Biographie universelle ancienne et moderne Sainte Hildegonde, de l'ordre de Cîteaux, naquit au
XIIème siècle à Nuitz, dans le
diocèse de
Cologne, de parents riches et nobles, mais moins distingués par les avantages de la naissance et de la fortune que par leur piété. N'ayant point d'
enfants héritiers de
leurs grands biens, ils en demandaient au
ciel avec de vives instances. La mère de
sainte Hildegonde mit au monde deux filles jumelles, qui furent placées dans un
couvent pour y être élevées dans la pratique des vertus chrétiennes. Agnès, la plus jeune, prit le voile, et se consacra au Seigneur, et Hildegonde sortit du cloître pour donner des soins à son père, devenu veuf. Celui-ci, voulant accomplir le vu qu'il avait fait de visiter les lieux saints, emmena avec lui sa fille, à laquelle il fit prendre des habits d'homme et le nom de Joseph, afin qu'elle fût moins exposée dans un pays étranger ; il tomba malade dans la traversée, et, sentant sa fin prochaine, il recommanda sa fille aux soins d'un de ses
compatriotes, passager sur le même vaisseau. Cet homme conduisit Hildegonde à Jérusalem, suivant la promesse qu'il avait faite à son père : mais de retour à Ptolémaïde, la veille du
jour fixé pour leur départ, il profita de son sommeil pour la
dépouiller, et la laissa dans un dénuement absolu. Hildegonde fut accueillie par un pieux solitaire, qui lui facilita les moyens de retourner à Jérusalem, où elle vécut d'aumônes pendant quelque temps. Un de ses parents qui la cherchait la découvrit sous les haillons de la misère, et elle repartit aussitôt avec lui pour l'Allemagne, se proposant d'y achever sa vie dans un
monastère.
Son guide mourut dans le voyage, lui léguant son équipage et son
argent.
Arrivée seule à
Cologne, elle ne voulut pas se faire connaître, et accepta l'hospitalité d'un
chanoine qui, touché de ses vertus, la retint à son service. Elle accompagna son maître à Rome, où l'appelaient les intérêts de sa sur, élue
abbesse de son
couvent contre le vu de plusieurs
religieuses. Elle courut de grands dangers sur la route ; mais son innocence et sa piété la firent triompher de tous les obstacles. De retour en Allemagne, elle quitta son maître à Spire, et se chargea de diriger une école tenue par une sainte veuve. Ce fut par les conseils d'un chevalier nommé Berthold qu'elle se rendit à l'
abbaye de Schonauge, où elle prit l'habit
religieux sous le nom de
frère Joseph, qu'elle avait toujours conservé. Elle y passa deux ans dans l'exercice des plus grandes austérités, et y mourut en 1188.
Les
religieux, en lavant son
corps, reconnurent son sexe, qu'elle n'avait jamais laissé soupçonner. Les
martyrologes de l'ordre de Cîteaux et de
saint Benoît fixent la fête de
sainte Hildegonde au 20 avril ; mais elle n'a point été canonisée, et son culte n'est point autorisé par l'
Eglise. Sa
Vie
a été écrite par Cæsarius, moine d'Heisterbach, et
par un anonyme, son confrère à l'
abbaye de Schonauge. La dernière,
la moins remplie de
fables, a été publiée par Raderus, dans
son
Viridarium, d'après un manuscrit
de la bibliothèque de Welser, et par les Bollandistes au tome 2 des
Acta sanctorum du mois d'avril. Baillet en a donné un extrait dans ses
Vies des saints.
(Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 19 - Pages 42-430)
Dictionnaire universel d'histoire et de géographie de Bouillet Saint Hildegonde,
religieuse de l'ordre de Cîteaux, née vers 1098, dans le
diocèse de
Cologne, morte en 1180, visita la
palestine avec son
père sous des habits d'homme, parcourut ensuite l'Italie, l'Allemagne et entra à l'
abbaye de Schonauge sous le nom de
frère Joseph.
Son sexe ne fut découvert qu'à sa mort. Les
religieux de Cîteaux la fêtent le 20 avril.
Marie-Nicolas Bouillet, Dictionnaire universel d'histoire et de géographie, 20ème édition (1866), p. 874.