occupait des moyens de la franchir, il apprit que des étrangers (les
Phocéens), qui, comme lui, cherhcaient un établissement, avaient été attaqués par les Salyens. Envisageant dans le succès de ces nouveaux venus le présage de sa propre destinée, il marcha à leur secours ; et, grâce à sa protection, on vit s'élever sur le
terrain que ces étrangers avaient occupé à leur débarquement
une ville puissante (
). »
Bellovèse, secondé par ses nouveaux alliés,
franchit ensuite les Alpes par la gorge de Turin, défit les Toscans sur les bords du Tésin, dans un canton nommé Insubrie. Ce nom étant aussi celui d'un canton des Gaules, situé chez les
Eduens, les vainqueurs en tirèrent un bon augure : ils y fondèrent la ville de Milan (
Mediolanum), qui devint la capitale d'un nouvel Etat que forma
Bellovèse avec sa colonie de
Gaulois, qui était composée de
Sénones, d'Ambarves, de Carnutes, de
Bituriges, d'
Eduens et d'
Avernes. Ces peuples ainsi réunis furent désormais appelés
Insubriens.
Bientôt après, les Caulois Cénomans, ou ceux des environs de la ville actuelle du
, sous la conduite d'Elitovius, protégés par
Bellovèse, suivirent les traces de ce dernier, et se fixèrent dans les lieux où sont maintenant Brescia et Vérone. Les Libuens, les Salluviens, et surtout les
Boïens et les Lingores ou ceux de
Langres, passèrent en Italie après Elitovius et
Bellovèse, et achevèrent presque de détruire l'antique et florissant empire des
Etrusques. Ce qui en restait fut dans la suite conquis par les belliqueux
Sénonais ou ceux de
Sens, qui depuis, sous la conduite de Brennus, assiégèrent Rome. On place l'établissement de
Bellovèse dans la Gaule cisalpine à l'an 164 de Rome (590 avant J.-C.). Sigovèse, dont nous avons parlé, pénétra dans l'
Illyrie, et se fixa dans la
Pannonie.
(Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 3 - Page 591)
Dictionnaire M. Bescherelle
Chef
gaulois, qui conduisit une horde de guerriers au delà des Alpes, et fonda Milan, dans le nord de l'Italie, en l'an 590 avant Jésus-Christ. Il régna sur la Gaule cisalpine, et ses solats allèrent s'établir jusque dans l'
Etrurie, dans la
Ligurie et les Apennins.
M. Bescherelle, aîné, Dictionnaire national ou Dictionnaire universel de la langue française - Volume I (A-F) (1856), p. 380.